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BROSSARD – Kent Hughes a offert un vote de confiance envers son équipe et envers ses joueurs en optant pour le statu quo à la date limite des transactions. Dans un marché qui favorisait les vendeurs, le directeur général des Canadiens a résisté à la tentation d’échanger d’autres vétérans, comme Joel Armia ou David Savard, afin de garnir encore une fois la banque de choix et d’espoirs de l’organisation.

Avec la prolongation de contrat de quatre ans et 11,4 millions $ à Jake Evans (moyenne annuelle de 2,85 millions $), Hughes avait déjà donné un bon indice sur ses intentions à l’aube de la date butoir du 7 mars. Le CH venait de consolider une pièce importante de son casse-tête.

Trois jours après cette entente avec Evans, le CH a gardé le même cap. En ne bougeant aucun de ses joueurs, Hughes et Jeff Gorton ont envoyé un message clair aux joueurs à l’intérieur du vestiaire. Ils croient en eux, ils croient en leurs chances de participer aux séries.

« Oui, je pense que c’est (un message) », a dit Hughes lors d’une conférence de près de 30 minutes en sortant d’une journée tranquille chez le Tricolore, mais mouvementée au niveau de la LNH. « On sait qu’il y aura des changements dans le futur. Ce n’est pas comme si cette équipe restera exactement la même pour les dix prochaines années. Mais je pense que quand un groupe travaille si longtemps ensemble pour accomplir de quoi (il faut les aider). Je leur avais promis au mois d’octobre lors du séjour au Mont-Tremblant : faites ce que vous avez à faire et si vous parvenez à le faire, on vous récompensera. »

« On est fiers de ce qu’ils ont accompli et on est heureux de vivre de telles expériences comme équipe (jouer des matchs significatifs), a-t-il poursuivi. Ils vont apprendre à gagner dans des moments difficiles. Dans le passé quand on arrivait au mois de mars, je ne sais pas comment Martin (St-Louis) faisait pour les motiver, mais ce n’était pas pour participer aux séries. Comme équipe de gestionnaires, on va apprendre aussi beaucoup de choses. On verra qui seront les joueurs qui réagiront bien avec cette pression. »

Avant le départ de l’équipe pour Edmonton, Nick Suzuki, Mike Matheson, Alexandre Carrier et Brendan Gallagher avaient exprimé leur désir de voir l’équipe rester intacte. Avec cinq victoires lors des cinq premiers matchs au retour de la pause de la Confrontation des 4 nations, Suzuki et les autres meneurs avaient des arguments pour convaincre l’état-major de ne pas vendre d’actifs en plein cœur d’une course pour une participation aux séries.

Hughes n’a pas caché qu’il a parlé avec son capitaine au retour de la longue pause des 4 nations.

« J’ai eu une discussion avec Nick, a-t-il précisé. J’ai juste répété ce que je lui avais déjà dit. Je l’avais informé que ça reposait aussi sur ses épaules. Je ne voulais pas qu’il vienne ici pour me dire de ne rien faire si l’équipe ne fait pas ce qu’elle doit faire sur la glace. Ils ont gagné cinq matchs d’affilée après notre discussion. Et je pense que Nick a obtenu 13 points lors des cinq matchs. On était heureux de voir cette réaction, pas juste de la part de l’équipe, mais aussi de Nick comme capitaine. »

Avant ce revers de 3-2 en prolongation contre les Oilers jeudi soir à Edmonton, Suzuki avait bel et bien écrit son nom à 13 reprises sur la feuille de pointage (quatre buts, neuf passes) en cinq matchs.

Toujours honnête, le DG du CH a indiqué que les récents succès de l’équipe lui ont forcé la main.

« Quand tu gagnes, c’est le fun, a-t-il dit. En début de saison, le plan était qu’on définirait notre semaine de la date limite des transactions selon les résultats de l’équipe. Avant les 4 nations, on était dans un creux de vague. On croyait échanger des joueurs. Je donne le crédit à l’équipe et aux entraîneurs. Ils ont remporté cinq matchs de suite (maintenant 5-0-1) pour changer la situation. J’avais promis à Tremblant que pour une première fois depuis mon arrivée à Montréal, nous n’aurions pas un plan établi en début de saison. Le jeu de l’équipe était pour dicter le plan. Aujourd’hui et cette semaine, nous avons récompensé les joueurs pour leurs efforts. »

Hughes, qui vivait une quatrième date limite des échanges dans le siège de DG du Tricolore, n’a pas eu à jouer le rôle du vendeur pour une première fois. Il ne s’est pas plus placé dans le camp des acheteurs en raison de la folie des prix. Il est ainsi resté fidèle à sa philosophie de construire une équipe qui aspirera à la Coupe Stanley dans le futur.

Assez vague sur Kirby Dach

Malgré son inaction en cette date limite, Hughes a lancé plusieurs appels à ses homologues. Il n’a mentionné aucun nom, mais il s’est informé sur la disponibilité de certains joueurs. On peut deviner qu’il a courtisé certaines formations dans l’espoir d’obtenir un deuxième centre. À l’heure actuelle, Owen Beck est celui qui occupe cette chaise en formant un trio avec Alex Newhook et Patrik Laine. Beck, un centre de 20 ans, a reçu ce mandat en raison de la perte de Kirby Dach (blessé une deuxième fois au genou droit).

À court et moyen terme, le CH n’aura pas le choix de se questionner sur la valeur réelle de Dach. S’il n’a toujours pas prouvé qu’il a le talent pour devenir le deuxième centre derrière Suzuki, Dach a également un lourd historique avec les blessures.

Questionné à savoir s’il croyait toujours en Dach comme centre de son deuxième trio, Hughes a offert des parallèles avec d’autres joueurs de l’équipe avant d’y aller d’une décision finale.

« On n’était jamais prêts… On est allés chercher Kirby pour qu’il devienne un bon joueur pour nous. À sa première année avec nous, il avait joué plusieurs matchs à l’aile avec Nick et Cole (Caufield). Je pense qu’à la fin de la saison 2022-23, il avait terminé l’année au centre. Il se débrouillait bien au centre. Cette année, il revenait d’une blessure. Kirby a de grandes attentes envers lui-même. On parle souvent de la pression qui vient avec un marché comme Montréal. Quand un joueur n’a pas le sentiment de jouer selon ses propres attentes, ça devient difficile. Il y a un effet boule de neige. On l’avait vu avec Andy (Josh Anderson) lors de la saison 2023-24. Il ne jouait pas comme il le désirait. Cette année, il est reparti sur le bon chemin. Malgré des blessures, Andy joue vraiment très bien pour nous cette année. Il y a deux ans, Jake Evans avait marqué seulement deux buts en 54 matchs. Kirby est malchanceux avec les blessures. On se sent mal pour lui. Mais on verra comment il réussira à guérir. Je ne suis pas prêt à prédire quoi que ce soit. »

Des transactions papier

Le CH a renvoyé le gardien Jakub Dobes et le centre Owen Beck au Rocket de Laval. Il s’agit de simples transactions papier afin d’ouvrir la porte à un retour avec le Rocket pour Dobes et Beck lors des séries de la Ligue américaine.

Hughes a aussi mentionné que l’attaquant Oliver Kapanen pourrait jouer avec le Rocket en fin de saison, une fois qu’il sera éliminé avec son équipe de la Ligue élite suédoise (SHL), le Timra Ik. Kapanen, qui avait joué 12 matchs avec le CH en début de saison, a 30 points (14 buts, 16 passes) en 34 matchs à Timra.

Guhle a patiné

Si le CH a patiné vendredi à Calgary, il y avait un joueur important de l’équipe sur la glace du Complexe d’entraînement à Brossard. Le défenseur Kaiden Guhle a patiné pour une première fois depuis qu’il a subi une lacération du quadriceps de la jambe droite.

Blessé depuis le 28 janvier dans un match contre les Jets de Winnipeg au Centre Bell, Guhle pourrait revenir au jeu d’ici la fin de la saison. Hughes a toutefois précisé que l’équipe ne bousculera pas les plans avec lui. Pour qu'il rejoue dans un match d’ici la fin du calendrier, le CH devra toujours se battre pour une place en séries.