NEW YORK – Colton Parayko n’aurait pas à occuper tous les rôles qu’il a chez les Blues de St. Louis s’il devait se tailler une place avec Équipe Canada aux Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026.
C’est peut-être la meilleure nouvelle pour le défenseur de 6 pieds 6 pouces, considérant la saison qu’il connaît sur le plan offensif.
Parayko, qui a représenté le Canada à la Confrontation des 4 nations la saison dernière, n’a toujours pas marqué en 32 matchs cette saison avec les Blues, qui s’apprêtent à affronter les Blackhawks de Chicago au Enterprise Center vendredi (20 h HE; TVAS, SN, HULU, ESPN+).
Un rendement surprenant, puisqu’il a établi un record personnel dans la LNH avec 16 buts en 64 matchs la saison dernière et 10 filets en 82 rencontres en 2023-24.
« Les buts vont venir », a assuré l’entraîneur Jim Montgomery récemment. « Nous le voyons obtenir plusieurs chances. Il est trop dynamique pour ne pas contribuer. »
Les Blues auraient bien besoin de l’offensive que fournissait Parayko la saison dernière, eux dont l’attaque est en panne depuis le début de la saison.
Mais l’analyse est complètement différente quand il est question de l'apport qu'aurait Parayko avec le Canada.
L’unifolié a suffisamment de contributeurs offensifs à la ligne bleue, à commencer par Cale Makar, le meilleur pointeur chez les défenseurs de la LNH cette saison. Le pays n’a donc pas besoin que Parayko contribue sur la feuille de pointage pour être un joueur efficace aux Olympiques.
« Doug Armstrong est le directeur général (d’Équipe Canada) et Jon Cooper est l’entraîneur, et ils sont à l’aise avec lui parce qu’il a joué à la Confrontation des 4 nations », a souligné Chris Pronger, qui a représenté le Canada quatre fois aux Olympiques. « Doug est son DG à St. Louis, donc il sait à quoi s’attendre de lui et il sait quel type de joueurs il recherche. »
Si Parayko participe aux Olympiques et qu’il noircit la feuille de pointage, ce sera un bonus. Mais le Canada lui demandera plutôt d’être le défenseur robuste qui peut couper des jeux grâce à sa longue portée et effectuer une bonne première passe.
Parayko a prouvé qu’il peut être exactement ce joueur. Il l’a fait à la Confrontation des 4 nations la saison dernière, aidant le Canada à tout rafler sans amasser de point en quatre rencontres. Il a maintenu un différentiel de +1 durant le tournoi et joué en moyenne 19:12 par partie.
« Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il est sorti de l’ombre à la Confrontation des 4 nations, mais plusieurs se demandaient pourquoi il avait été choisi, a ajouté Pronger. Il a répondu à ces questions avec son gabarit, sa mobilité et sa capacité à faire une bonne première passe. Dans ce contexte, il ne va pas se porter en attaque et offrir beaucoup d’offensive. Il va se soucier du jeu défensif, ce qui sera la responsabilité de plusieurs défenseurs. Ils vont affronter des joueurs de premier plan au sein des autres équipes. »
Parayko sait tout ça, mais ce n’est pas sur son radar actuellement. Il fait plutôt tout en son possible pour aider les Blues à renverser la vapeur cette saison.
« Le plus important, ce sont les Blues de St. Louis, a martelé Parayko. C’est envers eux que je suis engagé cette saison et pour l’avenir. L’objectif est d’abord et avant tout d’aider cette équipe. »
Mais les Olympiques et la possibilité de faire partie d’Équipe Canada alimentent sa motivation.
« Selon moi, la meilleure approche est de faire son travail, a ajouté Parayko. Si tu fais de ton mieux, que tu joues bien et que les choses se déroulent de la bonne façon, le reste va se faire de lui-même. Tu te prépares pour les matchs de la bonne façon, et tout va s’aligner. Tu te donnes les meilleures chances de cette façon. »
Parayko ne croit pas que son jeu est si loin de l’an dernier, quand il marquait des buts au meilleur rythme de sa carrière sans sacrifier son jeu défensif, l’aspect le plus important de son identité.
Il obtient des occasions et en génère. Mais son total de tirs est bien moins élevé que l’an dernier, quand il décochait en moyenne deux lancers par match. Cette saison, cette moyenne a glissé à 1,2 tir.
« Il a marqué plusieurs buts la saison dernière en profitant de retours dans l’enclave », a noté le joueur de centre des Blues Robert Thomas. « Il est un élément important de notre équipe, et ce sera gros pour nous s’il se met en marche. »
Pronger a critiqué le manque d’apport offensif dans le jeu de Parayko.
« Je trouve qu’il ne paraît pas bien, a dit Pronger. Je le compare à l’an dernier, alors qu’il était excellent. Il était beaucoup plus mobile l’an dernier. Je ne sais pas, il semble un peu éteint. Il est à l’étape de sa carrière où il devrait prendre le taureau par les cornes et être le leader de cette brigade défensive, mais ce n’est pas ce que je vois. »
Ce n’est pas par manque d’effort ou de volonté.
« Je trouve que j’ai obtenu plusieurs chances, je passe tout près, a argué Parayko. Mais parfois, les choses se déroulent ainsi. »
Mais encore une fois, les statistiques offensives ne vont probablement pas dicter le sort de Parayko avec Équipe Canada.
Thomas le sait. Il est dans le même bateau.
« C’est dans l’esprit de tous les joueurs : ce qu’ils doivent faire pour se donner les meilleures chances de se tailler une place avec cette équipe, a admis Thomas. Pour nous deux, il s’agit de jouer contre les meilleurs trios adverses et de les ralentir offensivement. Les points et les buts ne vont pas nous ouvrir la porte de cette équipe. »
Tout le reste le fera.
« Ça enlève un peu de pression, a souligné Pronger. S’il va aux Olympiques, il sera peut-être libéré d’un poids, ce qui va l’aider à défendre avec vigueur. »



















