Slafkovsky Jokiharju badge Lepage

MONTRÉAL – Les victoires contre les Bruins de Boston se sont faites tellement rares au cours des dernières années que Juraj Slafkovsky avait l’impression de n’être jamais sorti vainqueur d’un affrontement face aux vieux rivaux des Canadiens de Montréal.

« Je ne me souviens pas d’avoir déjà gagné contre eux », a-t-il glissé au détour d’une réponse, jeudi, après la domination de 4-1 des siens au Centre Bell.

À LIRE AUSSI : Analyse : Le CH en mode exécution

Vérification faite, l’attaquant slovaque avait savouré la victoire une seule fois en six affrontements contre les Bruins depuis ses débuts dans la grande ligue avant jeudi – un gain de 3-2 en prolongation, le 11 novembre 2023.

Au cours de cette séquence d’insuccès de la formation montréalaise, les Bostonnais avaient dominé 43-25 au chapitre des buts marqués en neuf rencontres - Slafkovsky a raté trois matchs. On lui pardonne donc ce petit oubli.

« Ils nous en doivent beaucoup et on voulait s’assurer de gagner ce match, a-t-il poursuivi. Ils ont procédé à quelques transactions et il semble qu’ils ne veulent pas pousser pour une place en séries, contrairement à nous. C’est la raison pour laquelle ces deux points étaient si importants. »

Grâce à cette victoire acquise au terme d’une rencontre à sens unique, le Tricolore a repris deux points de priorité sur les Rangers de New York en deuxième place de quatrième dans l'Est et a maintenant quatre points d’avance sur les Blue Jackets de Columbus, qui ont un match de plus à disputer.

Ce n’est donc pas parce que cette équipe des Bruins affiche désormais un visage complètement différent de celui des dernières années – voire des derniers mois – que Slafkovsky n’a pas profité de chaque seconde de ce triomphe.

« C’est fou », a-t-il dit lorsqu’on l’a questionné sur les nouveaux visages chez les Bruins. « Je ne m’attendais pas à ce qu’ils fassent tous ces changements à la date limite. Mais ce n’est pas mon problème. On doit leur remettre la monnaie de leur pièce pour les dernières années. Aujourd’hui, c’est une petite récompense. »

Maintenant que l’on connaît ce qui animait Slafkovsky, on comprend un peu mieux pourquoi il s’est retrouvé au cœur de plusieurs altercations dans cette rencontre. Il a eu quelques discussions avec le gardien Jeremy Swayman, et une autre plutôt animée avec le Tchèque David Pastrnak, en première période.

« On n’a pas parlé anglais, ça, je vous l’assure », a rigolé le jeune homme en précisant que le Tchèque et le Slovaque étaient deux langues assez similaires pour que les deux se comprennent.

Tout a commencé quand le portier des Bruins a asséné un solide coup de bâton à Kaiden Guhle après le sifflet, chose que n’a pas acceptée Slafkovsky. Pastrnak aurait laissé entendre – aux dires de l’attaquant du Tricolore – que les Bruins allaient répondre en ciblant Samuel Montembeault.

« Tout ce que j’ai vu, c’est le coup de Swayman sur Guhle, a-t-il expliqué. Je ne savais pas comment ç’avait commencé. Je voulais simplement aller le voir et m’assurer que ça ne se reproduirait plus. […] C’est certain qu’une rivalité comme celle-là m’allume et qu’elle allume l’équipe. Ça fait partie de la game. »

Tout ça, même si les rôles semblent être sur le point de s’inverser, et que plusieurs des agents provocateurs de cette rivalité n’y sont plus dans le camp des Bruins.

« Je ne me soucie pas de l’identité des joueurs qui portent le chandail de l’autre côté, a conclu Slafkovsky. On veut prouver qu’on est meilleurs. On veut jouer de façon physique et tout laisser sur la glace. »