TKACHUK BADGE CHAUMONT

EDMONTON – Connor McDavid a pris place au podium numéro cinq sur la glace d’entraînement des Oilers d'Edmonton au Rogers Place pour cette journée consacrée aux médias à la veille d’une autre finale contre les Panthers de la Floride.

Au-dessus de l’épaule gauche de McDavid, il y avait la photo de Matthew Tkachuk soulevant la Coupe Stanley à bout de bras après le septième match de la finale contre les Oilers le 24 juin 2024.

Au-dessus de l’épaule droite de McDavid, il y avait la photo de Wayne Gretzky qui exultait de joie après sa première conquête avec les Oilers en 1984.

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McDavid cherchera maintenant à suivre les traces de Gretzky. En 1984, le numéro 99 avait expérimenté le bonheur d’un premier sacre en éliminant les Islanders de New York en cinq matchs. L’année d’avant, Gretzky et les Oilers avaient perdu en quatre rencontres en grande finale contre Mike Bossy et les Islanders.

Encerclé par une dizaine de journalistes, McDavid a usé de son sens de l’humour pour répondre à un vieux cliché du sport comme quoi une équipe a besoin d’apprendre à perdre avant de gagner.

« Si vous m’aviez posé cette question l’an dernier, j’aurais probablement répondu que tu n’as pas besoin de perdre en finale pour apprendre, a-t-il répliqué. Maintenant que nous avons perdu en finale, je n’ai pas le choix de dire que oui, tu dois apprendre à perdre avant de gagner. Mais je ne sais pas. Il faut profiter de notre chance. »

Si la douleur de la défaite lors d’un septième match en grande finale reste bien présente, McDavid peut maintenant utiliser cette expérience du bon côté.

« Je me sens probablement plus à l'aise, je sais maintenant à quoi m’attendre d’une finale, a répondu le centre de 28 ans. Je l’ai dit après le cinquième match de la finale de l’Ouest, où nous avons éliminé les Stars, mais je ressens un peu moins d’émotions. Pour moi, cette présence en finale devient plus normale.

« Je dirais que je sais mieux comment gérer les émotions. Tu te sens proche de l’objectif, mais tu dois aussi jongler avec le cirque d’une finale. Tu as parfois le sentiment que c’est immense, mais c’est en réalité une série comme une autre. Nous jouerons encore une fois contre une bonne équipe en finale. Nous aurons besoin de les battre pour atteindre notre but. »

La prédiction de Tkachuk

À la traditionnelle poignée de main l’an dernier sur la glace du Amerant Bank Arena de Sunrise, en Floride, Tkachuk avait prédit à McDavid que les deux équipes allaient se retrouver une fois de plus en finale.

Questionné sur les propos de Tkachuk, le prodige des Oilers a souri avant d’y aller d’une assez longue réponse.

« Il y a toujours des revirements d’une année à l’autre. Est-ce qu’il y avait des doutes que nous étions pour retourner en finale? Je ne sais pas. Nous voulions revivre une finale. Nous savons qu’il faut faire plusieurs sacrifices pour atteindre la finale. Les Panthers le savent aussi. Nous avons battu de bonnes équipes, nous avons profité de bonds favorables et d’un peu de chance. Mais est-ce qu’il y avait des doutes? Je ne sais pas. Nous nous préparions pour revenir en finale. Nous aimons jouer sur la grande scène, nous l’avons déjà démontré. »

À la veille du premier match de cette finale 2.0 entre les Oilers et les Panthers, McDavid se disait heureux de renouer avec l’équipe qui a brisé son rêve l’an dernier.

« Il y a des familiarités avec les Panthers. Nous savons à quoi nous attendre de cette équipe. Mais ils peuvent aussi dire la même chose de nous, a-t-il répliqué. Ils ont une équipe robuste et rapide. Ils sont toujours dans ton visage. Nous avons joué contre une équipe semblable au premier tour contre les Kings de Los Angeles. Mais les Panthers sont les champions et ils joueront la finale pour une troisième année d’affilée. Ils ont une grande équipe. Je n’ai que de bons mots à dire sur eux. J’ai hâte à ce défi. »

À l’image de McDavid, Leon Draisaitl a maintenant en tête de franchir le dernier pas qui manque pour atteindre la terre promise.

« Nous avons appris de notre expérience de l’an dernier, a affirmé à son tour Draisaitl. Nous avons déjà joué une finale. Mais nous n’avons pas réussi à finir notre mission. C’est ce qui nous motive encore plus cette année. Nous sommes heureux d’obtenir une autre chance contre les Panthers. »

Draisaitl, l’autre membre de ce monstre à deux têtes chez les Oilers, croit que son équipe a changé en l’espace de douze mois.

« Je dirais que c’est surtout la maturité de notre équipe qui me frappe, a expliqué l’Allemand. Nous avons expérimenté l’énergie d’une finale, les longs voyages vers la Floride et toute l’attention médiatique. Nous savons que nous aurons besoin de faire attention à tous les détails. C’est excitant. Nous avons travaillé fort pour rejouer une finale. »

« Il y a plus de patience dans notre jeu, nous faisons encore plus confiance à notre système. Nous savons encore mieux quand attaquer, quand défendre ou quand peser sur l’accélérateur. Nous sortons les gros jeux. J’aime notre maturité dans les moments importants d’un match. »

Une première conversation

Il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau. À l’aube du début de cette finale, McDavid trône au sommet des pointeurs de la LNH en séries avec 26 points (six buts, 20 passes) en 16 matchs. Draisaitl le suit dans cette colonne avec 25 points (sept buts, 18 passes).

Les deux phénomènes des Oilers auront toutefois le sentiment du devoir accompli uniquement le jour où ils graveront leur nom sur la Coupe Stanley.

À ce sujet, Stan Bowman, le directeur général des Oilers, a parfaitement décrit l’état d’esprit de McDavid.

« Je me souviens de ma première rencontre avec Connor. Je l’avais rencontré durant l’été peu de temps après mon embauche avec les Oilers, a précisé Bowman. À notre première conversation, tout ce qu’il me disait c’était qu’il voulait gagner la Coupe Stanley. Il ne parlait de rien d’autre. Nous n’avons pas exploré d’autres sujets. Il se concentre uniquement sur cet objectif.

« Comme joueur, il a déjà tout réalisé ce dont il pouvait rêver sur le plan individuel. Il a une motivation incroyable. Je reste à court d’adjectifs pour décrire son impact comme joueur. Mais il m’impressionne autant de la façon dont il se comporte qu'à l’extérieur de la patinoire. Il a une immense détermination et il veut que ses coéquipiers le suivent dans son chemin. Il a eu le cœur brisé après le revers dans le septième match de la finale l’an dernier. Je dirais qu’aujourd’hui, il est un homme en mission. Il veut gagner. Je le vois depuis le début des séries. »