Or, au lieu que les émotions générées par la nouvelle sensation montent en crescendo jusqu’à une victoire et une qualification en séries éliminatoires, elles ont été minées par la sortie décevante du reste de l’équipe et une défaite de 4-3 en tirs de barrage face aux Blackhawks de Chicago.
Voilà pourquoi Demidov se gardait une petite gêne après avoir fait une très bonne première impression.
« Si nous avions gagné, j’aurais dit que j’ai joué un bon match, mais ce n’est pas arrivé », a tempéré le jeune homme de 19 ans. « Je pense que mes deux premières périodes ont été très bonnes, mais en troisième, je me suis senti un peu fatigué en raison du décalage horaire. »
Malgré le résultat collectif, il est assez clair que le jeune Russe a passé le « test de l’œil » avec beaucoup de succès. Il a été le meilleur attaquant des siens – avec Juraj Slafkovsky – et n’a pas du tout semblé étouffé par la pression qui pèse sur ses épaules depuis la signature de son contrat, la semaine dernière.
Et pourtant. Demidov a admis qu’il avait des papillons dans le ventre avant de passer « le plus gros examen de ma vie » lors de son traditionnel tour de recrue.
« Je me sentais bien dans le vestiaire, mais quand est venu le temps de sauter sur la glace tout seul, je me suis senti nerveux, a-t-il rigolé timidement. Je voulais simplement ne pas tomber. La foule était incroyable. C’était un accueil chaleureux. »
Toute cette nervosité a semblé disparaître en un instant quand il a frappé Frank Nazar sur sa toute première présence, alors que la foule l’applaudissait déjà. Ç’a sauté aux yeux de l’entraîneur Martin St-Louis, qui a rapidement eu les réponses à ses questions dans cette rencontre.
« Il a été très bon, a souligné le pilote. S’il y a un joueur qui n’était pas trop inquiet ou qui ne paraissait pas trop stressé, c’était lui. C’est peut-être la jeunesse et la naïveté. Je ne craignais pas de l’insérer dans la formation même s’il n’a pas l’expérience des autres gars. Il est simplement venu ici pour jouer au hockey.
« Les ovations qu’il a reçues étaient bien méritées. Il a été excellent en première période. On a pu voir que son esprit, ses mains et ses pieds sont tous connectés. C’est le fun à regarder. »
Un joueur spécial
Demidov a été utilisé pendant 16:56 et a décoché trois tirs au but. Au-delà des chiffres, il a fait la preuve que ça ne lui prenait pas grand-chose pour générer des chances de qualité, même s’il n’était pas nécessairement entouré des attaquants de pointe de l’équipe, sans rien enlever à Joel Armia et à Newhook.
« Je m’attendais à ce qu’il soit en mesure de faire des jeux de la sorte, a affirmé Newhook. On a tous vu toutes les habiletés qu’il a et on sait quel genre de joueur il peut devenir. Si tu te retrouves dans une bonne position, tu dois t’attendre à ce qu’il te trouve et te refile la rondelle. »
Ce premier match est assurément de bon augure pour la suite. Ce sera maintenant au reste de l’équipe de faire en sorte que le spectacle Demidov se poursuive au-delà de la saison régulière.
« C’est difficile d’imaginer qu’un joueur puisse faire en sorte que ça ait l’air si facile, a observé Lane Hutson. Malgré ça, il se repliait et il soulevait les bâtons de nos adversaires, tout en créant des tonnes de chances pour tout le monde. Il est vraiment spécial, c’est certain. »