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TERREBONNE, Qc – Ils sont 16 à avoir répondu à l’appel de Serge Savard. Quarante-neuf ans après la toute première Coupe Canada de 1976, les membres de l’équipe canadienne gagnante ont rassemblé leurs souvenirs le temps d’une journée au Club de golf Le Mirage, mardi.

Même l’entraîneur Scotty Bowman, qui aura 92 ans le mois prochain, était de la partie.

« C’est l’occasion de voir des vieux amis que je n’avais pas vu depuis longtemps. C’est bien », s’est réjoui l’ancien défenseur Larry Robinson.

« En dînant [avec d’anciens membres de la dynastie 1976-79 des Canadiens de Montréal] l’an dernier, certains gars avaient les larmes aux yeux, certains pleuraient, a quant à lui raconté Savard pour expliquer l’idée des retrouvailles. Les gars sont contents de se revoir. »

Cette Coupe Canada de 1976 est connue comme étant le tout premier tournoi de l’histoire du hockey où les meilleurs joueurs au monde représentaient leur pays. Et l’équipe canadienne, celle qui a soulevé le gros trophée il y a 49 ans, est pour sa part considérée « la meilleure de tous les temps » par certains.

« Chaque époque a eu son joueur dominant, et dans cette équipe-là, trois joueurs ont dominé leur temps, a argué Savard. Bobby Hull avait été le meilleur joueur de la ligue pendant cinq ou six ans, de la fin des années 50 au début des années 60. Bobby Orr est ensuite arrivé et a dominé la LNH. Il a remporté huit fois le trophée Norris. Puis il y a eu Guy Lafleur, qui a lui aussi dominé la LNH pendant cinq ou six ans. »

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Hull, Orr et Lafleur, oui, mais aussi Denis Potvin, Gilbert Perreault, Phil Esposito, Bobby Clarke, Marcel Dionne, Lanny McDonald et Guy Lapointe. Assez de talent pour que Robinson, pourtant membre du Temple de la renommée, se qualifie de maillon faible de l’équipe.

« Difficile de croire que ce n’est pas la meilleure équipe canadienne jamais vue, a-t-il dit. On avait des maillons faibles et j’en étais probablement un, mais quand tu as Bobby Hull, Bobby Orr, Bobby Clarke et Lanny McDonald sur la même équipe, c’est spécial!

Le Canada a remporté le tournoi au bout d’une série finale 2-de-3 balayée par l’unifolié face à la Tchécoslovaquie. La troupe de Bowman avait toutefois dû trimer pour enlever les honneurs du deuxième match par la marque de 5-4 en prolongation, sur un but gagnant de Darryl Sittler.

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Le tournoi qui a donné confiance à Gainey

Comme Robinson, Bob Gainey n’en était qu’aux balbutiements de sa carrière professionnelle lorsqu’il a été invité à représenter son pays à la Coupe Canada. Âgé de 22 ans à l’époque, Gainey a été retranché de la formation canadienne pour les deux premiers matchs du tournoi. En uniforme pour le troisième match contre la Suède, l’ancien des Canadiens a inscrit deux buts et n’a plus regardé derrière ensuite.

« Avec du recul, je peux vous dire que c’est à ce tournoi que j’ai réalisé que j’étais capable de jouer avec les meilleurs, a-t-il affirmé. Quand tu comprends ça, c’est plus facile de s’améliorer ensuite. »

Gainey a finalement connu une carrière de 1160 matchs dans la LNH ponctuée de quatre victoires du trophée Selke, remis annuellement au meilleur attaquant défensif du circuit. Son numéro 23 est aujourd’hui retiré par le CH.

Orr, le guerrier

Bobby Orr a disputé la Coupe Canada de 1976 alors que sa carrière tirait à sa fin. Ses genoux l’embêtaient déjà depuis quelques années et lui avaient fait rater la Série du siècle de 1972.

Cette fois, il allait participer au tournoi coûte que coûte.

« Il était tant déterminé à disputer le tournoi. Je me souviens qu’il arrivait à l’aréna vers 14h, alors que les matchs étaient vers 20h, et continuellement, il appliquait de la glace sur ses genoux », a raconté Bowman.

Orr a finalement été nommé joueur par excellence du tournoi avec une récolte de neuf points en sept rencontres. Un petit miracle pour un défenseur qui n’allait jouer que 26 autres matchs dans la LNH avant d’accrocher ses patins.

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