BROSSARD – À l’image de la grande majorité des joueurs de hockey, Emil Heineman n’aime pas trop parler de lui-même et la modestie demeure l’un de ses traits de caractère. Le Suédois de 23 ans a figé quand un collègue lui a fait remarquer que la chute au classement de l’équipe a coïncidé avec son absence.
« Je ne sais pas quoi y répondre, a-t-il répliqué timidement. Je ne pense pas que c’était en raison de moi. »
Happé par une voiture en plein jour sur l’un des boulevards de Salt Lake City le 13 janvier, Heineman a raté 14 matchs en raison d’une blessure au haut du corps.
Sans le numéro 51 au sein de leur formation, les Canadiens ont maintenu un dossier de 5-8-1. Heineman était un élément clé du quatrième trio (qui ressemblait souvent à un troisième trio) en compagnie de Jack Evans et de Joel Armia avant ce coup de malchance en Utah.
En conférence de presse à la veille du match contre les Hurricanes de la Caroline au Centre Bell, Martin St-Louis a reconnu que l’absence de Heineman avait fait mal à son équipe.
« Emil apporte bien des choses, a-t-il rappelé. Il a une identité propre à lui. Quand tu regardes comment nous jouions, c’était dommage de le perdre. Ce n’est pas nécessairement un joueur, mais ça changeait l’identité de son trio. C’est difficile de remplacer la vitesse et l’aspect robuste de Heineman. Nous avons besoin d’un joueur comme lui. »
À la ligne bleue, le CH avait également encaissé un lourd choc avec la grave blessure subie à Kaiden Guhle. Victime d’une lacération au muscle du quadriceps le 28 janvier dernier, Guhle restera à l’infirmerie pour une période encore indéterminée.
Si Heineman n’a toujours pas décrit son accident à Salt Lake City, fort probablement pour des raisons légales avec une enquête en cours, il était plus souriant pour revenir sur la victoire de 5-2 des siens contre les Sénateurs, samedi, à Ottawa.
Il avait retrouvé sa place à l’aile gauche aux côtés d’Evans et d’Armia.
« Je peux juste dire que je m’en suis bien sorti avec l’accident, a-t-il souligné. Heureusement, je n’ai rien eu de trop grave. J’ai trouvé mon premier match assez bien. Je voulais garder les choses simples et retrouver mes jambes. Mais je manquais de synchronisme avec mes mains. Je n’avais pas joué depuis un mois. Je m’y attendais. Nous avons regagné notre complicité après quelques présences. »
Envahi d’un sentiment d’impuissance lors de ses cinq semaines sur la touche, Heineman a pris son mal en patience.
« Tu veux toujours jouer, surtout quand l’équipe joue bien, a-t-il affirmé. Je sentais que nous nous dirigions dans le bon chemin et j’aimais ma façon de jouer. J’avais beaucoup de confiance sur la glace. C’était malheureux de me retrouver sur la liste des blessés. Je suis bien content de revenir. Je m’ennuyais aussi de la camaraderie. »
Beck de retour
Il y avait plusieurs absents à l’entraînement du CH lundi matin. Josh Anderson, encore une fois, a profité d’une journée pour subir des traitements. Idem pour le défenseur David Savard.
Brendan Gallagher, quant à lui, s’est absenté pour des motifs personnels, alors que Kirby Dach manquait à l’appel en raison d’une blessure au bas du corps. Parmi ce quatuor, on sait déjà que Dach ne jouera pas face aux Hurricanes.
Avec la perte d’un centre, le Tricolore a lancé un S.O.S. à Owen Beck. Avant d’obtenir un rappel, Beck avait amassé cinq points (2 buts, 3 passes) à ses cinq derniers matchs avec le Rocket de Laval.
« Oui, je suis heureux de revenir, a dit Beck en montrant toutes ses dents. J’ai hâte d’obtenir une autre chance. À mon premier rappel, j’ai eu plus de misère à m’adapter. Maintenant, je comprends mieux mon rôle avec les Canadiens. J’espère bâtir sur mes derniers matchs dans la LNH. Le hockey reste le hockey. Mais le rythme est plus élevé dans la LNH. Je me prépare toutefois bien avec le Rocket. »
Beck, qui en est à un quatrième rappel, jouera un septième match cette saison avec les Canadiens. Le jeune attaquant de 21 ans est toujours à la recherche d’un premier point.
Par ailleurs, St-Louis a confirmé que Samuel Montembeault obtiendra le départ face à la bande à Sebastian Aho, Mikko Rantanen et le toujours jeune Jesperi Kotkaniemi.
