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LAVAL -Nicolas Beaudin a eu droit à l'accueil le plus montréalais qui soit dans le vestiaire du Rocket de Laval, jeudi.

Quelques heures seulement après avoir été
acquis du club-école des Blackhawks de Chicago
, le défenseur québécois a reçu la visite d'une bonne délégation médiatique à son casier de la Place Bell. Ce n'est quand même pas tous les jours qu'un récent choix de première ronde obtient une deuxième chance dans le giron de son équipe d'enfance.
« C'est un mélange d'émotions en ce moment, a-t-il indiqué après avoir roulé pendant plus de 14 heures, la nuit dernière. Je reviens à la maison et je suis content d'être ici. En tant que Québécois, c'est un rêve d'enfance. D'un autre côté, ce n'est pas plaisant de sentir qu'on m'a abandonné.
« Mais avec le départ du directeur général qui m'a repêché à Chicago (Stan Bowman), ç'a eu un impact. Je n'ai pas de remords. Le hockey, c'est une business. Je suis ici maintenant et je passe à autre chose. »
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Le clan du défenseur souhaitait un changement de décor depuis quelque temps déjà. Depuis le congédiement de Bowman, en octobre 2021, et l'arrivée en poste de Kyle Davidson, Beaudin sentait qu'il ne faisait plus partie des plans de l'équipe.
Il est rapidement passé de la première à la troisième paire à Rockford et son temps de jeu a diminué en conséquence. Selon lui, les Hawks voulaient prioriser les défenseurs plus imposants et plus physiques, ce qui ne correspondait pas exactement à son identité de petit défenseur offensif.
« Ils parlaient beaucoup de notre travail en zone défensive et de la manière de jouer sans la rondelle, a-t-il argué. Ce qui a fait de moi un choix de première ronde, c'est mon jeu avec la rondelle. Je n'ai rien à dire contre les Hawks. Ils développent des joueurs, mais ça n'a pas fonctionné avec moi. »
L'arrière de 23 ans juge quand même avoir amélioré l'aspect défensif de son jeu à ses trois premières années chez les professionnels. Il souhaite maintenant en faire suffisamment à Laval pour obtenir la chance de se faire valoir avec le grand club d'ici la fin de la saison.
« Je n'ai pas vraiment regardé la hiérarchie de l'équipe à cette position, a-t-il dit. Je vais y aller un jour à la fois et faire ce qu'on me dit de faire. […] C'est très motivant de voir que l'équipe est jeune et que les recrues ont leur chance. Je vais devoir être sur la coche à mes premiers matchs. »
Beaudin a déjà 22 matchs d'expérience dans la LNH, lui qui en avait disputé 19 lors de la saison 2020-21 alors qu'il avait passé la majeure partie de la campagne sur l'escouade de réserve. Le grand ménage est ensuite survenu au sein de l'état-major, et il n'a joué que deux matchs dans la grande ligue depuis.
« Je pensais que j'étais un joueur de la LNH et on m'a renvoyé à Rockford sur la troisième paire, a-t-il raconté. Des fois, je ne jouais pas et c'était difficile mentalement. Je ne mentirai pas, je n'avais peut-être pas la meilleure attitude l'an passé. J'ai travaillé beaucoup là-dessus cet été et ça va m'aider. »
Du trafic
Beaudin a beau se présenter à Laval avec son statut d'ancien choix de première ronde, il reste qu'il y a de la circulation devant et que rien ne lui est garanti. Le Rocket compte présentement sur neuf défenseurs en santé, et les Canadiens en auront bientôt sept sous la main avec le retour au jeu de Joel Edmundson.
L'entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, devait d'ailleurs s'entretenir avec la haute direction du Tricolore, jeudi après-midi, pour discuter du rôle que l'organisation veut confier au nouveau venu. Comme Beaudin est un gaucher habitué de jouer à droite, les options sont plus nombreuses dans son cas.
« On a plusieurs défenseurs présentement, a souligné le pilote. Il va s'entraîner un peu avec nous et on va voir où il aura sa place dans l'équipe. Ce n'est pas un joueur que je connais très bien. Je sais qu'il a eu de bonnes années au niveau junior et qu'il a beaucoup d'habiletés. »
Beaudin avait maintenu une moyenne de plus d'un point par match à ses deux dernières années avec les Voltigeurs de Drummondville, et il s'était établi comme l'un des meilleurs défenseurs offensifs du circuit junior québécois. C'est exactement ça que le Rocket va tenter d'exploiter chez lui.
« Je suis vraiment content de le retrouver, a dit son ancien coéquipier Xavier Simoneau. Il peut amener beaucoup d'offensive, il dirigeait notre avantage numérique à Drummondville. Il aime avoir la rondelle et il est beau à voir aller avec son coup de patin. »
Crédit photo : Rocket de Laval