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Samuel Poulin commence à peine à regagner le contrôle de ses émotions. Plus de 48 heures après son premier match dans la LNH, et sa première passe sur un but d'Evgeni Malkin en avantage numérique, on sent encore l'excitation dans la voix de l'attaquant des Penguins de Pittsburgh.

« La poussière retombe un peu, lance-t-il au bout du fil en direct de Vancouver. Ç'a été assez intense quand on m'a appris que j'allais jouer contre les Flames. On a eu une rencontre tout de suite après, j'essayais d'écouter le plus possible, mais la tête me tournait pas mal. Je n'ai pas été capable de faire une sieste. »
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Ça n'a pas été de tout repos pour les Poulin, non plus. Ses parents, Patrick et Annick, ainsi que son frère Nicholas et sa sœur Kathryn n'ont eu que deux heures entre le moment où ils ont appris que Samuel serait en uniforme et le départ de leur vol vers Calgary - gracieuseté des Penguins.
Son bon ami et ancien coéquipier Jakob Pelletier a aussi pu assister au match, lui qui évolue avec le club-école des Flames dans la ville du Stampede.
« Ç'a été beaucoup d'émotions, a renchéri le jeune homme de 21 ans. Surtout quand j'ai vu ma famille après le match. C'était spécial de les voir et c'est le fun qu'ils aient réussi à faire le voyage. »
Maintenant que la glace est brisée et que la porte est ouverte, Poulin veut tenter de faire sa place chez les Penguins. Dans la situation actuelle, il sait bien que son poste au centre du troisième trio dépend de l'absence de quelques joueurs réguliers, mais il a espoir de brasser les cartes.
Au moment de lui parler, il s'attendait à jouer son deuxième match contre les Canucks de Vancouver, vendredi. Mais tout pourrait changer si un blessé avait le feu vert pour revenir au jeu. L'incertitude fait maintenant partie de son quotidien.
« Je vais aborder les choses au jour le jour et ne pas penser trop loin, a-t-il dit. Je sais que ma place va prendre le bord si quelqu'un revient au jeu. J'essaie de faire de mon mieux chaque fois que je suis sur la glace pour leur forcer la main. C'est une chose de jouer dans la LNH, et c'en est une autre d'y rester. »
On pourra au moins dire que sa première audition a été couronnée de succès.

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Évoluant entre Brock McGinn et Kasperi Kapanen, l'ancien du Phoenix de Sherbrooke a été utilisé durant un peu plus de 12 minutes et a décoché deux tirs au but dans une cause perdante. Son entraîneur Mike Sullivan s'est dit encouragé par la manière dont le jeu de son poulain avait évolué dans les dernières années.
Un déclic
L'état-major des Penguins avait aussi eu de bons mots pour lui au moment de le retrancher, à quelques jours du début de la saison, ce qui lui avait donné espoir en vue d'un éventuel rappel.
« Je ne l'ai pas pris personnel parce que je sais que je dois encore travailler sur mon jeu, a-t-il souligné. Ils m'ont dit que j'avais été dans les discussions jusqu'à la fin et qu'ils avaient pensé à me garder avec l'équipe, contrairement à mes autres camps. C'était assez positif de leur point de vue.
« Je suis aussi capable de m'autoévaluer et je pensais avoir laissé une bonne impression. J'étais à l'aise avec ce qu'ils avaient vu de moi. Par la force des choses, ils ont vite pensé à moi pour un rappel. »
Le principal intéressé estime que c'est un petit changement de perspective, effectué au courant de la dernière saison, qui lui a permis de jouer plus librement et d'éventuellement satisfaire les attentes des Penguins.
« Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête, mais j'ai eu un petit déclic, a-t-il raconté. Je me suis dit de jouer pour moi, de ne pas tenter d'impressionner personne et de faire les choses pour moi-même. Ç'a vraiment été un point tournant dans ma dernière saison.
« Je suis arrivé au camp avec cette mentalité. On aurait dit que j'avais un poids de moins sur les épaules. Je me sentais plus libre de jouer la game comme je l'ai toujours jouée et de faire les choses que je sais bien faire. »