johansson grzelcyk 0512

BOSTON -Matt Grzelcyk a reçu une dure mise en échec, un choc qui a fait en sorte qu'il a eu de la difficulté à se relever et à enjamber la rampe pour retourner sur le banc des siens. Il semblait destiné à retourner au vestiaire après seulement 2:15 d'action, en raison de ce percutant coup d'épaule de Micheal Ferland.

Grzelcyk, est cependant demeuré au banc des siens, et deux minutes plus tard, il retournait sur la glace pour effectuer sa deuxième présence. Il a enchaîné avec une troisième, et cette mise en échec semblait en voie de devenir un lointain souvenir dans un match qui s'annonçait rempli de rebondissements au cours des 60 minutes suivantes, ou plus.
À LIRE AUSSI: L'incompréhension règne chez les Hurricanes | Les Bruins servent une correction aux Hurricanes
Ce ne fut toutefois pas le cas. Parce que Grzelcyk a fait en sorte qu'on parle de lui à la fin de la rencontre, lui qui venait d'offrir une performance éblouissante sous les projecteurs d'une patinoire où il a grand, presque au sens littéral.
Il a inscrit deux buts dans le match no 2, d'abord à 15:22 de la première période pour ouvrir la marque pour les Bruins de Boston, puis à 17:56 de la période médiane, ce qui procurait aux Bruins une avance de quatre buts dans un match qu'ils allaient finalement gagner 6-2. Boston s'empare ainsi d'une priorité de 2-0 dans la finale de l'Association de l'Est au meilleur de sept matchs contre les Hurricanes de la Caroline.

CAR@BOS, #2: Grzelcyk bat Mrazek d'un tir précis

Le match no 3 sera présenté en Caroline mardi.
Le défenseur a réalisé ce qu'il a probablement fait des dizaines ou des centaines de fois dans des arénas de la région, tout comme l'avait fait son coéquipier Charlie Coyle dans le fond de son cul-de-sac à Weymouth, au Massachusetts : il a joué les héros dans les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
« Je dois me pincer chaque jour quand je me rends compte que je joue sur cette scène et que je fais partie de cette équipe », a mentionné Grzelcyk.
Grzelcyk, qui a grandi à Charlestown, au Massachusetts, à moins de cinq kilomètres du Garden - d'abord l'ancien Boston Garden, puis le TD Garden - recevait de temps à autre un appel de son père, John Grzelcyk, qui lui disait qu'il avait la chance de sauter sur la glace du Garden, la chance de simuler les rêves que la plupart des jeunes n'ont pas la chance de réaliser. John Grzelcyk, qui travaille depuis 1967 au sein de l'équipe qui transforme la glace en terrain de basketball ou en salle de concert, lui offrait un accès auquel peu de jeunes peuvent même rêver.
John se trouve au Garden presque tous les jours, volubile et omniprésent. Dimanche, jour de la fête des mères, la mère de Grzelcyk était là également, assise dans les estrades, la personne que Grzelcyk a décrite comme celle qui est « probablement ma meilleure amie » après la partie.
Sa présence signifiait beaucoup pour lui, puisqu'elle a pu le voir marquer, et qu'elle a probablement retenu son souffle quand il a été durement frappé, et qu'elle a pu reprendre sa respiration normale quand elle l'a vu revenir sur la glace.
« C'est un gars qui lève son jeu d'un cran dans les matchs importants, a indiqué le défenseur des Bruins Charlie McAvoy. Nous étions persuadés qu'il allait revenir au jeu et jouer comme il en est capable, c'est ce qu'il fait tout le temps. Il a été un pilier pour nous, et il a encore très bien joué ce soir. Je ne pourrais être plus heureux pour lui, de le voir réussir ces deux buts. »
Grzelcyk avait déjà marqué au cours des présentes séries, un but dans le match no 2 de la deuxième ronde de l'Association de l'Est contre les Blue Jackets de Columbus. Mais pas le défenseur Connor Clifton, qui a éventuellement inscrit le but gagnant à 3:46 de la deuxième période dimanche. Il s'agissait de son premier but dans la LNH, et il a permis aux Bruins de réaliser un exploit peu commun.

CAR@BOS, #2: Clifton marque dans une cage béante

Avec Clifton qui a maintenant trouvé le fond du filet, les Bruins ont obtenu des buts de la part de 19 joueurs différents. Brandon Carlo demeure le seul joueur à avoir pris part à au moins six matchs à ne pas avoir fait mouche.
C'est cet élément dont cette équipe ne disposait pas la saison dernière, alors que les Bruins ont été éliminés en cinq matchs par le Lightning de Tampa Bay en deuxième ronde, alors que leur attaque provenait presque exclusivement du premier trio composé de Brad Marchand, Patrice Bergeron et David Pastrnak. La situation est différente cette saison, alors que les défenseurs apportent leur contribution, tout comme leur tout nouveau troisième trio, mené par Coyle, qui a récolté deux passes dans le match no 2, et Marcus Johansson, qui a aussi amassé deux mentions d'aide.
Cet apport change la dynamique de l'équipe. Il change la manière dont les adversaires agissent en défensive. Il a été essentiel au long parcours des Bruins jusqu'ici - et il le sera possiblement à nouveau alors que l'équipe prend la direction de Raleigh pour le match no 3.
« Nous sommes passés par-là l'an dernier contre Tampa, a souligné l'entraîneur Bruce Cassidy. Nous ne pouvions obtenir ces buts importants, alors nous poussions un peu plus nos gros canons plutôt que de laisser le jeu venir à nous. Cette année, puisque nous avons obtenu des buts d'un peu tout le monde dans la formation, c'est un peu plus facile d'utiliser les quatre trios et de trouver les confrontations que nous souhaitons. »
Non pas que c'est habituellement vers Grzelcyk que Cassidy se tourne quand il a besoin d'offensive. McAvoy, oui. Krug, assurément. Mais pas Grzelcyk. Pas toujours du moins.
« C'était plaisant à voir, a noté Krug. Je suis l'un des plus grands partisans de [Grzelcyk] depuis son arrivée dans la ligue, et nous faisons toujours des blagues à ce sujet. Nous misons sur plusieurs joueurs de 5 pieds 10 pouces qui nous font gagner des matchs dans la Ligue nationale de hockey, et nous avons trois défenseurs de moins de 6 pieds. C'est très plaisant de le voir jouer, et quand il patine comme il peut le faire, peu de joueurs possèdent son coup de patin et peuvent sortir la rondelle de notre zone comme il le fait. »
Il a développé tous ces attributs sur la glace où il a brillé dimanche.
C'est sur cette glace qu'il a poussé une caisse de lait à l'âge de deux ans. C'est là qu'il a marqué le but gagnant en prolongation pour procurer à l'Université de Boston le championnat du « Beanpot » en 2015, le tournoi annuel de la ville entre l'Université de Boston, Boston College, Harvard et Northeastern.
C'est là qu'il a imaginé les rêves les plus fous, et dimanche, il a fait de quelques-uns de ses rêves une réalité.

CAR@BOS, #2: Grzelcyk inscrit son 2e but en A.N.

« Le maire de Charlestown, assis à mes côtés », a blagué Krug, alors qu'il prenait place avec Grzelcyk au podium pour les entrevues d'après-match, lorsqu'il lui a été demandé ce que ce genre de performances représentaient pour les joueurs de la région - Grzelcyk, Coyle, Walpole, Chris Wagner du et Johnston du Massachusetts, Noel Acciari du Rhode Island - et qu'ils puissent le faire dans l'uniforme des Bruins.
« C'est important pour notre équipe, a ajouté Krug. Nous comptons sur des joueurs qui tirent une grande fierté d'enfiler ce chandail, avec ce gros B à l'avant. Personne ne tient ce privilège pour acquis, c'est certain, et c'est un sentiment partagé par tout le groupe. Nous sommes des gars très fiers. Mais lorsque des joueurs locaux parviennent à s'illustrer et à connaître ce genre de succès, c'est un sentiment très spécial pour eux, j'en suis sûr. Nous en tirons tous un peu plus d'énergie. »
C'est ce qu'ils ont fait dans le match no 2, alors que Grzelcyk est tombé, mais a su se relever, avant de faire tomber les Hurricanes à son tour - tout ça, à un endroit qu'il considère comme chez lui, sa patinoire, son endroit.
« C'est évidemment très spécial en ce moment », a conclu Grzelcyk.