Austin Matthews 4 Nations pic

Auston Matthews était à deux doigts de jouer les héros.

Première période de prolongation de la finale de la Confrontation des 4 nations. Matthews venait de recevoir un relais de précis de Jake Guentzel. Il avait le disque sur sa palette, devant le filet. S’il avait dû toucher la cible sur cette séquence, l’as marqueur des Maple Leafs de Toronto aurait été associé à ce jeu pour le reste de sa carrière. Grâce à lui, les Américains auraient gagné un tournoi international avec les joueurs de la LNH pour une première fois depuis la Coupe du monde de hockey de 1996.

Mais il en fut tout autre. Matthews a réussi à décocher un tir sur réception, mais dans un élan désespéré vers sa droite, le gardien Jordan Binnington a effectué un arrêt du bouclier.

CAN@USA: Binnington stoppe Matthews en prolongation

Matthews a eu deux autres chances de donner la victoire aux siens ensuite, mais c’est finalement Connor McDavid qui a dénoué l’impasse et marqué le but permettant au Canada de mettre la main sur la médaille d’or.

Cette défaite est encore bien ancrée dans la mémoire de Matthews, à près d’un mois de la saison 2025-26 de la LNH et près de cinq mois des Jeux de Milano Cortina.

« C’est encore difficile, a-t-il dit. Évidemment, en prolongation, ça se joue à très peu de choses. […] Tu ne sais jamais ce qui peut arriver. C’est une question de centimètres. Mais la défaite donne sans doute une motivation de plus en vue de la prochaine saison.

« Les Olympiques sont encore dans quelques mois, mais je crois que tout le monde y pense déjà, car les Olympiques sont importants pour nos pays, pour le sport en général et c’est une occasion en or pour ceux qui y participent.

« On a montré [pendant la Confrontation des 4 nations] qu’on est capables d’être au sommet, comme le Canada. On est, selon moi, le meilleur pays de hockey et les Olympiques seront une belle occasion de le prouver. »

Matthews en est à une période intrigante de sa carrière. Il est à son apogée, mais vient de vivre une saison où il a dû soigner quelques blessures et vient de perdre son principal acolyte en Mitch Marner, échangé aux Golden Knights de Vegas le 1er juillet. En plus, il tente de redonner à son équipe de la LNH et son équipe nationale leurs lettres de noblesse.

Le joueur de centre de 27 ans a récolté 78 points (33 buts, 45 aides) en 67 matchs la saison dernière avec les Maple Leafs. Une excellente fiche pour la grande majorité des joueurs de la LNH, mais pas pour Matthews, qui est le meilleur buteur du circuit (401) depuis ses débuts en 2016-17. Il avait établi des sommets personnels au chapitre des buts (69) et des points (107) en 2023-24. Ses 33 buts de la saison dernière, eux, représentent son plus bas total en carrière.

Il y a un an, il a subi une blessure dont il a refusé de divulguer la nature pour ne pas être ciblé par ses adversaires. Il a dû gérer cette blessure et d’autres pépins physiques en cours de saison. À la Confrontation des 4 nations, il a récolté trois aides en quatre matchs et en séries éliminatoires, 11 points (trois buts, huit aides) en 13 rencontres.

Comment se sent-il maintenant, à l’aube d’une nouvelle campagne?

« La santé va bien, a assuré Matthews. Je me sens beaucoup mieux. J’ai franchi d’importantes étapes cet été. Je suis heureux de la progression et heureux de mon état actuel. »

Matthews sera encore le capitaine d’une équipe qui n’a pas remporté la Coupe Stanley depuis 1967 mais qui aura, pour une énième année de suite, de très grandes attentes envers elle-même. Le printemps dernier, les Maple Leafs n’étaient qu’à un match de passer en finale de l’Est, mais ils ont finalement baissé pavillon devant les Panthers de la Floride lors du septième match de leur série de deuxième tour. En neuf saisons avec Matthews, les Torontois n’ont remporté qu’un total de deux séries.

Matthews sera aussi l’un des leaders d’une équipe nationale n’ayant pas mis la main sur l’or olympique depuis 1980. Reste à voir s’il portera le « C » sur l’uniforme américain lorsque les JO s’amorceront le 11 février à Milan, mais on sait déjà qu’il aura un poste sur l’équipe nationale. Il fait partie des six joueurs américains dont la présence en Italie a déjà été confirmée, avec Jack Eichel, Brady Tkachuk, Matthew Tkachuk, Quinn Hughes et Charlie McAvoy.

« J’aime beaucoup Auston », a affirmé le directeur général d’Équipe États-Unis, Bill Guerin. « Je crois qu’il a accompli du bon travail (aux 4 nations). Il est l’un de ces joueurs qui n’a pas à parler beaucoup. Les joueurs de sa trempe n’ont pas besoin. Plusieurs de mes anciens capitaines étaient comme ça; Ils menaient par l’exemple. »

La Confrontation des 4 nations était le premier tournoi international impliquant les joueurs de la LNH depuis la Coupe du monde de hockey de 2016. Les Jeux de Milano Cortina seront les premiers JO auxquels les joueurs participeront depuis ceux de Sotchi en 2014. Au camp d’orientation olympique de l’équipe américaine la semaine dernière à Plymouth, au Michigan, le message véhiculé était clair à l’aube de la nouvelle saison de la LNH.

« Ça fait longtemps que la LNH a eu des joueurs aux Olympiques, et ça fait longtemps qu’on a eu un tournoi entre les meilleurs joueurs de plus de quatre pays, a conclu Matthews. Donc on garde en tête qu’on est arrivés à court de l’objectif la dernière fois, mais qu’on doit rester affairés à la tâche et que chacun d’entre nous va se développer pour ce jour où, finalement, on sera réunis à Milan. On est emballés par l’occasion qui se présentera à nous. »