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EDMONTON – « J’ai été repêché par l’Avalanche. J’ai joué deux ans pour cette équipe. Je croyais y passer toute ma carrière. Dix équipes plus tard, je suis ici. »

Calvin Pickard a offert cette réponse pour décrire son cheminement des dernières années, quelques minutes après sa première victoire à son premier départ en carrière en séries. 

Choix de deuxième tour de l’Avalanche du Colorado en 2010, Pickard a signé un premier gain dans la LNH le 22 novembre 2014 alors qu’il portait le chandail des anciens Nordiques de Québec. Près de dix ans plus tard, le gardien originaire de Moncton au Nouveau-Brunswick a traîné son balluchon plus d’une fois. 

Il a visité plusieurs vestiaires de la Ligue américaine et de la LNH dans le passé. Il n’y avait aucune exagération dans ses propos. Il avait exactement le bon décompte en parlant de dix équipes plus tard. Pickard a changé une première fois d’adresse le 21 juin 2017 quand il a été le choix des Golden Knights de Vegas dans la formation de l’Avalanche dans le cadre du repêchage d’expansion. 

Mais il n’a jamais participé à l’aventure à Vegas. Le 6 octobre 2017, les Maple Leafs de Toronto l’ont réclamé au ballottage. C’était le début des portes tournantes. Depuis octobre 2017, il a joué pour les Marlies de Toronto, les Maple Leafs (un match), les Flyers de Philadelphie, les Coyotes de l’Arizona, les Roadrunners de Tucson, les Griffins de Grand Rapids, les Red Wings de Detroit, les Condors de Bakersfield et les Oilers. Aux neuf équipes de la LNH ou de la Ligue américaine, il faut aussi ajouter les Capitals de Vienne, en Autriche, où il y a fait un passage éclair de six rencontres lors de la saison 2020-21. 

« C’est un beau parcours, j’ai appris bien des choses », a dit Pickard après sa victoire de 3-2 contre les Canucks de Vancouver dans le quatrième match du deuxième tour. « Je n’ai pas de regrets. Je suis juste heureux de vivre cette occasion aujourd’hui. Je souhaite maintenant surfer sur cette vague le plus longtemps possible. »

Avant d’obtenir un premier départ en séries mardi soir sur la glace du Rogers Place à l’âge de 32 ans, Pickard avait une expérience de 139 matchs au niveau de la LNH, tous disputés en saison régulière. 

Acquis par les Oilers au mois de juillet 2022 lorsqu’il a paraphé un contrat de deux ans à deux volets, le Néo-Brunswickois a patienté jusqu’au mois de novembre 2023 avant de se frayer un chemin avec l’équipe de Connor McDavid. Ken Holland l’a rappelé de Bakersfield pour venir jouer le rôle d’adjoint à Stuart Skinner lorsqu’il a renvoyé Jack Campbell dans la Ligue américaine.  

Pour Pickard, cette victoire contre les Canucks représentait plus qu’une simple victoire. 

« Je ne sais pas si je le réalise encore », a-t-il répliqué alors qu’il partageait le podium de la salle de conférence à Edmonton en compagnie du défenseur Evan Bouchard. « C’est une grosse victoire pour nous. J’ai eu besoin de temps, j’ai fait mes débuts dans la LNH il y a dix ans. Avant ce soir, je n’avais pratiquement jamais joué en séries, peu importe le niveau chez les pros. Je voulais saisir cette occasion. Les gars ont bien joué devant moi. C’est maintenant un deux de trois dans cette série. »

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Les Oilers pourront-ils terminer la saison en force?

Questionné à savoir s’il avait pratiquement fait un deuil sur ses chances de vivre l’ambiance des séries au niveau de la LNH dans un rôle de partant, Pickard a réfléchi une petite seconde avant d’y répondre.  

« C’est une question légitime, a-t-il mentionné. On ne peut rien prédire. J’ai signé un contrat avec les Oilers, je savais que j’étais pour me retrouver avec une bonne équipe. L’an dernier, je n’ai pas joué un seul match avec les Oilers. J’ai obtenu ma chance cette année. Je dois toujours y croire. Je l’espérais. Maintenant que j’ai joué un match en séries, je trouve ça excitant. »

Dans la grande histoire de la LNH, 310 gardiens ont déjà remporté une victoire en séries. Le nom de Pickard y figure maintenant depuis moins de 24 heures.  

« J’ai bien canalisé mes émotions, a-t-il souligné. Je sentais que c’était comme un autre match. Je ne voulais pas devenir étouffé par la pression. C’est juste un match. »

Un coéquipier aimé et respecté

Dans le vestiaire des Oilers, Mattias Ekholm, Leon Draisaitl, Vincent Desharnais et Bouchard ont tous décrit Pickard comme un coéquipier exemplaire. 

« Il a joué d’une façon géniale, a dit Draisaitl. C’est un gars incroyable et une belle histoire. Il donne toujours une chance à notre équipe de gagner. Il n’avait pas un rôle facile en rentrant dans cette série au quatrième match. Je suis tellement fier de lui. »

« Je suis tellement heureux pour lui, a renchéri Ekholm. Il est incroyable pour nous. À l’extérieur de la glace, il est une personne formidable. Il allège l’atmosphère au sein du vestiaire. Il a un bon sens de l’humour. J’aime sa mentalité. Il n’avait jamais obtenu un départ en séries. Mais il restait calme. Il a livré la marchandise. Il a eu un gros impact dans notre victoire. » 

Quand Bouchard parlait de lui à ses côtés, Pickard ne pouvait s’empêcher de sourire. 

« J’aime entendre de bonnes choses de mes coéquipiers à mon sujet. Je veux être un bon coéquipier tous les jours. Oui, je veux être un bon coéquipier, mais je veux aussi être un bon gardien, a-t-il rappelé. À un moment de ma carrière, j’avais probablement trop l’étiquette du bon gars d’équipe. Ça vient d’une façon naturelle pour moi. Mais je veux aussi obtenir le filet. »

Dans ce quatrième match contre les Canucks, Pickard n’a pas eu besoin d’être sensationnel, mais il a fait son boulot. Il a bloqué 19 des 21 tirs des visiteurs.  

« Il ressemblait à un gardien avec 100 matchs d’expérience en séries », a lancé Kris Knoblauch en conférence de presse. 

Les Oilers miseront visiblement encore sur Pickard lors du cinquième match. C’est à lui de poursuivre sa route en offrant de bonnes performances.