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Il se passe rarement une journée sans que Blake Geoffrion pense à la place unique qu'il occupe dans la LNH, étant le seul joueur de quatrième génération dans l'histoire de la Ligue. Maintenant, Geoffrion est impatient de se mettre au travail avec sa quatrième équipe dans la LNH, alors qu'il a été embauché par les Panthers de la Floride, le 15 septembre, pour agir comme adjoint au directeur général Bill Zito.

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Après sept saisons avec les Blue Jackets de Columbus, dont quatre comme dépisteur professionnel et trois comme DG adjoint avec le club-école de Columbus, à Cleveland dans la Ligue américaine de hockey (LAH), l'homme de 32 ans était un choix logique pour les Panthers, notamment parce que Zito a également œuvré chez les Blue Jackets pendant sept campagnes.
Geoffrion fait partie de plusieurs embauches dans l'administration des Panthers au cours des deux derniers mois. La Floride a également engagé Rick Dudley et Paul Fenton, comme conseillers principaux pour Zito, Paul Krepelka et Brett Peterson, comme DG adjoints, Tom Bark, comme adjoint au DG, et Gregory Campbell, comme vice-président du personnel des joueurs et du développement.
« Je suis fébrile de voir ce que le futur me réserve avec un gars comme Billy (Zito) qui dirige le navire », a déclaré Geoffrion, depuis son domicile de Chicago. « Nous avons des conseillers principaux avec Rick et Paul, et ils ont de l'expérience parce qu'ils sont dans la Ligue depuis longtemps. Nous avons également de la jeunesse et un (potentiel) membre du Temple de la renommée du hockey avec l'entraîneur Joel Quenneville. »

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Il s'agit du plus récent arrêt dans le parcours remarquable de Geoffrion dans le hockey. Il était débarqué dans la LNH rempli de promesses après un séjour à l'Université du Wisconsin, ayant remporté le trophée Hobey Baker, remis au meilleur joueur dans les rangs universitaires américains, en 2010.
Les Predators de Nashville allaient cependant avoir besoin de patience, après avoir sélectionné l'attaquant en deuxième ronde (56e au total) du Repêchage 2006 de la LNH. Geoffrion, né en Floride, mais élevé à Nashville à partir de l'âge de 1 an, a passé quatre années au Wisconsin avant de se joindre aux Predators pour 20 matchs en 2010-11, puis 22 autres en 2011-12, amassant un total de 11 points (six buts, cinq passes).
Puis, le 17 février 2012, il a été échangé aux Canadiens de Montréal avec l'attaquant Robert Slaney et un choix de deuxième ronde au Repêchage 2012 en retour du défenseur Hal Gill et d'un choix conditionnel de cinquième tour au Repêchage 2013. Dans les faits, Geoffrion quittait l'équipe de sa ville d'enfance pour rejoindre celle de sa famille, devenant le quatrième membre de sa lignée à jouer pour la plus ancienne concession de la LNH.
Son arrière-grand-père, Howie Morenz, a été l'un des plus grands joueurs lors des premières années de l'histoire de la Ligue, gagnant la Coupe Stanley trois fois avec Montréal et le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe, à trois reprises. Son grand-père Bernard Geoffrion a été une vedette des Canadiens dans les années 1950 et au début des années 1960, soulevant la Coupe six fois et remportant le trophée Calder, remis à la recrue de l'année, ainsi que les trophées Hart et Art-Ross, remis au meilleur marqueur de la Ligue, à deux reprises. Le père de Geoffrion, Danny, a disputé 32 rencontres avec Montréal en 1979-80, plus de trois décennies avant que Blake soit acquis dans une transaction.

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« Je trouve - et je l'ai toujours entendu de la part de gens qui connaissent le hockey et son histoire - que lorsque tu enfiles le chandail des Canadiens, tu ressens un sentiment très spécial, soit celui de faire partie de l'histoire, a expliqué Blake Geoffrion. « Peut-être que je suis un peu biaisé, puisque j'ai suivi de très près les Canadiens et l'histoire de ma famille avec eux. Mais je me souviens que j'avais trouvé ça génial de mettre le chandail pour la première fois. C'était un peu comme si je disputais une première partie dans la LNH pour la deuxième fois. »
Geoffrion se souvient très bien de son premier match avec les Canadiens. C'était face au Lightning de Tampa Bay, le 28 février 2012, et il s'était fait voler un but par le gardien Mathieu Garon. Sa première rencontre au Centre Bell a été jouée deux jours plus tard, contre le Wild du Minnesota.
« Je dis à tout le monde que si tu ne peux voir qu'un seul match de la LNH en personne, tu dois aller à Montréal, a lancé Geoffrion. La tradition, l'histoire et l'aura qui règnent dans cet édifice… Je compare un peu le Centre Bell au Augusta National et au Tournoi des Maîtres. Ce parcours de golf est magique, tout comme le Centre Bell l'est pour moi. »
Il marquera deux buts en 13 parties avec les Canadiens, à l'étranger contre les Canucks de Vancouver et les Hurricanes de la Caroline.

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Mais la carrière de Geoffrion a pris fin abruptement sur la glace de Montréal, le 9 novembre 2012. Jouant pour Hamilton, qui était alors le club-école de Montréal dans la LAH, il a été frappé par un défenseur de Syracuse, et le patin de son adversaire l'a atteint à la tête lorsqu'il est tombé sur la patinoire. Gravement coupé, Geoffrion a quitté la glace, puis il s'est effondré en raison d'une fracture du crâne, une blessure sévère qui a nécessité une opération pour lui sauver la vie dans les heures qui ont suivi. Il a pris sa retraite comme joueur huit mois plus tard, à l'âge de 25 ans.
Geoffrion a frôlé la mort, un événement qui n'est pas sans rappeler deux autres blessures importantes subies par des membres de sa famille à Montréal. Morenz s'est fracturé la jambe gauche à quatre endroits lors d'une partie au Forum, le 28 janvier 1937, ce qui a ultimement conduit à son décès, le 8 mars, en raison d'une embolie coronarienne. Vingt-deux ans, jour pour jour, après la blessure de Morenz, Bernard Geoffrion s'est effondré à cause d'une rupture de la rate durant un entraînement au Forum. On l'a opéré d'urgence pour lui sauver la vie, pendant que son épouse apprenait la nouvelle à la radio dans un hôpital de Montréal, quatre jours après avoir donné naissance à Danny.
On lui avait administré les derniers sacrements, mais Bernard Geoffrion s'est rétabli cette saison-là et il a contribué à conduire les Canadiens au troisième de cinq championnats consécutifs.
Bernard est décédé du cancer le 11 mars 2006, à l'âge de 75 ans. L'un des derniers à lui avoir parlé ce jour-là est Blake, qui était à Montréal pour assister à son premier match des Canadiens et participer à la cérémonie de retrait du chandail numéro 5 de Bernard dans les hauteurs du Centre Bell. Soixante-neuf ans plus tôt, jour pour jour, Morenz avait été exposé au Forum, alors que des milliers de Montréalais et de partisans de hockey avaient dû faire leur deuil de ce grand joueur, décédé à seulement 34 ans.

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« C'est un peu fou, je ne savais pas toutes ces choses-là », a admis Blake Geoffrion, qui a porté le no 57 avec les Canadiens en l'honneur du no 5 de Bernard et du numéro 7 de Morenz, qui a été retiré le 2 novembre 1937.
Venant tout juste de prendre sa retraite en juillet 2013, Geoffrion a immédiatement été dirigé chez les Blue Jackets par Zito, qui était alors son agent, alors que le DG Jarmo Kekalainen l'a embauché comme dépisteur professionnel. À ce moment-là, il ne se doutait pas que, un mois plus tard, Zito allait rejoindre les Blue Jackets en tant qu'adjoint à Kekalainen.
Geoffrion a agi comme adjoint à Zito avec Cleveland, dans la LAH. Quelques jours seulement après l'embauche de Zito par les Panthers, les deux se sont parlé à nouveau, et Geoffrion cadrait parfaitement en Floride.
« Je vais superviser le département du recrutement professionnel, a expliqué Geoffrion. Je vais aussi être le couteau suisse de Billy, ce que j'ai toujours été. J'aide où je le peux et je suis un peu son bras droit. »
Sa salle d'entraînement à la maison rappelle sa trop brève carrière de joueur dans la LNH.

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« Mes chandails des Predators et des Canadiens, la rondelle de mon premier but dans la LNH, celle de mon premier but avec les Canadiens, le sommaire de ma première rencontre avec le CH et la plaque commémorant mon tour du chapeau », a montré Geoffrion, qui avait marqué trois fois sur trois tirs avec Nashville contre les Sabres de Buffalo, le 20 mars 2011.
« Ç'a été une carrière très courte », a-t-il ajouté en souriant. « Mais j'ai amassé de beaux souvenirs. Maintenant, je regarde vers l'avant. Nous avons plusieurs bons éléments en place avec les Panthers.
« Si nous pouvons redresser le navire et gagner du momentum, je pense que l'avenir sera radieux pour l'organisation. »
Photos : Getty Images, Temple de la renommée du hockey, Katelyn Geoffrion, Canadiens de Montréal.