Danick-Martel-Laval-badge-Marcotte

Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l'actualité chez le Rocket de Laval, ainsi que dans l'ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
Danick Martel vient d'amorcer sa deuxième saison avec le chandail du Rocket de Laval sur le dos. Pour le natif de Drummondville, la priorité au terme de la dernière saison était de revenir avec l'équipe. Après un départ modeste la saison dernière, Martel a vraiment su prouver sa valeur dans la dernière ligne droite et en séries éliminatoires, quand ses 15 points en autant de matchs en ont fait le meilleur pointeur de son équipe.

« J'ai repris confiance en mes moyens (lors des séries éliminatoires), a-t-il commencé par dire. J'ai confiance en moi avec la façon dont je joue, avec ou sans la rondelle. Je voulais revenir avec le Rocket pour faire une différence toute l'année et pas juste attendre aux séries. L'objectif était de revenir ici, être un bon leader et montrer la voie aux plus jeunes. »
À LIRE AUSSI : Alex Belzile, nouveau capitaine et futur entraîneur | Justin Robidas a la tête à Val-d'Or
Sans même se faire poser la question, Martel n'hésite pas à se qualifier lui-même de « joueur de la Ligue américaine » depuis la saison dernière. Il possède, et ce pour une deuxième saison de suite, une entente à un volet de la LAH qui ne lui permet pas d'être rappelé par les Canadiens de Montréal. Martel n'a aucune gêne d'avouer que le rêve de s'établir dans la LNH s'est peu à peu éteint au cours des dernières années.
Habituellement, aborder ce sujet délicat n'est pas toujours facile, et même un peu tabou chez les journalistes couvrant la Ligue américaine. C'est comme si on laissait volontairement ce sujet de côté, question de laisser l'athlète continuer d'entretenir ce rêve de retourner au plus haut sommet de son sport. Dans le cas de Martel, l'ouverture s'est créée dès la saison dernière, alors qu'il n'avait aucune gêne à en parler, une rareté dans le circuit.
« C'est difficile de se l'avouer, considère Martel. Bien sûr que j'ai encore le rêve de jouer dans la Ligue nationale. Je sais que je serais capable de tenir mon bout dans cette ligue. Je l'ai prouvé dans les parties préparatoires (des Canadiens) où j'ai très bien performé. En même temps, je sais que c'est une business, la LNH. Quand tu comprends ça, c'est beaucoup plus facile à accepter. Je suis conscient que, rendu où j'en suis dans ma carrière et à mon âge, le grand club me voit comme un leader pour aider les jeunes. C'est comme ça que ça fonctionne. »
En plus de Martel, le Rocket misera de nouveau sur quelques vétérans ayant franchi le cap de la trentaine en Gabriel Bourque, Alex Belzile et Kevin Poulin. Dans tous les cas, la réalité est presque identique : favoriser le développement des plus jeunes.
« Ce sont tous des gars extrêmement respectés dans le vestiaire, complimente Martel. Tu ne peux pas balayer du revers de la main les 400 matchs de Bourque dans la LNH (413). Il sait toutefois que depuis la COVID-19, son rôle est davantage celui d'un leader dans la Ligue américaine. Lui aussi, je suis certain qu'il aimerait rejouer dans la LNH. Il serait certainement capable d'y remplir un rôle défensif. La ligue est devenue de plus en plus jeune et il faut qu'on soit réaliste là-dedans. Dans mon cas, je veux remplir ce rôle-là du mieux que je peux et essayer de gagner une coupe pour ma carrière personnelle. »
N'allez pas croire que c'est un athlète résigné à son sort qui aborde ce sujet. C'est en fait tout le contraire. Martel voit le bénéfice de bien gagner sa vie de joueur de hockey en évoluant près de la maison, lui qui s'est établi dans la couronne nord de Montréal. Aspect non négligeable de la réalité du hockey très souvent oublié, les joueurs dans l'antichambre de la LNH tardent souvent à faire l'achat d'une propriété fixe parce qu'ils doivent louer un logis à l'endroit qui les accueille pour la saison. Selon le marché, les locations peuvent devenir très onéreuses, surtout pour les joueurs avec une famille qui n'ont pas le loisir d'habiter avec un coéquipier.
« C'est certain que c'est toujours plus plaisant de rentrer à la maison dans tes affaires plutôt que de repartir chaque automne en location, poursuit Martel. Quand je retourne chez moi, je suis dans mon patelin avec ma blonde et mon chien. Présentement, jouer pour le Rocket est une superbe opportunité pour moi de jouer près de la maison devant ma famille et mes amis. Ils savent toutefois que mon travail est de jouer au hockey et que si j'obtiens une meilleure chance ailleurs, je vais y aller. Je suis bien ici et j'espère que ça va durer le plus longtemps possible. Mais dans la Ligue américaine, on y va une année à la fois. »
\\\
Un Québécois occupe le sommet des pointeurs de la Ligue américaine après quatre matchs. Félix Robert connaît un départ fracassant avec le Crunch de Syracuse, en vertu d'une récolte de neuf points jusqu'à maintenant, dont un tour du chapeau inscrit samedi dans une victoire de 6-2 des siens sur les Americans de Rochester.
Ce qu'il y a de particulier dans l'histoire de Robert, c'est que le Lightning de Tampa Bay est allé le recruter au sein d'une autre organisation dans la LAH. Robert a suffisamment bien fait l'an dernier chez les Penguins de Wilkes-Barre/Scranton avec 34 points pour décrocher un contrat de recrue de deux ans dans la LNH avec le Lightning.
On continuera de suivre sa progression de près, alors qu'un premier rappel dans la grande ligue semble tout à fait possible cette saison pour l'ancien joueur étoile du Phoenix de Sherbrooke.
\
\\
Le Rocket tentera de secouer sa torpeur de début de saison, alors qu'il disputera ses six prochains matchs devant ses partisans.
La troupe de Jean-François Houle n'a convaincu personne le week-end dernier en subissant des revers de 2-1 à Wilkes-Barre/Scranton et de 5-2 à Bridgeport. L'attaque fonctionne au ralenti et l'absence de cohésion en défensive a coûté cher.
L'entraîneur a tenté de brasser ses cartes en retranchant les vétérans Brandon Gignac et Nate Schnarr en vue du match à Bridgeport, mais sans grand succès. Présentement, seul le vétéran Gabriel Bourque connaît un bon départ avec quatre buts en cinq sorties.
Les Lavallois affronteront d'abord les Senators de Belleville mercredi soir avant de recevoir Rochester pour un programme double vendredi soir et samedi après-midi.