Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa vie de hockeyeur professionnel. Pour une quatrième année déjà, il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.
Le blogue de Juraj
L'attaquant du CH confie au LNH.com qu'il doit garder la même identité, peu importe qui sont ses compagnons de trio

par
Juraj Slafkovsky
Collaborateur spécial LNH.com
Bonjour à vous tous,
À mon premier blogue, soit quelques jours avant l’ouverture de la saison, j’avais décrit l’un de mes objectifs pour ma quatrième saison à Montréal et dans la LNH : devenir un ailier dominant dans cette ligue et montrer le chemin à suivre sur la patinoire.
Je vous rappelais que j’avais besoin d’arrêter d’en parler, et le faire.
Je n’ai pas encore atteint ce statut. J’ai toutefois le sentiment de me retrouver sur le bon chemin.
Quand je regarde mon début de saison, au plateau des 30 matchs, je connais un bien meilleur départ qu’à mes trois premières années avec les Canadiens. J’ai amorcé la saison à temps, comparativement aux autres années. Mais je peux encore mieux jouer. Je peux produire plus et agir comme un ailier qui fait une différence. Et je ne parle pas juste selon les buts et les passes (neuf buts, neuf passes pour 18 points en 30 matchs).
Pour devenir un attaquant d’impact, j’ai besoin de générer encore plus de chances de marquer pour mes coéquipiers. Oui, c’est un bon départ. Mais j’insiste sur un point, je peux être encore meilleur.
J’ai besoin d’offrir le même rendement, peu importe où je me retrouve au sein de la formation. Pour les premières semaines du calendrier (18 premiers matchs), j’ai joué uniquement à l’aile droite en compagnie de mes deux partenaires habituels, Nick Suzuki et Cole Caufield.
Mais depuis la mi-novembre, je change parfois de rôle. Marty (Martin St-Louis) m’a confié une nouvelle mission en me plaçant à l’aile gauche avec Oliver Kapanen et Ivan Demidov. J’ai passé six ou sept matchs avec eux (sept matchs) avant de revenir avec Suzy et Cole.
Au moment où je vous parle, je sors d’un entraînement avec Kapanen et Demidov. Nous partirons dans quelques heures pour Pittsburgh. Je redeviendrai donc le grand frère avec les deux plus jeunes pour la visite contre les Penguins à Pittsburgh. Je trouve toujours ça drôle quand je constate que je deviens le plus expérimenté même si je n’ai que 21 ans. Kapy est plus vieux que moi (22 ans), mais il a moins d’expérience.
Ce n’est pas un secret, mais Demidov déborde de talent. Il aime transporter la rondelle et fabriquer des jeux. J’aime jouer avec lui. Dans le cas de Kapy, il est un centre intelligent. Quand il se retrouve avec deux ailiers comme Demidov et moi, il n’a pas le choix d’être efficace dans la zone défensive. Je me suis amélioré dans mon propre territoire, mais ce n’est toujours pas ma plus grande force.
J’ai compris une chose en changeant de trios. J’ai besoin de garder la même identité. Je dois transporter la rondelle, créer de l’espace et jouer physique. J’ai remarqué une petite différence. Quand je joue avec Suzy, je sais qu’il veut la rondelle. J’ai parfois tendance à le chercher un peu trop. Avec Suzy et Cole, j’ai la rondelle à des endroits différents en zone offensive, surtout dans le bas du territoire.
Je n’ai rien contre l’idée de jouer avec de nouveaux coéquipiers. Nous formons une jeune équipe. Nous avons parfois besoin de modifier notre recette. J’aime ça aussi jouer avec Kapanen et Demidov. Et je ne vois pas une différence notoire entre l’aile droite et l’aile gauche. Lorsque je suis sur le flanc gauche, je reçois la rondelle plus souvent de mon côté fort. Mais pour le reste, c’est assez similaire.
Avec mon gabarit, on me parle souvent du jeu physique et de la robustesse. Je ne peux pas juste frapper pour le plaisir de frapper. Quand j’ai la rondelle, je me concentre à fabriquer des jeux et bien patiner. Il y a des présences où je peux me servir de ma grosseur et y aller d’une bonne mise en échec. Je dois choisir le moment, choisir les bons jeux. Dans l’ensemble, je sens que je m’améliore pour ma présence physique. Mais la robustesse ne se lit pas uniquement avec la colonne des statistiques pour les mises en échec, c’est aussi de gagner des batailles à un contre un, de créer de l’espace ou de cacher la vue du gardien.
Pas la faute des gardiens
Sur le plan de l’équipe, nous savons que nous formons une bonne équipe. Nous avons besoin de nous concentrer sur nous. Si nous jouons avec constance et à la hauteur de notre talent, nous gagnerons plusieurs matchs. Si nous nous écartons de notre système et que nous prenons une période de congé sur trois, nous aurons des difficultés. C’est un cliché, mais nous devons jouer 60 bonnes minutes.
Je me fais aussi poser des questions sur notre rendement à la maison et sur la route. Pour vous dire la vérité, je ne me soucie pas trop de notre fiche au Centre Bell. Je me soucie de notre fiche en général. C’est ça le plus important.
J’ai encerclé la constance comme un enjeu. Cette inconstance a fait mal à nos gardiens. Dans une ville comme Montréal, je sais que les partisans parlent beaucoup de Monty (Samuel Montembeault) et Dobs (Jakub Dobes). Le blâme ne revient pas à nos gardiens. Quand tu donnes deux échappées dans les cinq premières minutes d’un match, tu n’aides pas ton gardien. Il y a trop de buts où nos gardiens n’ont aucune chance. Nous devons les aider en prenant de meilleures décisions avec la rondelle ou sans la rondelle. Si nous trouvons des façons de les aider, nous arrêterons de parler de nos gardiens.
*Propos recueillis par Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com

















