Une erreur qui change la donne

MONTRÉAL -Tout le monde retiendra de ce match l'erreur de Marc-André Fleury qui a mené au but égalisateur de Josh Anderson. Une bourde maladroite que le gardien des Golden Knights de Vegas n'aurait tout simplement pas dû commettre alors que son équipe filait vers la victoire.

À LIRE AUSSI : Dramatique victoire des Canadiens en prolongation
Peu occupé, le gardien québécois a décidé de s'aventurer derrière son filet pour une sortie de routine avec deux minutes à faire au match. La rondelle s'est cependant vite retrouvée dans ses patins, puis devant le filet, où l'attaquant des Canadiens de Montréal Josh Anderson l'a cueillie comme un fruit mûr pour faire 2-2.
Quelques minutes plus tard, en prolongation, Anderson le battait de nouveau - de manière franche cette fois - et le Tricolore l'emportait 3-2 pour prendre une avance de 2-1 dans la série.
« C'était un bond malchanceux, et Marc-André ne pouvait rien y faire, a déclaré Mark Stone. Nous avions une bonne mentalité et une bonne attitude en arrivant en prolongation. Fleury a bien joué pour nous toute l'année. C'était une erreur et on devait la racheter pour lui.
« Si nous étions moindrement parvenus à profiter de nos chances en temps réglementaire, nous n'aurions même pas cette discussion. »
Le capitaine a mis le doigt directement sur le bobo.
Avec une pareille domination au chapitre de la possession et des chances de marquer, les visiteurs auraient facilement pu fermer les livres sans avoir besoin de la prolongation. Et l'erreur de Fleury n'aurait pu être qu'une note de bas de page, une mésaventure dont on aurait même pu se moquer dans le vestiaire.
Hélas, les Golden Knights ont perdu même s'ils ont offert leur prestation la plus convaincante de la série. Ils ont connu un énorme début de match - une mission qu'ils s'étaient promis de remplir - et ont bâti sur celui-ci par la suite pendant que les Canadiens semblaient tout à fait éteints.
Le but égalisateur a fait changer le vent de côté et les Knights n'ont tout simplement pas pu s'en remettre.
« Marc-André nous a sauvés tellement de fois cette année, on n'a pas assez de mains pour les compter », a argué son compatriote Nicolas Roy, auteur d'un but. « Ça va arriver des erreurs. On voulait mieux jouer en prolongation, mais on n'a pas réussi à établir notre jeu. C'est décevant. »

On a souvent vanté l'expérience des chevaliers dorés et le bagage qu'ils ont amassé dans toutes sortes de situations en séries au cours des dernières années. C'est à partir de maintenant qu'on verra s'ils pourront s'en servir. Parce que certaines défaites sont plus difficiles à digérer, et celle-là en fait sans doute partie.
« Je ne crois pas que ç'a causé des dommages, a rétorqué Stone, piqué au vif. Nous perdions 2-0 dans la série contre le Colorado et nous avions été lessivés 7-1 dans le premier match, et nous avons pourtant gagné la série. Nous avons aimé notre manière de jouer pendant les 60 premières minutes ce soir.
« Nous avons eu beaucoup d'occasions de marquer et on doit en profiter. Notre avantage numérique doit être meilleur et nous devons nous mettre à toucher la cible. Nous avons été horribles pendant les trois premiers matchs et nous sommes plusieurs à devoir nous réveiller. »
À la recherche d'un remplaçant
Stone fait partie de ce groupe, tout comme son compagnon de trio Max Pacioretty. Les deux sont censés être les fers de lance de la troupe de DeBoer, et ils cumulent une petite mention d'aide à deux - celle qu'a récoltée l'ancien capitaine du CH dans le troisième match.
En plus qu'ils devront vraisemblablement trouver le moyen de débloquer sans leur joueur de centre Chandler Stephenson, qui a raté les deux derniers matchs et dont l'état de santé suscite le mystère dans le camp des Knights. Le pilote n'a même pas voulu dire si Stephenson avait accompagné l'équipe dans la métropole.
Il a sèchement répliqué à un courageux collègue qu'il ne répondrait qu'aux questions sur le match. Or, les Golden Knights ont essayé de relancer Stone et Pacioretty avec Nicolas Roy et Keegan Kolesar, mercredi, puis avec Alex Tuch et Tomas Nosek, vendredi. Il n'y a rien à faire.
À ce stade, ça commence à être un problème qui mérite quelques éclaircissements. Mais DeBoer a préféré se concentrer sur le positif.
« J'ai aimé notre match, a-t-il plutôt lancé. Si nous pouvons jouer comme ça pendant la semaine à venir, j'ai beaucoup de misère à croire qu'ils vont nous battre deux autres fois. Nous devons bâtir sur les très bonnes choses que nous avons faites ce soir. Si nous enlevons le prochain match, nous regagnons l'avantage. »