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EDMONTON – « C’est assez évident. Il y a un an, je n’ai pas touché au trophée et nous n’avons pas gagné. Cette année, j’ai choisi d’y toucher et j’espère qu’on gagnera. »

Connor McDavid a expliqué sans aucune émotion dans la voix sa décision de briser une vieille tradition en touchant le trophée Clarence-S.-Campbell, remis à l’équipe championne de l’Association de l’Ouest.

McDavid, le capitaine des Oilers, a serré la main de Bill Daly, l’adjoint au commissaire de la LNH Gary Bettman, avant de soulever de quelques centimètres le trophée. Il n’a pas posé ses lèvres sur l’objet et il n’a pas hurlé de joie en le plaçant au-dessus de sa tête. Le numéro 97 a célébré en toute sobriété. Il gardera toutes ses émotions pour le jour où il saisira la Coupe Stanley des mains de Bettman.

« Je regardais quand Connor a touché au trophée, a dit en riant le défenseur Darnell Nurse. C’était une petite chose. »

Les Oilers ont confirmé leur présence en grande finale pour une deuxième année d’affilée en triomphant encore une fois des Stars de Dallas en finale de l’Ouest. Si l’an dernier, ils avaient eu besoin de six matchs pour sortir la bande à Jamie Benn, ils l’ont fait en cinq matchs cette saison grâce à un gain de 6-3, jeudi soir, au American Airlines Center.

À l’image de l’an dernier, les Oilers croiseront sur leur route les Panthers de la Floride en finale. Ils auront en tête de venger leur cruel revers en sept matchs dans une série où ils avaient évité l’élimination à trois reprises pour forcer une rencontre décisive.

Encore la magie du 97

Les Oilers ont marqué les trois premiers buts dans ce match. Ils ont chassé du match Jake Oettinger après seulement sept minutes grâce à deux buts sur deux tirs. Ils ont aussi brisé l’ambiance à l’intérieur du American Airlines Center en se forgeant rapidement une avance de trois buts.

Mais les Stars ont vendu leur peau chèrement dans ce match. Ils ont regagné espoir en réduisant l’écart à 3-2 après des buts de Jason Robertson et de Roope Hintz. Ce n’était toutefois pas assez pour ébranler la confiance des Oilers.

McDavid n’a pas juste chassé une superstition dans ce match en posant ses mains sur le trophée, il a aussi porté un très dur coup aux Stars en deuxième période en marquant un superbe but sur une échappée contre Casey DeSmith.

Le phénomène des Oilers a saisi une rondelle libre après un tir bloqué par le défenseur Mattias Ekholm pour s’échapper et sortir une savante feinte pour endormir DeSmith.

« C’est une démonstration en or d’un grand joueur qui sort un grand jeu à un moment important », a résumé Nurse.

EDM@DAL, #5: McDavid se moque de DeSmith en échappée

« C’était immense comme but, a renchéri le centre Leon Draisaitl. Quand je considère bien des choses, mon cerveau de hockey dirait qu’il s’agit probablement l’un de ses plus beaux buts depuis que je joue avec lui. Il y a le moment dans le match, mais aussi le joueur qui le pourchassait (Roope Hintz). C’est un gros jeu. Il y a un seul joueur au monde pour réaliser ce type de jeu. Nous sommes chanceux de compter sur lui. »

En conférence de presse dans la salle d’entraînement des Mavericks de Dallas, l’équipe de la NBA qui partage le même amphithéâtre que les Stars, Peter DeBoer a également décrit ce jeu de la part de McDavid comme un tournant dans cette rencontre.

« Nous poussions pour revenir dans ce match, mais la rondelle a rebondi et Connor sortait du banc pour la récupérer en zone neutre, a dit l’entraîneur en chef des Stars. Je savais qu’il ne manquerait pas sa chance. Le match était terminé. »

Sur le plan psychologique, c’était probablement la cloche finale pour les Stars. Robertson a toutefois marqué son deuxième but du match au début de la troisième période pour réduire encore une fois l’écart à un seul but (4-3). Evander Kane a toutefois répliqué moins de trois minutes plus tard en touchant la cible avec un peu de chance. Esa Lindell a redirigé avec son patin la rondelle dans son propre filet.

Kasperi Kapanen a complété le pointage en inscrivant un but dans un filet désert pour un deuxième match d’affilée.

Les Oilers ont donc gagné quatre matchs de suite pour battre les Stars en cinq matchs. Dans les quatre victoires, les Albertains ont dominé 19-5 dans le total des buts marqués.

« Je peux vous dire que cette équipe des Oilers est meilleure que celle de l’an dernier, a affirmé DeBoer. Ils ont plus de profondeur, ils défendent mieux et ils sont difficiles à affronter. »

Au sujet de la profondeur, les Oilers comptent sur 19 joueurs avec un but ou plus depuis le début des séries. Ils ont aussi onze marqueurs de trois buts ou plus. Cette machine devient encore plus difficile à freiner quand elle ne repose pas uniquement sur les épaules du monstre à deux têtes.

McDavid et Draisaitl ont chacun amassé neuf points en cinq matchs dans cette finale de l’Ouest, tout comme Ryan Nugent-Hopkins. Les canons des Oilers ont tonné et les acteurs de soutien ont fait leur boulot. On ne peut en dire autant chez les Stars.

Devant le filet, Stuart Skinner a également remporté son duel contre Oettinger. Skinner a conservé un dossier de 4-1 avec une moyenne de 2,01 et un taux d’efficacité de ,924. Dans le cas de Oettinger, il a maintenu une fiche de 1-3 (DeSmith a hérité du revers dans le cinquième match) avec une moyenne de 3,93 et un taux d’efficacité de ,853.

Oilers vs Stars | Match no 5 | Résumé

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 2

Deux pour deux tirs et deux pour deux buts. Corey Perry, en supériorité numérique, et Mattias Janmark, sur une échappée, ont tour à tour déjoué Jake Oettinger en première période. Après 7:09 et un temps d’arrêt, Peter DeBoer a remplacé son gardien partant par Casey DeSmith.

Le retour de Mattias Ekholm

Absent pour les 15 premiers matchs des Oilers en séries, Mattias Ekholm a enfin fait son retour à la ligne bleue. Il a retrouvé son partenaire des dernières saisons en patinant à la gauche d’Evan Bouchard à cinq contre cinq.

À son premier match depuis le 11 avril où il n’avait joué que 1:52 face aux Sharks de San Jose, Ekholm a réussi son entrée. Il ressemblait au bon vieux défenseur fiable. Le Suédois a également écrit son nom de la feuille de pointage avec une passe sur le but de McDavid en deuxième période. Cette passe ne passera toutefois pas à l’histoire. Il a bloqué un tir du défenseur Thomas Harley pour voir la rondelle faire un drôle de bond et se retrouver sur la palette de McDavid.

« Il était solide comme il l’est toujours, a reconnu Nurse au sujet d’Ekholm. Il a fait de bons jeux, ça faisait du bien de le revoir en uniforme. »

Jeff Skinner a aussi participé à cette rencontre chez les Oilers. Il a remplacé Zach Hyman qui a subi une opération au poignet droit mercredi. Skinner a marqué le troisième but des visiteurs dans ce match. Quand on parle de la profondeur des Oilers, il s’agit d’une autre illustration.

Une pénalité coûteuse pour Bourque

Mavrik Bourque attendait cette chance depuis longtemps. En uniforme pour ce cinquième match de la finale de l’Ouest après 13 rencontres d’affilée à regarder ses coéquipiers de la passerelle de presse, Bourque n’a rien fait pour regagner la confiance de Peter DeBoer en début de rencontre.

À sa première présence sur la glace, le Québécois a écopé d’une punition pour un bâton élevé au visage de Darnell Nurse. Perry a marqué pendant qu’il se retrouvait au cachot.

Bourque a redoré son image lors de la période suivante. Il a forcé Ekholm à écoper d’une punition à ses dépens lors d’une longue présence de son trio (Wyatt Johnston et Jason Robertson) en territoire ennemi. Hintz a déjoué Stuart Skinner lors de cette punition pour redonner vie à l’équipe locale en réduisant à ce moment le pointage à 3-2.

Utilisé pour une seule présence en troisième période, Bourque a terminé le match avec trois tirs, trois mises en échec et un dossier de +1 en un temps de jeu de 7:47.

Perry refuse de ralentir

Corey Perry ne portait pas la casquette de champion de l’Association de l’Ouest dans le vestiaire de l’équipe adverse après le match. Il avait une casquette régulière des Oilers.

Auteur du premier but dans ce cinquième match, Perry a maintenant inscrit sept buts en 17 matchs depuis le début des séries. Il participera à la finale de la Coupe Stanley pour la sixième fois de sa carrière, mais pour la cinquième fois en seulement six ans.

« Je suis excité, j’ai hâte de revivre une autre finale », a dit Perry qui a gagné un seul championnat à sa première participation en 2007 avec les Ducks d’Anaheim. « Nous avions dit après la défaite au septième match en finale que nous étions pour revenir en finale. Nous y sommes maintenant. »

L’ailier droit de 40 ans avait aussi un sourire dans le visage en décrivant l’impact de McDavid dans cette rencontre.

« Connor a réussi un jeu comme lui seul peut y arriver, a-t-il expliqué. Je le dis souvent, mais c’est pour cette raison qu’il est le meilleur joueur au monde. Mais nous avons deux joueurs (McDavid et Draisaitl) qui se retrouvent au sommet. Ils veulent sortir les gros jeux, ils veulent transporter l’équipe et ils ne figent pas dans les grands moments. »