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OSTRAVA, République tchèque - Il y a Batman et Robin, Mario et Luigi, Astérix et Obélix… On peut maintenant ajouter les noms de Trevor Zegras et d'Arthur Kaliyev à cette liste d'inséparables duos.

Si le Championnat mondial junior (CMJ) a permis de révéler au grand jour l'excitante chimie qui existe entre les deux attaquants américains, il faut savoir qu'elle est loin de dater d'hier. Les deux complices ont évolué dans la même équipe dans l'État de New York alors qu'ils étaient âgés d'à peine dix ans.
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Ils ont même participé au Tournoi international pee-wee de Québec dans l'uniforme des petits Rangers de New York en 2014.
« C'est exactement le même joueur qu'à l'époque, un vrai tireur d'élite », a déclaré Zegras, le choix de première ronde (neuvième au total) des Ducks d'Anaheim au Repêchage 2019 de la LNH. « Il n'aime pas beaucoup parler, mais il sait comment mettre la rondelle au fond du filet. C'est comme ça depuis que nous avons 11 ans. C'est super de renouer avec lui.
« On dirait que chaque fois que nous jouons ensemble, nous sommes en mesure de recréer la chimie. »
Ça ne fait aucun doute. Kaliyev, un espoir des Kings de Los Angeles, a inscrit quatre buts en autant de matchs depuis le début du tournoi, et il y a un dénominateur commun sur chacune de ses réussites : la passe menant au but provenait du bâton de Zegras.

C'est d'autant plus impressionnant que les deux jeunes hommes n'ont pas partagé la glace depuis quelques années puisqu'ils ont pris des chemins opposés à l'adolescence; Zegras a poursuivi son développement au sein du Programme de développement de l'équipe nationale de USA Hockey (NTDP) tandis que Kaliyev a choisi la route de la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL).
Mais quand on réunit un passeur et un fabricant de jeu de la trempe de Zegras à un franc-tireur comme Kaliyev, qui totalise 113 buts en 168 matchs avec les Bulldogs d'Hamilton dans la OHL, c'est difficile de se tromper.
« Il y a assurément une belle connexion entre nous », a fait valoir Kaliyev, un homme de peu de mots. « Je le connais depuis longtemps et nous nous complétons bien. C'est un passeur et je suis un tireur, donc le courant passe bien entre nous. J'espère que ça se poursuivra pour le reste du tournoi. »
Il serait surprenant de les voir ralentir. Zegras joue avec une confiance inébranlable et se retrouve au sommet du classement des pointeurs de la compétition avec neuf aides - toutes primaires. Et quand la rondelle se retrouve sur le bâton de Kaliyev, ce n'est pas trop long avant qu'elle fasse bouger les cordages.
À l'aube des quarts de finale, Zegras s'approche dangereusement du record américain pour le nombre de mentions d'assistance en un tournoi détenu par Doug Weight, qui en avait amassé 14 en 1991.
« Je ne savais pas ça, c'est assez cool, a lancé l'espoir des Ducks. Je connais bien Doug parce que j'ai joué avec son fils Danny tout au long de mon parcours. »
Un magicien
Zegras était reconnu comme étant le meilleur fabricant de jeu de la cuvée 2019 et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il répond aux attentes depuis que les Ducks l'ont sélectionné en juin dernier. Il a amassé cinq buts et 12 mentions d'aide à ses 16 premiers matchs dans la NCAA avec l'Université de Boston et il domine maintenant au CMJ.
« À ce point, je ne sais plus vraiment ce que c'est de marquer un but, a-t-il lancé en riant. Les passes sont la meilleure chose au monde pour moi. Je ne sais pas trop pourquoi, mais il y a un sentiment spécial qui s'y rattache. »
Le patineur de 18 ans se surpasse au niveau de la créativité depuis le début du tournoi et ç'a atteint son paroxysme, lundi, quand il a servi une passe magique à Jack Drury pour lui permettre d'inscrire facilement le troisième but des États-Unis dans un gain de 4-3 en prolongation contre la République tchèque.

« Je crois que c'est la meilleure passe que j'ai reçue de ma vie, a encensé Drury. On aurait dit Patrick Kane. C'est un joueur phénoménal et il réussit toujours des jeux spéciaux. »
Incroyable, géniale, superbe… Tous les adjectifs sont bons pour décrire cette passe. L'entraîneur de la formation américaine Scott Sandelin a cependant trouvé les mots parfaits pour l'illustrer.
« Même moi je pourrais marquer quelques buts dans ce tournoi si je recevais des passes comme celle-là! »