ogo at center ice in the empty Cotton Bowl

Les Predators de Nashville et les Stars de Dallas s'affronteront dans le cadre de la Classique hivernale Bidgestone 2020 de la LNH, le 1er janvier au Cotton Bowl Stadium (14 h HE, TVAS, SN, NBC). À l'approche du match, NHL.com et NHL Studios présentent « Dans les coulisses de la Classique hivernale », qui aborde la préparation de cet événement annuel. Aujourd'hui, un aperçu de l'équipe responsable de l'entretien de la glace.

DALLAS - C'était la veille de Noël. Alors que leur famille était à la maison dans le confort d'un lit douillet, trois membres de l'équipe responsable de l'entretien de la glace ont travaillé jusqu'à six heures du matin à l'intérieur du Cotton Bowl Stadium. Tout ce qu'on pouvait entendre était les jets d'eau, le bouillonnement du glycol et le bruit subtil des lumières, même si les membres de l'équipe auraient pu jurer qu'ils ont entendu les cloches du traineau du père Noël.
« Nous pensons l'avoir vu passer », a lancé l'un des responsables de la glace, Jeff Fletcher, avec un sourire.
Ce n'est qu'une petite partie de ce que les responsables de l'entretien de la glace auront accompli avant la Classique hivernale Bridgestone 2020 de la LNH entre les Stars de Dallas et les Predators de Nashville, qui aura lieu au jour de l'An (14 h HE, TVAS, SN, NBC). De la pluie et des températures allant jusqu'à 20 degrés Celsius ont ralenti le travail samedi.
Le jour du match, alors que les prévisions annoncent des nuages et 12 degrés Celsius, la glace sera le résultat de plusieurs heures de travail dans les coulisses. Il s'agira du produit du dur labeur des 14 membres de l'équipe, qui misent sur une riche expertise et beaucoup d'expérience. La plupart sont ici depuis le 16 décembre, ayant profité d'une courte pause pour Noël. Cinq sont demeurés sur place durant les Fêtes, dont trois le jour de Noël.
Certains travaillent pour des équipes de la LNH, dont le préposé à l'entretien de la glace des Stars Cody Bateman, qui en est à sa sixième partie extérieure de la LNH, et le préposé à l'entretien de la patinoire des Predators Nigel Schnarr, pour qui il s'agit d'une première expérience.
« Le plus plaisant est l'esprit de camaraderie qui se développe entre nous, a dit Bateman. Tu côtoies quelques gars très intelligents avec beaucoup d'expérience et c'est agréable, car ça rend le tout beaucoup plus facile. Tout le monde ici a des habiletés différentes pour contribuer. Nous apprenons tous les uns des autres. »

Cody Bateman

D'autres membres de l'équipe travaillent à l'extérieur de la LNH, dont Fletcher, qui en est à son 21e match à ciel ouvert. Il est le superviseur des installations de la ville de West Kelowna, en Colombie-Britannique, et il a une femme et deux enfants, qui sont âgés de 18 et 21 ans. Il a pris des vacances et du temps loin de sa famille pour être ici.
« Le match est le produit fini, mais les gars sont la raison pour laquelle je reviens chaque année, car ils sont comme une deuxième famille, a lancé Fletcher. Nous nous rassemblons et passons un bon moment pendant trois semaines. On le fait pour l'amour du hockey et parce qu'on aime être ensemble. »
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La LNH a tenu des matchs extérieurs dans toute sorte de villes, de stades et de conditions au fil des années, de Los Angeles à Ottawa, sur des terrains de baseball et de football ainsi que dans des températures allant de -17 degrés à 18 degrés Celsius. Il y a eu des matchs sous le soleil et la neige, avec du vent et de la pluie, de jour comme de soir.
« Je pense que nous avons tout vu, a affirmé Fletcher. À certains endroits, on a tout vu en une journée. »
L'objectif est toujours le même.
« Tu veux que ça ressemble le plus possible à une patinoire intérieure », a expliqué le directeur principal des opérations Derek King, le chef d'équipe. « Nous savons que nous ne pouvons pas contrôler la température ou l'humidité. Mais nous sommes très attentifs à ce que nous pouvons contrôler. »

Derek King by the rink

Les membres de l'équipe aiment dire qu'ils sont « un peu plus intelligents chaque année », car lors de chaque événement, ils apprennent et améliorent le processus.
D'abord, ils installent des panneaux sur la surface pour la protéger. Ensuite, ils ajoutent une couche de contreplaqué. Par-dessus cela, on ajoute 243 feuilles d'aluminium avec des tuyaux qui font circuler du glycol, un liquide vert semblable à de l'antigel.
L'aluminium transfère de la chaleur au glycol, qui la transporte à l'extérieur du stade dans une unité de réfrigération mobile, une semi-remorque possédant le même équipement qu'un aréna de la LNH. Des compresseurs retirent la chaleur du glycol en utilisant de l'ammoniaque, alors qu'un condenseur éjecte la chaleur dans l'air. Le glycol est ensuite renvoyé dans le stade.
Le glycol est comme le sang. Et l'unité de réfrigération mobile?
« C'est le cœur », a imagé Dennis Dick, le responsable de la réfrigération sur place, qui habite à Winnipeg et qui participe à son 10e match extérieur. « Si ça cesse de fonctionner, il n'y a pas de match. »

Dennis Dick by the ice plant.

Les responsables de la glace ne peuvent pas simplement inonder la surface d'eau. De l'air pourrait se retrouver emprisonné dans la glace, et ils ont besoin d'une surface dense et dure.
Ils remplissent donc les trous avec de l'eau. Ils parcourent lentement la surface de la patinoire, l'arrosant d'une mince brume d'eau. Ils attendent que ça gèle, puis recommencent le processus, une mince couche à la fois. Dans les zones où les joueurs vont se retrouver souvent, ils étendent du tissu, qui vient solidifier la glace un peu comme des barres d'armature solidifient le béton.
Une fois qu'ils ont atteint un pouce et un quart, ils peinturent la surface en blanc et la scellent avec une couche d'un quart de pouce d'épaisseur. Ils l'ont fait de 21 heures, la veille de Noël, à six heures du matin, le jour de Noël, car il est préférable de faire la glace quand il fait noir et froid. Ils voulaient également prendre de l'avance avec les prévisions de pluie plus tard durant la semaine.
Les membres de l'équipe ne peuvent pas non plus simplement peinturer les lignes et les logos. Les couleurs foncées absorbent la chaleur du soleil, même dans des températures froides. Ça peut faire fondre la glace et diluer la peinture.
Ils font donc les lignes et les logos en tissu, avant de sceller le tour avec une autre couche de glace d'environ un pouce. Ils ont fait les lignes et les logos d'environ 21 heures, jeudi, à minuit, vendredi, avant de continuer à faire de la glace jusqu'à environ quatre heures du matin. Le travail s'est poursuivi vendredi soir jusqu'aux petites heures du matin, samedi. Tout ça pour voir une pluie chaude tomber samedi après-midi.
Dans un amphithéâtre typique de la LNH, la glace a environ un à un pouce et demi d'épaisseur. Avant la pluie de samedi, le plan était que la glace ait environ deux pouces et demi d'épaisseur, histoire de permettre à l'équipe de gratter la glace au lieu de l'inonder d'eau pour la refaire, si nécessaire. Chaque pouce de glace équivaut à environ 10 000 gallons d'eau.
La température idéale pour la surface se situe entre -5 et -3 degrés Celsius. Des couvertures isolantes protègent la glace des éléments, et un système de capteurs appelé « Eye on the Ice » surveille la température à différents endroits et à une différente profondeur de la glace. L'équipe peut consulter les données sur un ordinateur ou sur un téléphone et planifier des alarmes.
« Dans le cas d'un changement majeur dans un climat comme celui-ci, tu n'as pas beaucoup de temps, pas vrai? », a demandé Dick. Tu veux donc constamment avoir un œil sur tout. Si tu remarques quelque chose, tu peux rectifier la situation sans tarder. »
King fait confiance à son équipe, et ses membres ont confiance en chacun d'entre eux.
« Je ne veux pas être trop émotif, mais tout le monde se soutient, a dit King. C'est un groupe tissé serré. C'est un travail, mais ce n'est pas un travail, car tu adores ce que tu fais. Si ce n'était pas le cas, on ne le ferait pas. »
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Les membres de l'équipe qui sont demeurés sur place à Noël ont pu parler à leur famille via FaceTime et ils ont célébré en allant souper tous ensemble. Ils planifiaient même de faire un échange de cadeaux au retour des autres membres.
Ils célébreront le jour de l'An en se souciant de la glace, alors que la deuxième plus grosse foule pour un match de la LNH regardera les Stars affronter les Predators dans un stade mythique de football. Les membres du Temple de la renommée du Cotton Bowl Troy Aikman et Ricky Williams procéderont à la mise en jeu protocolaire, alors que le duo de Nashville Dan + Shay ainsi que le trio du Texas Midland se donneront en spectacle sur scène. Des clowns et des cowboys recréeront même l'ambiance de la foire de Dallas. Espérons que tout le monde oubliera ce qui est à la base de tout cet événement : la glace.

crewmen building the ice

« C'est toujours plaisant d'arriver le premier jour, de voir l'endroit, que ce soit un losange de baseball ou un terrain de football et de le transformer en aréna, a dit Dick. De mon côté, l'adrénaline se fait sentir quand je vois 80 000 personnes envahir le stade.
« Cette dose d'adrénaline est la raison pour laquelle nous le faisons, car nous sommes loin de la maison et de notre famille pendant plusieurs semaines durant les Fêtes.
« C'est ce qui fait en sorte que ça en vaut la peine. »