FLEURY BADGE CHAUMONT

MONTRÉAL – Marc-André Fleury rangera son masque et ses jambières d’ici quelques semaines ou quelques mois, selon le parcours du Wild du Minnesota en séries. Même s’il parcourt les derniers kilomètres d’un long marathon dans la LNH, le gardien de 40 ans demeure dubitatif.

Il sait que l’heure de la retraite sonnera sous peu, mais ce mot lui semble encore étrange. À sa sortie d’un entraînement du Wild à St. Paul vendredi après-midi, Fleury a décrit cette réalité sur le chemin du retour vers son domicile.

« Quand je joue, je cherche toujours à rester dans le moment présent, a-t-il rappelé en entrevue avec LNH.com. Je ne veux pas penser trop loin. Je ne me demande pas s’il peut s’agir de mon dernier départ. Je reste concentré, je ne veux pas avoir la tête ailleurs. Mais je le sais que ça avance et que ça achève. Oh oui. C’est bizarre. »

« Au dernier match que j’ai joué – ça fait déjà un petit bout, a-t-il poursuivi en riant. C’était contre les Penguins et c’était émotif pour moi. Je trouvais cette rencontre spéciale, mais ce l’était moins que mon départ à Pittsburgh (29 octobre). Là-bas, j’étais plus ému. Je revoyais bien des images de mes jours avec les Penguins et je pensais à mes années là-bas. J’avais adoré l’accueil des partisans. »

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En cette fin de saison, Fleury passe plus de temps au bout du banc qu’entre les deux poteaux. Le numéro 29 n’a pas joué lors des six derniers matchs du Wild et il n’a obtenu qu’un seul départ lors des onze dernières sorties.

Filip Gustavsson, qui a hérité du titre de première étoile de la semaine dans la LNH grâce à trois victoires en trois sorties avec une microscopique moyenne de 0,67 et un taux d’efficacité de ,976, est l’homme de confiance de John Hynes.

À l’image du reste de sa carrière, Fleury placera les intérêts de son équipe avant les siens.

« Je regarde ça une journée à la fois, a-t-il dit. Dernièrement, je n’ai pas joué souvent. C’est toujours plus le fun quand tu joues. J’adore la compétition. Mais c’est correct aussi. On se bat pour une place en séries et Gus (Gustavsson) joue extrêmement bien. Il ne donne pas beaucoup de buts, il garde toujours l’équipe dans le match. Nous sortons aussi d’une portion du calendrier où nous ne voyagions pratiquement pas. Nous avons joué deux semaines d’affilée à la maison. Il n’y avait pas déplacements, alors c’était plus facile de récupérer et de miser sur un seul gardien. »

« Gus est tellement un bon gars, a-t-il enchaîné. J’aime l’encourager. Le plus important restera toujours l’équipe. Je me concentre uniquement là-dessus. »

Malgré un temps de jeu limité, le gardien originaire de Sorel n’a pas le sentiment de tourner en rond.

« Je veux juste aider Gus et mon équipe, j’accepte mon rôle, a-t-il expliqué. Pour vrai, j’adore Gus. Il est un ami, un bon jeune gardien et il a un grand talent. Je n’ai pas à placer mon orgueil de côté. Je reste un gardien de l’équipe et je travaille avec les gars. Il joue vraiment du bon hockey. Il a une belle saison.

« Je n’en suis pas à mes premiers miles. J’ai déjà vécu des trucs semblables dans le passé. Ce n’est pas toujours facile, mais ça fait partie du boulot. »

Une défaite qui fait mal…

En théorie, Fleury devrait obtenir le départ mardi soir au Xcel Energy Center pour la visite des Golden Knights de Vegas. Il jouerait un deuxième match seulement depuis le début du mois de mars. Il aura l’occasion de bloquer les tirs d’anciens coéquipiers avec les Knights.

Toujours aussi compétitif malgré son âge, Fleury cherchera à obtenir un résultat différent qu’à celui de sa dernière sortie, contre une autre de ses anciennes équipes, les Penguins. S’il avait signé un gain de 5-3 au mois d’octobre à Pittsburgh, le Québécois a perdu 3-1 face aux Penguins le 9 mars dernier.

Evgeni Malkin et Sidney Crosby ont marqué les deux premiers buts de ce match. Crosby a ajouté un deuxième but, mais dans un filet désert. Quand on lui demande s’il y avait un aspect romantique à l’idée de voir deux de ses grands amis le déjouer, Fleury échappe un juron avant d’y aller d’une plus longue réponse.

« Ost**, je me fais déjouer par Sid et Geno. Pour moi, ce n’était pas le script parfait. Je veux toujours avoir le meilleur. Je veux les battre. Je n’aurai pas la chance de les agacer dans le futur. Ils auront eu le dernier mot contre moi avec une victoire. Sid a marqué un but merdique en plus… J’ai parfois le sentiment que les Dieux du hockey existent. Ils voulaient voir des buts de mes deux grands amis. J’ai tellement eu de belles batailles avec eux pendant de longues années avec les Penguins. Je sais qu’ils m’en parleront encore. C’est pour ça que ça me fâche !

PIT@MIN: Crosby trompe la vigilance de Fleury

« Comme c’était un match en après-midi, j’ai passé du temps avec les gars après la rencontre, a-t-il continué. Déjà-là, Sid, Geno et Kris (Kristopher Letang) avaient le sourire facile. Il n’y a rien qui change avec eux. J’ai tissé des liens forts avec Sid, Kris et Geno en gagnant la Coupe Stanley (trois fois). Je les voyais plus souvent que ma propre famille quand je jouais pour les Penguins. Nous avons traversé bien des étapes. Quand je recroise les gars, j’ai le sentiment que le temps ne s’est jamais arrêté. »

À 40 ans et à sa 21e saison dans la LNH, Fleury a un dossier de 12-8-1 avec une moyenne de 2,72 et un taux d’efficacité de ,904.

En route vers les séries

Malgré de nombreux blessés, dont Kirill Kaprizov, Joel Eriksson Ek et Jonas Brodin, le Wild a maintenu une position avantageuse dans l’Association de l’Ouest, conservant la carte de première équipe repêchée.

« J’aime vraiment le jeu de notre équipe, a noté Fleury. Nous n’avons pas ralenti même si nous jouons sans Kaprizov depuis la fin janvier. Nous fermons le jeu, nous ne donnons pas trop de buts. Ça peut devenir une bonne chose quand tu poursuis ta route malgré de nombreux blessés. Nous trouvons d’autres façons de gagner. Nous jouons des matchs serrés. »