Noah-Dobson

BOISBRIAND - Noah Dobson savait pertinemment qu'il n'avait pas connu sa meilleure soirée de travail, mercredi, dans un revers de 5-1 qui a permis à l'Armada de Blainville-Boisbriand de créer l'égalité 2-2 dans la série finale de la Coupe du Président.
Ce n'est donc pas un hasard si le défenseur a inscrit le but qui a fait la différence, vendredi, alors que le Titan d'Acadie-Bathurst s'est approché à un seul gain de la Coupe du Président en battant l'Armada 5-3 devant ses partisans.

Dobson se nourrit de l'adversité. Lorsqu'il a enfilé son troisième des séries pour faire 4-2 d'un tir frappé de la ligne bleue en début de troisième période, c'était un peu son moyen de répondre.
« Si on regarde le match no 4, ce n'en était pas un bon », a admis sans détour celui qui est considéré comme le cinquième meilleur espoir en Amérique du Nord par le Bureau central de recrutement de la LNH.
« Quand on jette un coup d'oeil à la feuille de statistiques, j'ai terminé avec un différentiel de moins-4 et Galipeau - son compagnon de duo - avec un de moins-5. Nous devions être meilleurs ce soir et nous avons répondu à l'appel. »
Ce fut effectivement une tout autre histoire lors du cinquième affrontement.
Le patineur de 18 ans a peut-être conclu la rencontre avec un différentiel nul, mais il a été très efficace dans tous les aspects du jeu. Il s'est servi de son corps (6-3, 180) pour protéger la rondelle, il a effectué de bonnes premières passes et il s'est impliqué offensivement.
Pas qu'il s'absente très souvent, mais on a vite revu un Noah Dobson au sommet de son art.
Tout cela en étant utilisé à peu près toutes les deux présences par son entraîneur Mario Pouliot dans absolument toutes les situations. Dobson a agi comme le quart-arrière en avantage numérique et comme l'homme de confiance en infériorité.
Il était notamment sur la patinoire lorsque son coéquipier Keenan MacIsaac a écopé d'une pénalité avec 8:45 à écouler en troisième et en toute fin de match alors que l'Armada avait réduit l'écart à un but.
Si le temps de jeu était une statistique comptabilisée par la LHJMQ, celui de Dobson et de Galipeau avoisinerait sans aucun doute la trentaine de minutes. Chose certaine, la confiance de Pouliot en sa première paire n'a jamais été ébranlée.
« Je n'étais pas réellement inquiet, a affirmé Pouliot. Je les ai rencontrés le lendemain (du match no 4). Quand on regarde le différentiel, c'est le résultat, mais le processus c'est autre chose.
« Comme entraîneur, tu as deux choix : tu les réprimandes ou tu te ranges derrière ton joueur, tu lui montres que tu l'apprécies et que t'as confiance en lui. »
L'attitude d'un vétéran
Dobson et le Titan auront l'occasion d'obtenir leur billet pour le tournoi de la Coupe Memorial, dimanche, lors du sixième match à Bathurst. Fait cocasse, la dernière fois que le Titan a remporté la Coupe du Président, en 1999, le défenseur originaire de l'Île-du-Prince-Édouard n'était pas encore né.
Pas question pour lui, cependant, de s'imaginer prendre l'avion vers Regina pour aller défendre les couleurs de la LHJMQ. Ses coéquipiers et lui sont concentrés sur la tâche à accomplir.
« Nous avons joué un très bon match ce soir, a commenté Dobson. Nous sommes heureux, mais nous ne sommes pas satisfaits. Le travail n'est pas encore terminé. Nous devons demeurer calmes, retourner à Bathurst et connaître un autre bon match.
« Nous devons garder la tête froide et ne pas voir trop loin. Ils vont sortir en force comme ils l'ont fait mercredi et nous devons être prêts pour ça. »