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MONTRÉAL - Les Canadiens se devaient d'être beaucoup plus efficaces en infériorité numérique à l'approche du duel face aux Sharks de San Jose, jeudi au Centre Bell. C'est tout le contraire qui s'est produit. Les visiteurs ont inscrit deux buts alors qu'ils avaient l'avantage d'un homme pour signer un gain de 4-2.

Les deux buts en avantage numérique des Sharks ont été marqués à des moments opportuns qui leur auront permis de revenir dans un match où ils avaient été dominés par le Tricolore. Evander Kane a profité d'un effondrement défensif pour compter alors qu'il restait 55 secondes à faire à l'engagement.
Ce but a donné le momentum aux Sharks, qui sont revenus en force dès le début de la deuxième période. Kane a obtenu son deuxième filet du match en battant Carey Price sur un retour de lancer pour permettre à son équipe de prendre l'avance pour la première fois dans la rencontre.
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Les Sharks ont finalement terminé le duel avec une fiche de deux en trois sur le jeu de puissance. Les Canadiens se retrouvent ainsi avec un taux d'efficacité de 67,6 pour cent en infériorité numérique cette saison, bon pour le 30e rang de la LNH.

« Notre désavantage numérique n'a pas été assez bon, a souligné l'entraîneur-chef Claude Julien. (Les Sharks) n'ont pas eu besoin de beaucoup de temps pour marquer. Soit qu'on manquait nos couvertures, qu'on ne dégageait pas la rondelle ou que nous étions trop occupés à donner des doubles-échecs devant le filet au lieu de tenter de trouver la rondelle. »

Les carences en infériorité numérique du CH ne sont pas l'affaire que d'une unité. Ce soir, les deux buts des Sharks ont été inscrits face à un quatuor défensif différent. Julien tente de comprendre pourquoi un désavantage qui a terminé au 13e rang de la LNH l'an dernier (80,9 pour cent) est incapable de s'imposer cette saison.

« C'est plus ou moins le même groupe de joueurs que l'an passé, qui a fait du bon travail. C'est toujours la même chose. On manque à nos tâches et ça finit dans le fond du filet.

« Ce sont plusieurs choses que je vais régler demain. C'est le temps que certaines choses soient clairement définies et je vais m'assurer que ça se produise. »

Le capitaine de l'équipe, Shea Weber, qui était sur la glace lors du deuxième but de Kane, a renchéri en soulignant que l'équipe ne veut pas se retrouver dans la même situation que l'an dernier, où les unités spéciales ont coûté une place en séries aux Canadiens.

« Les unités spéciales doivent faire la différence, a lancé Weber. Nous avons presque participé aux séries éliminatoires l'an dernier avec peu de succès sur le jeu de puissance. C'est pourquoi nous voulons que notre jeu en infériorité numérique soit vraiment meilleur. Notre jeu de puissance est pas mal bon cette année, mais avec la façon dont se passent les choses en désavantage numérique, on doit trouver une solution. »

Des fins de périodes coûteuses

Il n'y a pas que les buts en infériorité numérique qui ont fait mal aux Canadiens depuis le début de la saison. L'équipe semble manquer de concentration en fin de période, et elle a été victime de sept buts depuis le début du calendrier alors que le tableau affiche moins de 60 secondes à faire à l'engagement, dont deux fois jeudi soir - Kane en première période et Melker Karlsson avec 36 secondes à faire en deuxième.

Celui de Karlsson a été particulièrement crève-cœur, puisque les Canadiens étaient encore dans le coup avec une marque de 3-1. Surtout, ils venaient d'empêcher les Sharks de décocher le moindre tir pendant plus de 11 minutes consécutives.

« On ne peut pas se le cacher, quand tu reviens dans la chambre après avoir laissé un but dans la dernière minute, ça fesse, a souligné l'attaquant Jonathan Drouin. Ça nous a coûté cher cette saison et ce soir aussi. »

Ce sera donc retour au travail pour le Tricolore vendredi à la veille de leur duel face à leurs éternels rivaux, les Maple Leafs de Toronto. L'actuelle fiche de 4-4-2 de l'équipe n'est pas suffisante pour participer aux séries éliminatoires et Julien en est bien conscient.

« Je pense que c'est assez évident que ce soir, nous n'étions pas à point, a-t-il dit. Il y a des choses qu'on doit continuer d'améliorer, et c'est frustrant, mais on a une équipe capable de faire mieux, et c'est ce qu'on doit travailler pour s'accomplir. »