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FORT LAUDERDALE, Floride – « Papour, Papour, Papour ». De petits cris d’enfants résonnaient de la première rangée avant le début de l’entraînement officiel des Panthers au Baptist Health IcePlex, mercredi, à la veille du quatrième match de la finale de la Coupe Stanley face aux Oilers.

Les six petits enfants n’avaient que des yeux pour un homme avec une barbe blanche qui portait un survêtement aux couleurs des Panthers. Ils encourageaient leur grand-papa, Sylvain Lefebvre qu’ils surnomment « papour ».

Avant le début des exercices plus officiels sur la glace, l'entraîneur-adjoint des Panthers a fait plaisir à son clan en s’amusant à lancer des rondelles entre le filet protecteur et la baie vitrée, question d’offrir des souvenirs à son entourage. Carter Verhaeghe, qui s’étirait à ce moment, avait le sourire au visage en regardant la scène.

Lefebvre petits enfants 3 Audrey sckoropad

« Ça ne me fait pas trop vieillir, a dit Lefebvre à sa sortie de l’entraînement lors d’une courte entrevue avec LNH.com. Ce qui me fait le plus vieillir, c’est quand je me regarde dans le miroir. Je vois ma barbe blanche. Quand je me rase, tout le monde me dit que je rajeunis de 20 ans. Mais pour les séries, je tiens à la garder, ma barbe. Je trouve que c’est un moment magique de voir mes six petits-enfants à un entraînement des Panthers. Je sais qu’ils sont heureux et ça me fait chaud au cœur. »

En plein cœur d’une finale de la Coupe Stanley, Lefebvre a l’occasion d’évacuer un peu de nervosité en s’amusant avec ses proches.

« Comme entraîneur, je ne ressens pas la même nervosité. Je regarde des vidéos, je prépare des stratégies avec Paul (Maurice) et les autres entraîneurs, mais je n’ai pas le même stress qu’à l’époque où je jouais. »

Le bonheur se lisait également dans le sourire de Jade-Isis, la plus âgée des quatre enfants de Sylvain Lefebvre. Assise juste une rangée en haut de cinq des six petits-enfants (l’autre restait sagement dans une coquille pour bébé) en compagnie de sa belle-sœur Audrey, Jade-Isis a glissé quelques mots au sujet de son père.

« Il réalise encore ses rêves aujourd’hui grâce à son travail d’entraîneur, je trouve ça touchant, a dit la maman de deux enfants. Ça procure tellement de joie à toute la famille. Je le regarde et je sais qu’il est heureux et joyeux. Les enfants et les petits-enfants ont la chance de partager ce rêve avec lui. Mais le plus important, c’est que nous nous retrouvons en famille. C’est encore plus gros que tout. Ma mère Marie-Claire est aussi bien heureuse de voir tout son monde.

« Il est tellement présent pour ses enfants et petits-enfants, a-t-elle poursuivi. Quand nous sommes là, il n’y a rien d’autre qui existe. Je peux l’imaginer agir de la même façon avec ses joueurs. Je connais son côté paternel et je sais qu’il a les qualités pour enseigner. Il a un côté humain, il est patient et présent. »

Des mots corroborés par Audrey, la conjointe de Djan-Alexandre, l’un des deux fils de l’homme de 57 ans.

« Sylvain inclut tout le monde, a raconté Audrey. Tu constates rapidement que pour lui, c’est crucial d’avoir son monde près de lui. Il est un grand-papa formidable. Il a le sourire avec ses petits-enfants, il s’amuse avec eux et il souhaite leur faire plaisir. »

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Sortir de la routine

À la sortie des journalistes du vestiaire des Panthers, Lefebvre se retrouvait dans la salle d’équipements. Il n’y était pas pour lui.

« Je fais un peu de construction, a-t-il lancé en coupant l’un de ses bâtons afin de le donner à l’un de ses petits-enfants. J’ajoute même un peu de ruban dessus pour que le bâton soit parfait. Les plus vieux parmi les petits-enfants viendront patiner un peu ce matin. »

Dans la cohue des entrevues à la veille d’un match d’une finale de la Coupe Stanley, Nate Schmidt a dérogé des questions portant strictement sur son équipe ou sur les Oilers pour décrire le moment vécu entre son entraîneur des défenseurs et ses petits-enfants.

« C’est génial, a affirmé Schmidt. J’aime tellement ça. Je le regardais d’un coin de l’œil interagir avec ses petits-enfants. La famille est la chose la plus importante dans la vie et je suis heureux de constater que Sly partage de beaux moments avec son monde. Nous le disons toujours, mais nous voulons créer un environnement familial au sein des Panthers.

« J’ai une jeune famille, je n’ai pas une aussi grosse famille que Sly et je ne suis pas encore un grand-père, a-t-il poursuivi en riant. Je reste encore une recrue dans mon rôle de père! Mais je crois sincèrement qu’il faut retirer de la nervosité lors d’une finale. Quand tu vois les petits-enfants de Sly sur le bord de la bande et qu’ils ont des sourires dans le visage, c’est juste du bonheur pour tout le monde. »

Schmidt, qui a amassé cinq points en trois matchs face aux Oilers, a tissé des liens étroits avec le Québécois depuis son arrivée en Floride cette saison.

« Sly est un bon enseignant et un bon entraîneur des défenseurs, a-t-il précisé. Mais au-delà de tout ça, il est une bonne personne. Avant l’entraînement, je parlais avec lui et notre conversation n’avait rien à voir avec le hockey. J’aime lui parler de la vie en général. Il a une présence rassurante, il reste toujours calme. Nous partageons aussi des intérêts en commun, nous aimons le plein air et des trucs bien simples de la vie. »