Ben Chiarot encore tout ébahi d'être à Montréal
Le défenseur âgé de 28 ans était désireux de poursuivre sa carrière au Canada et il a peine encore à croire qu'il est rendu avec le CH
par Robert Laflamme @bobthefire / Journaliste principal LNH.com
BROSSARD - La fascination des hockeyeurs pour le passé glorieux des Canadiens de Montréal se perd avec le temps. Normal, il s'est écoulé plus d'un quart de siècle depuis la dernière conquête de l'équipe. Pour la nouvelle génération de joueurs, les 24 conquêtes de la Coupe Stanley de l'organisation c'est aussi abstrait que de la métaphysique.
Ben Chiarot fait figure d'exception à ce chapitre. La nouvelle acquisition du CH en défense a eu beau grandir à l'ombre du Air Canada Centre de Toronto, à l'époque -- le domicile des Maple Leafs, maintenant appelé Scotiabank Arena, il connaît plutôt bien la riche tradition des Canadiens et le prestige associé à l'organisation.
Revêtant le chandail « bleu-blanc-rouge » à son nom pour la première fois vendredi, Chiarot était ébahi en regardant tout autour les plaques des immortels qui ornent le vestiaire de l'équipe au complexe d'entraînement.
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« Vous regardez tous ces grands noms… Je ne le réalise pas encore tout à fait. Je finirai bien par le faire pendant la prochaine saison », a affirmé l'ancien des Jets de Winnipeg au cours de son premier bain médiatique à Montréal. « C'est stupéfiant, toute l'histoire de l'équipe. Je suis emballé d'en faire maintenant partie. »
En Chiarot, qui portera le numéro 8, le Tricolore a mis la main sur un joueur enchanté de porter ses couleurs. L'Ontarien natif de Hamilton, âgé de 28 ans, a été très heureux de parapher l'entente de 10,5 millions $ pour trois saisons qu'on lui a tendue, le 4 juillet.
« C'était important pour moi de joindre les rangs d'une bonne équipe, préférablement dans un marché de hockey », a-t-il élaboré quant au choix qu'il a fait. « J'adore jouer au Canada, où le hockey occupe une place prépondérante. Je carbure à la pression. Je trouve qu'il n'y a pas grand-chose de mieux que de jouer au Centre Bell les samedis soirs. La perspective de pouvoir le faire tous les samedis m'entichait. Ç'a été une des raisons pour laquelle j'ai choisi Montréal. »
Video: WPG@CAR: Chiarot ajoute à l'avance des Jets
Relevant les deux défaites que les Canadiens ont infligées aux Jets la saison dernière, il a ajouté voir un beau potentiel d'équipe chez le CH.
« Je revisionnais dernièrement le match que nous avions joué contre les Canadiens à Winnipeg, la saison dernière (défaite de 3-1), pas celui disputé à Montréal qui a été un désastre (revers de 5-2) », a-t-il dit en riant.
« Les Canadiens sont ultras rapides, sûrement une des équipes les plus rapides dans la ligue. C'est également une jeune équipe qui est en progression vers les séries. Elle les a d'ailleurs ratées de très peu la saison dernière. Elle possède tous les atouts. Elle me rappelle les Jets il y a quelques années, avec de bons jeunes ainsi que le leadership de Shea Weber et de Carey Price. »
Une place de choix
Montréal occupe visiblement une place de choix dans le cœur de Chiarot et on a compris pour quelles raisons vendredi. Son affection pour la ville remonte au tournant des années 2000, quand il a fait sa première visite au Centre Molson (maintenant Centre Bell) avec son équipe de hockey mineur.
« J'étais âgé de neuf ans, s'est-il remémoré. Nous avions assisté à un match contre les Rangers de New York. Nous avions pu voir les séances d'entraînement matinales des deux équipes. J'avais été impressionné par la force du lancer frappé de Sheldon Souray. Les Rangers avaient Theoren Fleury et Brian Leetch. C'était un premier avant-goût de la LNH pour moi. »
En 2009, Chiarot a vécu un moment fort au Centre Bell à l'occasion de la séance de repêchage. Il était accompagné de sa famille et de sa copine Jacqueline, sa future épouse, quand les Thrashers d'Atlanta ont prononcé vers la fin du quatrième tour, au 120e rang.
Video: Ben Chiarot à propos de son arrivée à Montréal
« Ma copine avait beaucoup aimé Montréal, a-t-il dit. Comme nous sommes les heureux parents d'une petite fille d'à peine un mois, prénommée Emerson, Jacqueline pourra plus facilement aller voir nos familles en automobile. Sa famille est à Waterloo (en Ontario). »
Sur le plan hockey, Chiarot a dit qu'il peut être encore meilleur après avoir connu sa meilleure saison en 2018-19. Jumelé la plupart du temps avec Dustin Byfuglien, il a atteint des sommets au chapitre des matchs joués (78), des buts (5), des passes (15) et même des minutes de pénalités (62).
« J'ai saisi l'occasion qu'on m'a offerte de jouer davantage et j'ai montré que je pouvais passer à un palier supérieur. C'est ce que je veux continuer de faire ici. Je veux prouver à l'entraîneur Claude Julien que je peux franchir un autre palier. J'estime que je peux encore m'améliorer. Je peux sûrement apprendre en regardant jouer un gars comme Shea Weber. »
Reconnu pour sa robustesse à ses débuts dans la LNH, Chiarot a dit avoir ajouté la corde de la vitesse à son arc au cours des dernières saisons.
« Dans le temps, les gros défenseurs qui déblayaient la façade du but avaient toujours leur place dans la ligue, a-t-il évoqué. J'étais dans les rangs juniors et on me ciblait pour être ce type de défenseur. Mais, après mon arrivée, le jeu a commencé à changer et à être plus rapide. J'ai dû travailler mon coup de patin. Vous devez être capable de suivre le rythme, c'est essentiel. J'ai fait les ajustements et je peux maintenant tirer mon épingle du jeu sur les deux fronts, ceux de la vitesse et de la robustesse. »