MARTONE BADGE LEPAGE

NIAGARA FALLS, Ont. – Porter Martone aurait bien sûr préféré que sa première participation au Championnat mondial junior se déroule autrement. Autant d’un point de vue collectif qu’individuel.

L’histoire générale, on la connaît : le Canada s’est fait montrer la porte de sortie par la Tchéquie en quarts de finale pour une deuxième année de suite. Celle de Martone, un peu moins. Sans trop savoir pourquoi, l’attaquant avait été laissé de côté deux fois au tour préliminaire par l’entraîneur Dave Cameron.

« Ç’a été difficile, a admis l’espoir des Flyers de Philadelphie en entrevue avec LNH.com. Je rêvais de jouer au Mondial junior depuis que j’étais tout jeune. Je voulais être dans la formation tous les soirs. Je voulais être sur la glace et me battre pour mon pays, pour aider mon équipe à gagner. »

Il l’a fait en répondant à l’appel de son entraîneur quand ce dernier a changé son fusil d’épaule à l’amorce de la phase éliminatoire. Martone a inscrit l’un des deux buts des siens face aux Tchèques. Mais le résultat du match est venu ternir l’un des quelques beaux moments qu’il a vécus à ce tournoi.

Le jeune homme de 19 ans, qui allait éventuellement être sélectionné au sixième rang au total du repêchage de juin dernier, n’en est toutefois pas reparti sans en tirer de leçons.

« J’ai appris à être un bon coéquipier même si je ne jouais pas, a-t-il affirmé. J’ai appris à surmonter l’adversité. Ç’a forgé mon caractère et ça m’a fait gagner en maturité. Quand j’ai réintégré la formation, j’ai l’impression d’avoir aidé la cause de l’équipe, malgré le résultat. »

Le voilà donc de retour avec ce bagage, et la détermination de s’imposer comme un élément incontournable de l’équipe désormais dirigée par Dale Hunter. On sait qu’il n’y a rien de garanti, mais il serait très surprenant de le voir sauter son tour cette année. Martone sera l’une des pierres angulaires de l’attaque unifoliée.

C’est du moins l’objectif qu’il a en tête depuis l’échec de janvier dernier.

« On revient et tout ce qu’on veut, c’est la médaille d’or », a dit celui qui évolue désormais dans la NCAA, avec Michigan State. « L’an dernier, c’est du passé. On a mis ça derrière nous et on avance. On amorce le travail avec humilité et nous voulons tous jouer notre meilleur hockey quand la rondelle tombera. »

Martone a tous les outils pour être l’un des joueurs les plus dominants à ce tournoi. Il a le gabarit (6 pieds 3 pouces, 210 livres), mais surtout 16 matchs d’expérience contre de la compétition plus forte et plus âgée, dans la NCAA. Au moment de quitter Michigan State, il menait d’ailleurs les siens pour les buts (11) et les points (20).

Maintenant qu’il revient jouer avec des joueurs de son groupe d’âge, sa tâche pourrait être facilitée.

« Je sais que le niveau de talent à ce tournoi est très élevé, mais j’ai confiance en mes habiletés, a-t-il assuré. J’ai confiance en cette équipe. Je crois que je peux avoir un énorme impact sur cette équipe, et c’est ce que je veux faire. Je veux faire la différence de plein de façons et gagner la médaille d’or. »

Avec McKenna?

Le scénario idéal pour Martone serait de se retrouver sur un trio en compagnie de son vieux complice Gavin McKenna. Les deux avaient complètement survolé le Mondial des moins de 18 ans, au printemps 2024, fracassant le record de points pour un joueur canadien – McKenna avait amassé 20 points et Martone, 17.

Hunter les avait réunis sur un trio au début du camp d’entraînement, et il a depuis effectué d’autres expériences. Il faudra voir s’ils se retrouveront pour le premier match, le 26 décembre, contre la Tchéquie.

« C’est très plaisant de jouer en sa compagnie », a évoqué McKenna, l’un des meilleurs espoirs pour le prochain encan. « Il est un joueur spécial. Il est très intelligent. Il peut autant construire des jeux que mettre la rondelle au fond du filet. Je ne peux pas demander grand-chose de plus de la part d’un compagnon de trio. »

C’est surtout le mélange des genres entre Martone et McKenna qui est intéressant. Le premier joue un style de jeu direct, hargneux et sans dentelle, tandis que l’autre peut se servir de son énorme talent pour danser à travers la défensive adverse.

« On sait à quel point on peut être dominants, a conclu Martone. On veut jouer ensemble. On se comprend très bien. Il sait que s’il me refile la rondelle, je suis capable de la mettre dedans. Et de mon côté, je sais que quand je réussis à le trouver sur la patinoire, il va marquer. »