Caufield Swayman badge Chaumont

MONTRÉAL – Il y avait le logo et les couleurs pour identifier les Bruins de Boston. Mais ceux qui portaient le chandail ne ressemblaient en rien aux joueurs de cette puissante équipe des dernières années. Dans un tel contexte, les Canadiens de Montréal ne pouvaient pas échapper cette rencontre.

Le CH a réalisé sa principale mission en évitant le piège d’une équipe en déroute grâce à un gain de 4-1.

À LIRE AUSSI : Tour d'horizon des matchs du 3 avril

« Nous venions de gagner deux matchs contre les Panthers et nous recevions les Bruins qui se retrouvent dans une différente étape, a dit Martin St-Louis. Nous ne pouvions pas revenir dans un mode d’apprentissage, comme après notre défaite contre les Flyers à Philadelphie. Apprendre, c’est fini à cette période de l’année. Il faut exécuter. Et c’est ce que nous avons fait lors de ce match. »

La semaine dernière à Philadelphie, le Tricolore avait perdu 6-4 contre les Flyers. Revigorés par le congédiement de John Tortorella le matin même de cette rencontre, les Flyers avaient freiné une vilaine séquence de six revers (0-5-1).

Les Bruins n’ont pas eu cette chance. Ils ont prolongé leur calvaire à dix défaites d’affilée (0-9-1).

Jouer avec l’avance

Pour une première fois depuis le 11 mars à Vancouver (victoire de 4-2 contre les Canucks), le CH a amorcé la troisième période avec une avance de deux buts. Christian Dvorak et Cole Caufield ont tour à tour déjoué Jeremy Swayman lors du deuxième engagement.

Brendan Gallagher, l’un des meilleurs joueurs sur la glace, a offert un coussin de trois buts à son équipe tôt en troisième période en marquant son 19e but de la saison. Sur ce jeu, Jake Evans et Michael Pezzetta ont généré du chaos derrière le filet de Swayman pour forcer Casey Mittelstadt à commettre un bête revirement.

Sans retirer le pied de l’accélérateur, le CH a mieux respiré en troisième période.

« Nous avons pourchassé nos rivaux trop souvent en troisième période depuis plusieurs semaines, a affirmé Gallagher. Nous avons réalisé un bon boulot pour réussir des remontées, mais ça faisait du bien de ne pas devoir le faire encore une fois. Nous avons fait ce qu’il fallait pour battre les Bruins. Nous contrôlons toujours notre destinée avec une autre victoire importante. »

Dans son langage toujours coloré, St-Louis a tracé un parallèle avec un citron. Mais un bon citron.

« C’était important de jouer avec une avance, a-t-il souligné. On “squeeze” souvent tout le jus. Je sais que la foule nous remplit souvent de jus. On l’apprécie et on a besoin de ça. Mais c’est agréable aussi d’avoir des matchs où tu n’as pas besoin de “squeezer” tout le jus. »

Bruins vs Canadiens | Résumé 03/04/2025

Le rôle des vétérans

Dans ce gain face à la bande de David Pastrnak qui doit maintenant se sentir bien seul, Nick Suzuki a atteint le plateau des 80 points. Le capitaine a marqué dans un filet désert et il s’est aussi fait complice sur le but de Caufield (35e). Avec deux points, Suzuki a maintenant 81 points (26 buts, 55 passes) en 75 matchs. Il est devenu le premier joueur depuis Alex Kovalev (84 en 2007-2008) à franchir la barre des 80 points.

« Je veux juste produire le plus possible pour aider l’équipe à gagner, a dit Suzuki. J’ai aussi besoin de bien jouer défensivement. Mais c’est bien de produire. »

Si Suzuki a joué un autre bon match, le trio des vieux a également eu son mot à dire. Dvorak, Gallagher et Josh Anderson ont pilonné les Bruins. Gallagher (un but, une passe) et Dvorak (un but) ont encore une fois trouvé des façons de noircir la feuille de pointage.

« Honnêtement, ils forment notre trio le plus contant cette saison », a affirmé Suzuki au sujet du troisième trio. « Ils ont joué beaucoup de minutes ensemble. Ils ont établi une belle cohésion et ils donnent le ton très souvent. »

« Nous faisons tout en notre possible pour aider l’équipe à gagner des matchs, a renchéri Anderson. Nous jouons un jeu simple. Nous limitons les risques en zone neutre et nous avons un bon échec avant. Nous pouvons aussi bien défendre. Nous jouons bien ensemble. Gally (Gallagher) et Dvo (Dvorak) savent également quand envoyer la rondelle en fond de territoire pour me permettre d’utiliser ma rapidité et frapper des défenseurs. Nous générons de l’offensive de cette façon. »

Avec le revers des Blue Jackets de Columbus contre l’Avalanche du Colorado jeudi soir, le CH respire un peu mieux au classement dans l’Association de l’Est. Le Tricolore (81 points), qui occupe la deuxième place de quatrième as, a une priorité de deux points sur les Rangers de New York et de quatre points sur les Blue Jackets, qui ont toutefois joué un match en moins.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 13:46

C’est le temps que ç’a pris aux Bruins avant de décocher un premier tir au but en deuxième période – celui de Nikita Zadorov. Les visiteurs ont été dominés 17-2 au cours de cet engagement.

Un adversaire de catégorie B

On restera polis, mais il s’agit probablement de la pire formation des Bruins qu’on ait vue en action dans l’histoire récente. On se doutait bien qu’une équipe sur une séquence de neuf défaites ne représentait pas exactement une puissance. Ce qu’on a vu sur la glace était bien pire que ce qu’on avait imaginé.

Les visiteurs n’ont affiché absolument aucune cohésion, et encore moins de volonté. Ils ont peiné à effectuer une sortie de zone convenable tout au long de la soirée et ont généré très peu de chances en attaque. La seule raison pour laquelle ils étaient encore dans le coup après 40 minutes se nomme Swayman.

Comme un diable dans l’eau bénite

Parlant de Swayman, il a réalisé un arrêt tout simplement sensationnel en début de deuxième période, un peu plus de quatre minutes après avoir accordé le premier but à Christian Dvorak.

Il a stoppé la puissante frappe de la pointe de Mike Matheson malgré la circulation devant lui et a étendu le bras de façon désespérée pour frustrer Alexandre Carrier sur le retour. Il n’est pas parvenu à gober le disque, mais il l’a fait dévier à la gauche du filet.

BOS@MTL: Swayman plonge et vole un but à Carrier

Le gardien a donné un gros coup de main à sa brigade – si on peut l’appeler ainsi – qui a multiplié les revirements sans arrêt.

Zadorov cherchait le trouble

Pezzetta (7), Emil Heineman (5) et Anderson (5) ont mené leur équipe pour les mises en échec. Dans le camp des Bruins, Zadorov a dominé les siens avec six coups d’épaule. L’ancien des Canucks de Vancouver a passé une grande partie de la soirée à narguer ses rivaux.

Probablement grugé par la frustration des dernières semaines, Zadorov avait comme objectif de se trouver un partenaire pour danser. Il n’y est pas parvenu. Présent sur la passerelle de presse pour un troisième match d’affilée, Arber Xhekaj devait parfois taper du pied.

*Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com