Patrice

LAS VEGAS -Patrice Bergeron sait qu'il y a beaucoup de choses dont lui et les Bruins de Boston devraient être fiers cette saison, mais il ne s'est pas encore remis de la manière dont elle s'est terminée.

Le joueur de centre de 33 ans est évidemment encore déçu à la suite de la défaite de 4-1 des siens aux mains des Blues de St. Louis dans le match no 7 de la Finale de la Coupe Stanley au TD Garden, mercredi dernier.
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« Je sais que nous avons toujours une excellente équipe et que nous avons réalisé certaines choses assez spéciales », a admis Bergeron lors de la journée des médias tenue la veille de la Cérémonie de remise des trophées de la LNH, mardi. « Quand tu échoues, tu ne vois que les aspects négatifs au cours des jours qui suivent. Il me faudra quelques semaines pour apprécier la vue d'ensemble ainsi que toutes les bonnes choses qu'on a accomplies cette saison. »
Bergeron est finaliste pour l'obtention du trophée Frank J. Selke, remis à l'attaquant qui excelle le plus dans l'aspect défensif du jeu, pour une huitième saison consécutive avec Boston. Il espère le remporter pour la cinquième fois lors de la Cérémonie de remise des trophées de la LNH présentée par Bridgestone, mercredi (20 h (HE); SN, NBCSN), lui qui est opposé à Ryan O'Reilly des Blues de St. Louis et Mark Stone des Golden Knights de Vegas.
Un cinquième sacre lui permettrait de battre le record de Bob Gainey, qui a mis la main sur le trophée Selke à chacune des quatre premières saisons d'existence du trophée (1977-81) avec les Canadiens de Montréal.
Las Vegas s'est avéré historiquement une ville favorable à Bergeron, mais le Québécois a trouvé peu de raisons pour sourire au cours de son actuel voyage. Les rappels de ce qui aurait pu se passer se trouvent partout autour de lui.

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Il le ressent physiquement chaque jour, en raison d'une aine blessée qui continue de le gêner six jours après le match no 7. Bergeron évitera l'activité physique au cours des trois prochaines semaines afin de soigner une blessure qui l'a embêté à certains moments en saison régulière et pendant toutes les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
« Je devrai évaluer la situation [après trois semaines], et je devrais être prêt à partir de là, a commenté Bergeron. Je dois m'assurer que la blessure ne reviendra pas ou ne me fera pas mal comme ce fut le cas la saison dernière. »
Il a eu à composer avec des rappels encore plus douloureux, mardi, quand il a partagé la même salle à l'hôtel avec trois joueurs des Blues. O'Reilly, qui portait toujours sa barbe des séries, a remporté le trophée Conn-Smythe à titre de joueur par excellence du tournoi printanier. Le gardien Jordan Binnington a effectué 32 arrêts dans le match no 7 pour garder les Blues en vie en première période du match jusqu'à ce qu'ils retrouvent le rythme. L'entraîneur Craig Berube y est allé de plusieurs ajustements afin de rendre la vie difficile à Bergeron et ses compagnons de trio David Pastrnak et Brad Marchand, qui ont marqué un but au total à forces égales dans la série de sept matchs.

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Binnington est finaliste au trophée Calder, remis à la recrue de l'année dans la LNH. Berube est en lice pour le trophée Jack Adams, remis au meilleur entraîneur de l'année. Doug Armstrong des Blues est également un finaliste pour le prix du Directeur général de l'année.
« Je pense que la chose la plus éprouvante est d'être ici et me faire poser ces questions, pour être honnête », a dit Bergeron.
Recevoir le trophée Selke, que Bergeron a gagné pour la dernière fois en 2017, ne va cicatriser aucune de ces plaies.
Seul le temps le fera.
Les Bruins ont perdu le match no 6 de la Finale de la Coupe Stanley 2013 lorsqu'ils ont accordé aux Blackhawks de Chicago deux buts en 17 secondes, le deuxième à 19:01 de la troisième période, dans une défaite de 3-2 qui a permis aux Blackhawks de célébrer au TD Garden. Ces mauvais souvenirs se sont estompés avec le temps pour Bergeron, mais ils n'ont jamais disparu.
« Quand la cérémonie sera terminée, je pourrai tourner la page et être prêt pour une bonne saison morte et une excellente saison l'an prochain», a affirmé Bergeron.
C'est le message que le DG Don Sweeney répète depuis le match no 7.
« J'ai immédiatement voulu faire en sorte que les joueurs sachent à quel point nous étions fiers d'eux et de tout ce qu'ils ont sacrifié », a dit Sweeney, qui sera en compétition avec Armstrong et Don Waddell des Hurricanes de la Caroline pour le titre de DG de l'année. « Il s'agit d'un long processus pour simplement obtenir cette chance, et ils sont passés si près du but. »
Bergeron verra bientôt la lumière au bout du tunnel et profitera de son expérience de 15 saisons dans la LNH afin de chercher les éléments positifs qui l'aideront à arriver au camp d'entraînement en septembre avec une nouvelle perspective et une nouvelle soif d'obtenir un autre championnat.
Mais pour l'instant, la peine de la défaite du match no 7 demeure.
« Cette année est un peu différente, je ne vais pas mentir, en raison de la manière dont la saison a pris fin, a-t-il avoué. Ça ne fait même pas une semaine. Il est encore difficile de tourner la page. »