MONTRÉAL – Il n’y a toujours pas un astérisque pour confirmer la participation aux séries des Canadiens de Montréal. Pour un troisième match d’affilée, le CH a loupé la chance d'obtenir son billet. Après des revers de 5-2 contre les Sénateurs à Ottawa et de 1-0 en prolongation contre les Maple Leafs à Toronto, le Tricolore a perdu 4-3 en tirs de barrage contre les Blackhawks de Chicago, lundi, au Centre Bell.
Sur papier, les Hawks représentaient une proie plus qu’accessible comme en témoignait leur 31e rang au classement général. Mais il n’y a aucun match qui se joue sur une feuille de papier.
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Le CH, une équipe qui demeure en reconstruction, fait maintenant face à une nouvelle étape dans son apprentissage. La bande à Nick Suzuki doit gagner des matchs quand la scène devient plus grande et que le niveau de stress s’accentue.
Face aux Hawks, le CH n’a pas aussi bien géré ses émotions. Il y a eu trop d’erreurs et trop de mauvais jeux défensivement.
Toujours calme malgré cet autre objectif repoussé, Martin St-Louis a offert une analyse intéressante pour décrire l’était d’esprit de son équipe.
« Je sens que les joueurs traversent une période qu’ils n’ont jamais eu la chance d’expérimenter, a dit l'entraîneur. Tu ne peux connaître ce sentiment de vouloir tellement atteindre un but avant de le vivre. Nous pouvons pratiquement y toucher. Le niveau de stress augmente. Il n’y a aucun doute. Quand tu veux une chose à tout prix et que tu travailles fort, tu dois savoir comment calmer ton esprit pour traverser la tempête. Tu as besoin de ça pour faire de bonnes lectures et bien exécuter. Je sens que c’est nuageux un peu en ce moment avec l’enjeu qui est grand. »
Un nuage s’invite donc dans la tête des joueurs à la fin d’un marathon dans cette course pour les séries.
À son premier match dans la LNH, Ivan Demidov n’avait pas eu le temps de ressentir cette nervosité. L’ailier droit de 19 ans a simplement joué au hockey, se fiant sur ses instincts. Porté par une bonne insouciance, il a opéré sa magie avec un but et une passe à sa première période dans l’uniforme du Tricolore.
Malgré un pointage de 2-0, le CH n’a pas réussi à éteindre complètement les visiteurs. Kaiden Guhle a ouvert un brin la porte en écopant d’une punition en fin de première période. Guhle a renversé l’ailier Oliver Moore avec une percutante mise en échec à la ligne bleue des Hawks. Mais Moore n’avait pas encore la rondelle sur son bâton.
Guhle a visité le banc des punitions pour quatre minutes, recevant une punition de deux minutes pour obstruction aux dépens de Moore et une autre de deux minutes pour rudesse contre Nick Foligno. Le capitaine des Hawks a reçu un deux minutes sur ce jeu pour être venu à la défense de son coéquipier avec un peu trop de vigueur.
Ce jeu de Guhle s’inscrivait dans ce que St-Louis décrivait comme une question d’apprentissage afin de bien gérer ses émotions.
« Je pense qu’il faut rester près de la ligne, mais il ne faut pas aller de l’autre bord, a-t-il reconnu. C’est un jeu où la rondelle s’en venait, mais elle n’était pas encore là. S’il avait touché à la rondelle, c’était une bonne mise en échec. C’était une punition. Ça arrive rapidement. Kaiden était déjà all in sur ce jeu. On n’avait pas besoin de cette punition. Mais je comprends l’action. C’est plate puisqu’on se retrouvait au banc des punitions. »
Questionné à savoir si cette séquence illustrait ce fameux ennuagement, St-Louis a répondu par l’affirmative.
« Oui, peut-être, a-t-il répliqué. Oui. »
En amassant un petit point face aux Blackhawks, les Canadiens ont maintenant 89 points. Ils auront besoin d’obtenir un minimum d’un point à leur dernier match de l’année, mercredi contre les Hurricanes de la Caroline, pour assurer une fois pour toutes leur place en séries. Pour devancer le CH, les Blue Jackets de Columbus n’ont plus le choix. Ils devront gagner leurs deux derniers matchs en temps réglementaire : mardi contre les Flyers de Philadelphie et jeudi contre les Islanders de New York.
Un drôle de but
Il y a des jeux inusités. En tirs de barrage, Frank Nazar a bien déjoué Samuel Montembeault d’un tir du revers. Mais sur le coup, les arbitres n’ont pas donné le but. La rondelle s’était cachée sous la barre horizontale devant la gourde de Montembeault.
Même si Patrik Laine avait eu le temps de s’élancer, comme deuxième joueur chez les locaux, les arbitres ont changé leur décision et regardé la reprise vidéo pour accorder le but.
« Je pensais qu’il avait frappé l’arrière du filet, je n’avais rien entendu, a dit Montembeault. Mais je savais que je n’avais rien touché. »
Cole Caufield, Laine et Suzuki n’ont pu déjouer le gardien Arvid Soderblom lors de cette séquence de tirs de barrage.
Dans le vestiaire après la rencontre, Montembeault et Brendan Gallagher ont rappelé qu’ils contrôlent toujours leur destin.
« Nous jouerons pour notre survie mercredi, ça passera ou ça cassera, a répliqué Montembeault. Mais les Blue Jackets joueront mardi et nous pourrions connaître déjà notre sort. Malgré cela, nous contrôlons ce que nous pouvons contrôler. Nous devons maintenant oublier ce match contre les Hawks et nous concentrer sur un bon entraînement mardi et un bon dernier match mercredi. »
« Nous n’avons pas besoin d’aide, a renchéri Gallagher. Ça revient à nous. Nous croyons en nous, vraiment beaucoup. Nous aurons besoin de finir le travail. Il faut gagner un autre match de hockey. Si nous avions reçu cette proposition de scénario avant le début de l’année, nous l’aurions pris sans aucune hésitation. »