PLYMOUTH, Michigan – Patrick Kane est peut-être le meilleur hockeyeur américain de tous les temps. Sa longue liste d'exploits inclut trois titres de la Coupe Stanley et une médaille d'argent olympique.
« La seule chose qui manque, c'est une médaille d'or dans un tournoi opposant tous les meilleurs joueurs, n'est-ce pas? », a dit Kane pendant le camp d'orientation de l'équipe olympique de hockey masculin des États-Unis, mardi. « Ce sera plaisant d'avoir cette occasion. »
L'attaquant de 36 ans souhaite assurément faire partie de la formation des États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de Milano-Cortina 2026. Mais il ne veut pas percer la formation en raison du joueur qu'il était. Il veut y parvenir en étant le joueur qu'il est encore aujourd'hui.
« Je ne veux pas que ça devienne une tendance, où tu es sélectionné au sein de l'équipe en raison de tous tes exploits antérieurs, a expliqué Kane. Tu veux être sélectionné en raison du joueur que tu es et de tout ce que tu peux offrir à l'équipe. »
Kane a représenté les États-Unis à trois tournois internationaux regroupant les meilleurs joueurs au monde: les Jeux olympiques de 2010 à Vancouver, où il a décroché la médaille d'argent, les JO de 2014 à Sotchi et la Coupe du monde de hockey 2016 à Toronto.
Il n'a pas toutefois fait partie de la formation américaine lors de la Confrontation des 4 nations, le premier tournoi entre les meilleurs joueurs de la planète depuis la Coupe du monde de 2016. Il a regardé le tournoi à la télé depuis Cabo San Lucas, au Mexique, alors que les États-Unis ont perdu 3-2 en prolongation contre le Canada en grande finale au TD Garden de Boston le 20 février.
Kane avait amassé 10 points (trois buts, sept passes) en 20 parties pour les Red Wings de Detroit au moment où la formation des États-Unis a été annoncée le 4 décembre. Le directeur général Bill Guerin a voyagé à Detroit pour lui annoncer la nouvelle en personne. L'entraîneur Mike Sullivan, qui était à cette époque l'entraîneur des Penguins de Pittsburgh, a discuté avec Kane à l'écart après que les Red Wings eurent reçu la visite des Penguins le 31 décembre.
« C'était tourner le fer dans la plaie, n'est-ce pas? », a commenté Kane avec un sourire. « Nous avons discuté. Après coup, j'ai apprécié le geste et je comprenais leur décision. C'était bien de parler avec eux et d'avoir cette conversation.
« Je ne m'attendais pas vraiment à être retenu en raison de mon rendement à ce moment-là et du grand nombre d'excellents joueurs américains qui existent. Je ne veux certainement pas que ça se reproduise, me retrouver dans une situation où je suis écarté parce que je ne joue pas bien.
« Si tu joues bien et que quelqu'un d'autre joue bien, et qu'ils prennent l'autre joueur, c'est la vie. J'investis mes meilleurs efforts et je fais tout mon possible pour faire partie de l'équipe. Je suis heureux d'avoir terminé la dernière saison sur une bonne note et de me remettre dans la conversation, mais nous verrons. »
Kane a brillé après que Detroit eut remplacé l'entraîneur Derek Lalonde par Todd McLellan le 26 décembre, compilant 45 points (16 buts, 29 passes) au cours de ses 42 derniers matchs.
Les Red Wings ont adopté un style de jeu plus agressif et le jeu de puissance s'est amélioré, deux choses qui cadrent bien avec les forces de Kane.
Pendant la saison morte, il a pu s'entraîner davantage en poussant la machine, plutôt que de simplement faire des exercices de réadaptation pour sa hanche à laquelle il a été opéré le 1er juin 2023. Il devrait être en bonne posture alors que McLellan sera à la tête de l'équipe dès le début de la saison.
« Il n'y a aucune excuse si je ne connais pas un bon départ », a-t-il soutenu.
Kane n'est qu'à huit buts du plateau des 500 dans la LNH, et il est à 32 points de dépasser Mike Modano pour le record de la LNH par un joueur né aux États-Unis. Il est extrêmement respecté à ce camp d'orientation, surtout par les jeunes joueurs qui l'ont idolâtré pendant leur enfance.
« Nous voulions tous être Patrick Kane », a affirmé le joueur de centre Dylan Larkin, son coéquipier chez les Red Wings.
L'attaquant Clayton Keller a appelé Kane « the GOAT » (le meilleur de tous les temps). L'attaquant Kyle Connor et le défenseur Seth Jones ont chacun utilisé le mot « aura » pour le décrire.
Kane aime jouer le rôle de mentor, et il aime beaucoup parler de hockey.
« Je suis au stade de ma carrière où je trouve plaisante l'idée d'assister à ces événements pour parler avec les jeunes joueurs et apprendre d'eux, a dit Kane. Ce matin, nous sommes sur la glace avec 30 des meilleurs joueurs du monde. C'est "cool" d'être sur la glace avec eux et de voir ce qu'ils font, comment ils s'entraînent, et de parler avec eux de différents sujets. »
Il faut toutefois se rappeler que Kane est encore, lui aussi, l'un des meilleurs joueurs du monde.
« Ils le surnomment "Showtime" pour une bonne raison, a noté Connor. Il élève son jeu dans les matchs les plus importants. C'est ce que tu veux d'un joueur des grandes occasions. Il semble atteindre un autre niveau dans ces moments. Il le fait encore, même après les blessures et le passage du temps. »
Jones a indiqué que Kane est toujours l'un des joueurs que les équipes étudient avant d'affronter Detroit.
« Honnêtement, je trouve qu'il est le même joueur que celui que je regardais quand j'étais enfant », a déclaré le joueur de centre Auston Matthews. « Quand tu le regardes jouer, la manière dont il contrôle le jeu et voit tout ce qui se passe sur la glace… il effectue des jeux. Peu de gens peuvent jouer comme lui et connaître du succès. Je crois que ça en dit long sur son dévouement, le fait qu'il récolte encore un point par match à son âge. Il est encore un leader et il livre encore la marchandise. Il est toujours l'un de mes joueurs préférés à regarder. »
Kane apporte une perspective qu'aucun autre joueur ne peut offrir. Il a souligné qu'il avait participé aux camps d'orientation en 2010 et 2014. Le message transmis aux joueurs à ces camps était le même que celui d'aujourd'hui : le moment est venu. Les États-Unis n’ont pas remporté la médaille d'or olympique depuis la « Miracle sur glace » de 1980 à Lake Placid, et ils n'ont remporté aucun tournoi regroupant les meilleurs joueurs au monde depuis la Coupe du monde 1996.
Kane veut jouer un rôle de premier plan pour aider son pays à retourner au sommet.
« C'est tout ce qui compte, l'or, et trouver le moyen de vaincre le Canada, a dit Kane. Ils ont remporté les deux dernières éditions des Jeux olympiques lorsque les meilleurs joueurs au monde y étaient, ainsi que les deux dernières Coupes du monde. C'est tout ce qui compte, gagner l'or. »
Écrit en collaboration avec Bill Price, rédacteur en chef NHL.com, et Shawn P. Roarke, directeur senior de la rédaction NHL.com


















