MONTRÉAL – Il semble que Frédérick Gaudreau n’ait pas mis trop de temps à faire sa place dans le vestiaire du Kraken de Seattle. Avec toute la bonhomie et la gentillesse qui l’habitent, le contraire aurait été surprenant.
« Je vois déjà ces gars comme un groupe de frères, a-t-il lancé, mardi, à quelques heures du match face aux Canadiens de Montréal. Je me suis tout de suite senti à la maison avec eux. »
Ça ne veut pas dire que la transaction qui l’a fait passer du Wild au Kraken, à la fin du mois de juin, n’a pas été un dur coup à encaisser. Le natif de Bromont s’était enraciné au Minnesota : il y avait disputé quatre saisons et était encore sous contrat pour les trois prochaines années.
« Ç’a été un choc, a-t-il admis. Ça faisait quatre ans que je me levais le matin pour tenter de construire quelque chose avec ces gars qui étaient comme des frères. On travaillait tous dans le but d’un jour soulever la Coupe Stanley ensemble. Ça m’a été enlevé en un instant, et je ne m’y attendais pas du tout.
« Mais le choc s’est rapidement transformé en excitation pour cette nouvelle aventure. »
Avec le Kraken, il se joint à un jeune groupe un peu plus loin de l’objectif ultime que ne l’est le Wild, mais ça n’empêche pas qu’il y a rapidement trouvé sa niche. À 32 ans, et avec l’expérience des plus de 400 matchs qu’il a disputés dans la grande ligue, il veut s’établir comme un mentor.
« Je me considère de plus en plus comme tel, a-t-il commenté. Avec les années, ça te donne un peu cette expérience, cette confiance, de pouvoir être quelqu’un à qui les jeunes peuvent parler et se confier. J’aime être cette personne. Je veux aussi que les autres aient cette confiance-là envers moi. »
Outre le joueur polyvalent qu’il est, c’est un peu ça que l’état-major est allé chercher en lui. Avec une ligne de centre très jeune, menée par Matty Beniers (22 ans) et Shane Wright (21 ans), la sagesse d’un gars comme Gaudreau, jamais repêché, peut être très utile.
« Freddy est incroyable depuis son arrivée, a souligné Wright. C’est tellement un bon gars, ça fait du bien de l’avoir dans le vestiaire. Et sur la glace, il est capable de faire des jeux et il est très solide défensivement. Il représente une pièce importante de notre équipe, mais il est d’abord et avant tout un bon gars. »
« Dès qu’on a fait la transaction, des gens de Milwaukee m’ont envoyé des messages pour me dire à quel point Fred était un gars de caractère, a ajouté le nouvel entraîneur de l’équipe, Lane Lambert. Je n’ai vu que ça depuis son arrivée. Il fait passer l’équipe en premier. Il est fantastique. »
C’est justement cette mentalité qui a permis à Gaudreau de s’établir comme un couteau suisse dans la grande ligue. On a tendance à l’oublier puisqu’il occupe souvent un rôle de spécialiste défensif, mais il a tout de même frôlé le plateau des 20 buts deux fois à ses trois dernières saisons.
« Comment est-ce que je navigue entre ces identités? Je dirais que c’est parce que mon focus est sur l’équipe, a-t-il conclu. Si on a besoin de telle affaire ce soir, c’est ce que je fais. Peu importe le rôle qu’on me confie, ce sont les deux points qui importent à la fin de la soirée. C’est tout. »


















