Auston Matthews

TORONTO – Auston Matthews n’a jamais été utilisé de façon constante en infériorité numérique depuis son arrivée dans la LNH en 2016-17, mais les Maple Leafs de Toronto ont l’intention d’évaluer si le centre vedette peut en prendre plus dans ce rôle lors du camp d’entraînement. 

« Tu es à court d’un homme, mais en même temps, c’est du hockey, c’est beaucoup d’anticipation, de lectures de jeu, a dit Matthews. Et j’ai l’impression que je peux être efficace avec mon bâton et couper des jeux. J’aimerais être utilisé davantage en pareilles circonstances. »

Alors pourquoi se tourner vers Matthews maintenant pour rendre service dans une facette du jeu dans laquelle il a rarement joué, même avant d’atteindre la LNH?

« Auston peut faire tout ce que tu lui demandes de faire, a noté l’entraîneur Sheldon Keefe. Il a embarqué dès le début et nous allons continuer de voir ce que ça peut donner pendant le calendrier préparatoire. »

De façon plus pragmatique, les Maple Leafs auront des minutes à distribuer en infériorité numérique cette saison en raison des départs des attaquants Noel Acciari, Alexander Kerfoot, Ryan O'Reilly et Zach Aston-Reese au cours de l’été. 

« Il y a un besoin et un vide à combler, c’est peut-être la meilleure façon de décrire la situation, a dit Keefe. Nous allons l’employer davantage afin qu’il se sente plus à l’aise et qu’il devienne plus familier avec le jeu à court d’un homme. […] Idéalement, Auston deviendra à l’aise à jouer en désavantage numérique, au même titre que Willy (Nylander) l’a fait dans les dernières saisons, et qui le fera encore plus cette année. Mais nous espérons également pouvoir compter sur d’autres joueurs, dépendant des situations dans les matchs. »

Malgré le fait qu’il n’a joué que 3:29 en infériorité numérique en 74 matchs la saison dernière, Matthews a mené tous les attaquants de Toronto pour les tirs bloqués avec 92, soit le double de Kerfoot (46), qui a pris le deuxième rang. 

Matthews, qui totalise un peu plus de 24 minutes à court d’un homme en sept saisons dans la LNH, soutient que l’utilisation de joueurs offensifs talentueux en infériorité numérique peut affecter la façon dont se comporte l’attaque à cinq de l’adversaire, puisque les joueurs peuvent avoir tendance à prendre moins de risques pour éviter les revirements. 

« J’y pensais toujours quand j’affrontais des gars comme Patrice Bergeron et Brad Marchand. Ça te force assurément à réfléchir un peu plus parce qu’ils sont non seulement excellents défensivement, mais ils peuvent aussi intercepter des rondelles au vol et te forcer à faire des jeux dans des positions difficiles, avant de partir en contre-attaque de l’autre côté, a expliqué Matthews. Évidemment, tu ne marqueras pas chaque fois que tu seras sur la glace (en infériorité numérique), mais tu vas avoir des occasions et c’est une chose dont je veux vraiment profiter. »

Matthews, qui a inscrit 40 buts la saison dernière, totalise 299 buts en 481 matchs en carrière dans la LNH et il n’a jamais inscrit moins de 34 buts au cours d’une campagne.

Le défenseur Mark Giordano, qui a joué en moyenne 2:17 par rencontre en infériorité numérique la saison dernière, est d’avis que Matthews pourrait utiliser ses atouts offensifs à court d’un homme.

« Notre ligue va dans cette direction, a souligné Giordano. Beaucoup d’équipes contre-attaquent en désavantage numérique et elles envoient leurs meilleurs joueurs sur la glace pour une raison. Il y a quatre attaquants sur la glace dans le camp adverse, donc tu peux te permettre d’attaquer un peu plus et d'utiliser ça à ton avantage. Je pense que Matthews ferait de l’excellent travail. Regardez nos attaquants l’année dernière : il a pris le premier rang au chapitre des tirs bloqués. Il est très bon défensivement, donc c’est logique pour nous. »

Les Maple Leafs ont également changé l’allure de leur jeu de puissance samedi, remplaçant Morgan Rielly par John Klingberg sur la première unité qui était aussi composée de Matthews, Nylander, Mitchell Marner et John Tavares. Klingberg a signé un contrat d’un an d’une valeur de 4,15 millions $ comme joueur autonome sans compensation avec Toronto durant la saison morte.

Toronto s’est classé au deuxième rang de la LNH la saison dernière pour l’efficacité en avantage numérique (26 pour cent). Depuis son entrée dans la LNH en 2014-15, Klingberg a bien fait avec l’avantage d’un homme, prenant le 11e rang pour les points dans cette facette du jeu parmi les défenseurs (158). Rielly est 16e (127) au cours de la même période.

« Nous savons très bien ce que ça donne avec Morgan à ce poste, a expliqué Keefe. Nous avons eu un très gros échantillon et c’est quelque chose que nous pourrons utiliser n’importe quand. Nous sommes très à l’aise avec cette utilisation, mais nous ne savons pas ce que ça donnera avec Klingberg. La dynamique est différente : il est droitier, ce qui est probablement le plus gros changement, mais Klingberg a aussi eu beaucoup de succès à cette position durant sa carrière. Nous voulons donc que ce soit une occasion pour Klingberg de prendre ses aises, et il n’y a rien de mieux pour y arriver que de l’utiliser avec nos meilleurs joueurs et de voir comment il se débrouille dans ce rôle. […] C’est important d’avoir différentes options. »

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