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Tous les mardis, notre chroniqueur Anthony Marcotte revient sur la dernière semaine du Rocket de Laval, ainsi que sur l'actualité de la Ligue américaine de hockey. Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
HARTFORD -- Le Rocket de Laval ouvrait sa saison de 76 parties le week-end dernier avec deux rencontres contre des rivaux de la section Atlantique, les Bruins de Providence et le Wolf Pack de Hartford. En ramenant deux points sur une possibilité de quatre dans ses bagages, le Rocket a montré de très belles choses. Clairement, le niveau de compétition et le souci du détail est nettement supérieur à la saison dernière.
Débutons par le commencement, cette victoire dramatique de 3-2 samedi soir face au club-école des Bruins. Le Rocket tirait de l'arrière 2-0 en début de troisième période avant que les vétérans de l'équipe ne mettent le train en marche. Des buts de Michael Chaput, Byron Froese et finalement Brett Kulak avec 35 secondes à jouer à la rencontre ont su briser les reins de l'adversaire. Une remontée spectaculaire, certes, mais surtout bien méritée tellement la troupe de Joël Bouchard avait dominé la rencontre pendant 60 minutes.

« Ça a été un investissement total de toute l'équipe. C'est ce qui me rend le plus fier, car je les pousse beaucoup. Ce n'était pas tout le temps parfait mais les gars y ont cru jusqu'à la fin. On s'est donné une chance de gagner dans un match qui n'était pas facile où les joueurs devaient apprendre à se connaître en situation de match », a soutenu le nouvel entraîneur-chef du Rocket.
Moins de 24 heures plus tard, le Rocket se rendait à Hartford pour un face à face contre le club-école des Rangers. Une formation de qualité qui avait ouvert sa saison avec une belle victoire de 4-2 contre ces mêmes Bruins, vendredi. Après un excellent départ, le Rocket a vu son avance d'un but être effacée grâce à une poussée rapide de trois filets de la meute dans les trois dernières minutes du premier vingt. Le Rocket a mis trop de temps à s'en remettre et quand ce fut le cas, un certain Dustin Tokarski a décidé de tout bloquer en troisième période.
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« On est sorti vraiment fort. On était les premiers sur la rondelle, on a eu une tonne de chances de marquer (en première). Un manque de focus pendant quelques minutes a fait très mal. On les avait dans les câbles en partant mais on s'est mis à faire quelques erreurs qui nous ont affectés. Ça a été long avant de s'en remettre, mais on les a tout de même limités à deux lancers en troisième. On n'a pas lâché, mais il faut quand même être meilleurs que ça », a résumé Bouchard après le deuxième match, dimanche après-midi.
Le vétéran Kenny Agostino, qui n'avait pas disputé les matchs présaison de la fin de semaine précédente, a constaté que la chimie est déjà en train de prendre forme au sein de l'équipe.
« Nous sommes en train de grandir. Comme Joël l'a dit, on va continuer d'apprendre à se connaître. On s'en va dans la bonne direction. Je pense qu'on peut tirer du positif de ce week-end, et s'améliorer sur les choses qui ont moins bien fonctionné », a laissé entendre Agostino, auteur de plusieurs chances de marquer qui ne se sont pas concrétisées lors des deux premiers matchs avec ses partenaire de trio Michael Chaput et Alexandre Grenier.
Le Rocket ouvrira sa saison locale vendredi en recevant la visite des Devils de Binghamton à la Place Bell pour le premier match d'un programme double. Plus de 8000 billets sur une capacité de 10 000 ont déjà trouvé preneurs.
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Michael McCarron a fait partie des meilleurs des siens pour ce premier voyage sur la route, particulièrement samedi à Providence. Très impliqué physiquement le long des rampes, McCarron a dérangé l'adversaire toute la soirée et a dû répondre à l'invitation d'Austin Fyten à jeter les gants. Utilisé au centre du deuxième trio avec Byron Froese et Hunter Shinkaruk, le grand américain a montré de très bons signes et se réjouissait de sa performance.
« J'ai fini mes mises en échec, et j'ai réussi à entrer dans leur peau. Des fois, il faut que tu répondes à l'appel. Ce sont des choses qui arrivent dans le hockey. Je pense que notre trio a connu toute une troisième, la communication était bonne sur la patinoire. Je pense que l'équipe va connaître du succès si nous continuons de démontrer autant de caractère », estime McCarron, qui avait préféré parler du concept d'équipe au lieu de sa propre estimation de sa performance.
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La famille Lindgren a vécu un beau moment dimanche quand les frères Charlie et Ryan se sont affrontés pour la première fois de leur carrière. De quatre ans le cadet de Charlie, le défenseur gaucher vient de faire le saut chez les professionnels après un passage remarqué à l'Université du Minnesota. Le choix de deuxième tour des Bruins en 2016, acquis dans la transaction impliquant Rick Nash la saison dernière, cogne déjà à la porte de la LNH et pourra toujours se targuer d'avoir eu le dessus sur son frère aîné lors de leur première rencontre sur la patinoire.

Cover - Charlie Lindgren

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La citation de la semaine de Joël Bouchard : « Moi, il y a une affaire qui est très évidente. Pour moi, les joueurs, ce ne sont pas des bébés gâtés. J'ai déjà été à leur place, j'ai joué dans la Ligue américaine, j'ai joué dans la Ligue nationale. J'ai une pensée extrêmement positive envers eux. Est-ce que ça veut dire que je suis toujours d'accord avec eux? Non. J'aime les joueurs de hockey, je les comprends et je sais ce qu'ils vivent. J'ai beaucoup de respect pour des joueurs qui mettent leurs couilles sur la table pour avancer. Il y a 700 joueurs dans la Ligue américaine, 700 dans la Ligue nationale. Si c'était si facile que ça, tout le monde le ferait. »
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De plus en plus d'équipes de la LNH préfèrent garder leurs nouveaux talents européens près d'elles en les envoyant se développer dans la Ligue américaine.
C'est possible de le faire quand ceux-ci sont repêchés outre-frontière et non dans la LCH. Le cas de Filip Zadina ne se prête pas puisque celui-ci avait été prêté par sa formation tchèque, le Dynamo de Pardubice aux Mooseheads de Halifax, l'an dernier. Voilà pourquoi Zadina a pu amorcer sa carrière professionnelle avec les Griffins de Grand Rapids ce week-end. Zadina n'a pas inscrit de point en deux rencontres.
Sur le chemin du Rocket en fin de semaine dernière, les Bruins alignaient le jeune de 19 ans Urho Vaakanainen, leur choix de 1er tour en 2017. Le Finlandais a été le dernier joueur retranché au camp à Boston et ne perdra pas trop de temps dans la AHL. Il est déjà au-dessus de la mêlée à ce niveau, ce qui en dit long sur le talent du jeune homme.
À Hartford, le septième choix au total de la cuvée 2017, Lias Andersson fait partie de la formation depuis la fin de la saison dernière. Auteur de 14 points en 25 matchs dans la AHL la saison dernière, Andersson a encore besoin d'apprentissage avant de faire le saut. Comme quoi le développement d'un athlète ne se fait au même rythme pour tous.
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L'ancien espoir du Canadien à la ligne bleue, Simon Bourque, n'est plus un membre de l'organisation des Jets de Winnipeg. Après avoir été retranché du camp du Moose du Manitoba, Bourque a demandé sa libération complète plutôt que de se rapporter à Jacksonville dans la ECHL. Bourque souhaiterait considérer ses options en Europe pour poursuivre sa carrière.
Plusieurs anciens du Rocket ont décidé de tenter l'expérience européenne cette saison. Jordan Boucher, Kyle Baun, Éric Gélinas, Markus Eisenschmid et Niki Petti ont tous franchi l'Atlantique. Quant à Tom Parisi, il a décidé de prendre sa retraite.