Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa vie de hockeyeur professionnel. Pour une troisième année déjà, il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.
Bonjour à vous tous,
Je vous parle pour une première fois depuis le retour de la pause de la Confrontation des 4 nations. J’ai aimé cette pause. J’ai profité du soleil d’Aruba et de la plage pendant quelques jours. J’ai choisi de rendre visite à l’un de mes meilleurs amis, Benjamin. Il est originaire comme moi de Kosice en Slovaquie, mais il étudie la médecine à Aruba (une île néerlandaise de la mer des Caraïbes). Je lui ai rendu visite avec ma copine. Je ne vous cacherai pas que ça m’a fait du bien de sortir un peu du froid et de la neige de Montréal.
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L’an dernier, j’avais opté pour un retour chez mes parents en Slovaquie. Je ne savais pas trop quoi faire l’hiver dernier. Mais cette année, je ne voulais pas manquer l’occasion de voir mon ami d’enfance. Je ne l’avais pas vu depuis six mois environ.
Au retour de mon voyage, j’ai regardé quelques matchs de la Confrontation des 4 nations. J’ai entendu dire plusieurs joueurs qui ont participé à ce tournoi qu’ils n’avaient jamais joué à un rythme aussi élevé. Devant ma télévision, je n’en revenais pas de la rapidité, de l’intensité et de l’intelligence des joueurs. J’ai adoré ça. Je vous confirme que c’est plus excitant qu’un match des étoiles!
En 2028, il y aura une autre version de la Coupe du monde. Les dirigeants de la LNH ont confirmé une édition avec huit pays. Je craindrais que la Slovaquie soit le neuvième pays. Si nous pouvons obtenir une qualification, j’aimerais vraiment y participer. Nous comptons sur plusieurs bons jeunes joueurs slovaques, mais nous risquons d’atteindre notre maturité un peu plus tard que 2028. Nous aurions plus de chances pour 2030 ou 2032!
Un match à recréer
À mon retour au jeu après la pause, j’ai joué un de mes meilleurs matchs de la saison dans un gain de 5-2 contre les Sénateurs à Ottawa. J’ai marqué un but, mais j’ai aussi trouvé des façons de m’impliquer physiquement (une bagarre contre Ridly Greig et huit mises en échec). J’ai besoin de jouer plus souvent de cette façon. Je dois recréer cette recette. Je sais qu’il s’agit de la bonne recette pour moi. Si je peux le faire une fois contre les Sénateurs, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas le refaire contre les autres équipes? Je dois me poser cette question.
J’ai besoin d’utiliser ma grosse charpente plus souvent. J’en parle depuis trois ans avec vous, les journalistes. Je mesure 6 pieds 3 pouces et je pèse plus de 220 livres (225). Il s’agit de l’une de mes forces. Et je dois m’en servir.
Martin St-Louis me le répète aussi depuis longtemps. Il m’a conseillé de regarder le jeu des frères Tkachuk, Brady et Matthew. Comme moi, ils sont aussi de gros ailiers. Ils utilisent bien leur corps pour foncer en direction du filet adverse, ils agissent comme des attaquants de puissance. J’ai les aptitudes pour décocher de bons tirs et créer des jeux, mais j’ai aussi besoin de jouer physique afin d’ouvrir encore plus de jeux et dans le but de récupérer des rondelles.
Je sens que j’ai besoin de changer un peu ma mentalité afin de devenir plus méchant sur la patinoire. Le jeu physique doit devenir un automatisme. Mon corps en souffrira à l’occasion, mais ça vaut les sacrifices. Si j’apprends à distribuer des mises en échec encore plus souvent, les joueurs des équipes adverses s’attendront aussi à se faire frapper par moi et ils se débarrasseront de la rondelle plus rapidement. Je n’ai pas besoin de huit mises en échec par match comme à Ottawa, mais je dois donner le ton tous les soirs.
Après le match à Ottawa, j’ai dit en entrevue avec les journalistes dans le vestiaire de l’équipe adverse que j’étais embarrassé par mon jeu avant la pause de la Confrontation des 4 nations. J’utilise encore le même mot aujourd’hui. Je qualifie mes 50 premiers matchs (53) comme embarrassants. Je m’attendais à une bien plus grande contribution, surtout en raison de ma fin de saison l’an dernier. J’avais amassé 30 points en un peu plus de 30 matchs (33) la saison dernière, mais je n’ai pas réussi à retrouver la même cadence cette année. Il y a des matchs où je ne faisais rien de bon sur la patinoire. Pour les 25 derniers matchs de l’année, j’espère démontrer de la constance. J’ai besoin de finir l’année sur une bonne note.
Je suis peut-être comme un vieux camion diésel. Ça prend du temps à démarrer le moteur. Mais il n’y a plus d’excuses, je trouverai des solutions.
Une rare bagarre
À Ottawa samedi, je n’ai pas eu le choix de me battre contre Greig. Il s’était envolé vers moi avec ses deux bras dans les airs pour venir me frapper au centre de la glace. Je devais lui lancer un message. Si une personne décide de me frapper sournoisement, je vais toujours me défendre. Le jeu est arrivé rapidement. Mais dès qu’il m’a atteint, je savais que je devais répliquer.
Quand je me retrouvais au banc des punitions pour cinq minutes, j’ai reçu la visite de plusieurs de mes coéquipiers. Arber Xhekaj, Lane Hutson, Nick Suzuki et d’autres gars sont venus me féliciter.
*Propos recueillis par Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com