Presque trois semaines se sont écoulées depuis que le défenseur des Bruins de Boston Charlie McAvoy a reçu un tir frappé en plein visage dans un match contre les Canadiens de Montréal.
Il ne peut toujours pas manger de nourriture solide. Et il ne pourra pas le faire pour encore trois autres semaines.
Le défenseur, qui était de retour sur la glace avec ses coéquipiers vendredi en portant un chandail interdisant les contacts, s’est adressé aux médias pour la première fois depuis qu’il a été blessé le 15 novembre. L’incident a nécessité une opération faciale pour réparer une fracture linéaire de la mâchoire.
« Il y avait un déplacement (de la mâchoire) et j’ai perdu plusieurs dents en bas, mais je vais vous épargner les images, a dit McAvoy. Croyez-moi sur parole. »
En disant cela, il a pointé la main vers son menton, indiquant une ligne sous sa lèvre inférieure.
Quand la rondelle l’a atteint, il a su immédiatement que ça ne regardait pas bien.
« Je savais que j’étais dans le trouble, a-t-il admis. Ça ne m’était jamais arrivé, mais un tir frappé à la mâchoire… je savais dès lors que j’étais dans le pétrin. »
McAvoy a raté neuf matchs depuis sa malchance. Il n’y a pas d’échéancier pour son retour.
Ce retour est attendu parce que les Bruins (16-13-0) sont de la course très serrée dans l’Association de l’Est, mais aussi parce que les Jeux olympiques de Milano Cortina 2026 approchent. McAvoy a fait partie des six premiers joueurs nommés au sein de l’équipe américaine en vue de l’événement international.
Cette saison, l’Américain a récolté 14 points (toutes des passes) en 19 matchs, avec une moyenne de temps de glace de 23:46.
« Je ne peux pas le dire assez souvent, mais il est un énorme leader pour notre équipe, sur et en dehors de la glace », a soutenu l’entraîneur des Bruins Marco Sturm, insistant sur le fait que l’équipe ne précipiterait pas les choses pour le retour de McAvoy. « Sa présence nous manque au quotidien. De le revoir parmi nous donne le sourire à tout le monde, incluant les entraîneurs. Il est un des meilleurs défenseurs de la Ligue. Le voir se blesser de la sorte nous a tous fait mal. Nous avons très hâte de pouvoir compter sur lui à nouveau. »
McAvoy a perdu près de 20 livres depuis qu’il s’est blessé, s’en remettant à une diète composée de soupe, de lait frappé et de crème glacée. Il admet qu’il s’est senti faible sur la glace vendredi en raison du manque d’énergie.
« La diète est la partie la plus difficile, car tu dois tenter de consommer les aliments nécessaires sans être capable de manger de la nourriture solide, a-t-il dit. J’ai perdu beaucoup de poids, mais je travaille fort pour me remettre sur pied. »
Il a toutefois émis une mise en garde.
« J’ai tenté l’expérience de malaxer de la nourriture solide, et ce n’est pas super, a révélé McAvoy. J’ai essayé le poulet avec des légumes, et ce n’était pas une bonne idée. C’était terrible. Alors les soupes sont vraiment devenues mon aliment de prédilection, et je prends des smoothies pour tenter d’ingérer des protéines. La nourriture n’est pas faite pour être mangée en étant malaxée. »
McAvoy ressent encore fréquemment la blessure, la qualifiant de la plus bizarre qu’il n’a jamais subie.
« Je sens tout, a-t-il expliqué. C’est étrange, je sens des vibrations. Par exemple, quand je me penche pour prendre des tirs, je les sens. »
Lorsqu’interrogé sur la difficulté de l'aspect psychologique, McAvoy, qui était plutôt souriant et positif pendant l’entretien, a soupiré. Le défenseur a traversé beaucoup d’épreuves physiques dans la dernière année avec la blessure à l’épaule qu’il a subie le 13 février pendant la Confrontation des 4 nations, laquelle a mené à une infection lui ayant fait rater le reste de la saison 2024-25.
« C’est une bonne question, a dit McAvoy. C’est difficile. Je reçois énormément de soutien de ma famille, des gars, des membres du personnel, de tout le monde. Ç’a une grande signification pour moi et ça me permet de me concentrer sur les choses qui doivent être le centre de mon attention présentement. Je sais tout l’amour et le soutien que nous recevons dans cet édifice, ça ne se décrit pas. C’est très important pour nous. »


















