Tkachuck Laflamme

SUNRISE -Qui d'autre que Matthew Tkachuk pouvait propulser les Panthers de la Floride en finale de la Coupe Stanley?

Tkachuk a procuré une victoire de 4-3 aux siens contre les Hurricanes de la Caroline devant une foule en liesse de 20 065 spectateurs au FLA Live Arena, mercredi, en inscrivant le filet victorieux avec cinq secondes à écouler en troisième période.

« Ç'a été le travail de tous les gars sur la patinoire », a relaté le héros de la soirée. « De 'Reinho' (Sam Reinhart) qui a pris le tir initial et de 'Barkie' (Aleksander Barkov) qui a fait figer les joueurs adverses avec une belle feinte, avant de me remettre la rondelle. J'ai eu du temps et de l'espace. Ç'a été facile. »

C'était pour le pugnace numéro 19 un troisième but gagnant dans la finale de l'Association de l'Est. Contrairement à ses deux premiers buts réussis en prolongation dans les deux premiers matchs, il n'a pas pu montrer la porte de sortie à ses coéquipiers.

« Il n'y a rien à comprendre de ce gars-là », a lancé l'entraîneur Paul Maurice quand on lui a demandé de quelle mouture Tkachuk était faite.

« Je ne sais pas quoi vous dire, a-t-il répondu. Je ne le comprends pas plus que vous autres, a-t-il répondu. En le voyant aller, je ne peux pas faire autrement que d'être un amateur derrière le banc.

« Ce dégénéré faisait la même chose avec les Flames de Calgary. Il nous a fait damner quand je dirigeais les Jets de Winnipeg. Il marquait des buts avec deux minutes à jouer, après avoir fait maudire tous nos joueurs sur le banc. C'est un homme très, très doué. »

Les Panthers feront donc les frais de la grande finale pour la première fois en 27 ans après avoir donné le coup de balai final aux Hurricanes.

Les Hurricanes ont tout donné. Ils ont joué la majeure partie de la soirée avec 16 patineurs, le défenseur Jaccob Slavin et l'attaquant Stefan Noesen ayant pris le chemin de l'infirmerie. Ils ont également été à la traîne au score pendant tout le match, parvenant à créer l'égalité 3-3 avec 3:22 à écouler au temps réglementaire. La pénalité qu'a écopée Jordan Staal avec 57 secondes à jouer leur aura été fatale.

« Le plus malheureux de tout ça, c'est que tout le monde retiendra que nous avons été balayés, a commenté l'entraîneur Rod Brind'Amour. Ce n'est pas ce qui s'est passé. Nous n'avons pas perdu quatre matchs de suite. Nous avons été battus. Nous étions si proches. Tous les matchs auraient pu tourner en notre faveur, et nous aurions pu gagner la série 4-0. »

Les Hurricanes ont complété un tour du chapeau peu enviable en étant victimes d'un balayage en finale de l'Est pour la troisième fois d'affilée - 2009 et 2019 étant les deux autres.

Un but pour le 'Duke'

Anthony Duclair, Matthew Tkachuk et Ryan Lomberg ont été les autres marqueurs des Panthers, qui ont reçu une autre solide prestation de 36 arrêts de Sergei Bobrovsky. Ils ont dû se débrouiller avec un attaquant en moins en troisième période. Eetu Luostarinen a paru se blesser à une jambe en étant atteint d'un tir.

Paul Stastny, Martin Necas et Jesper Fast ont été les buteurs des Hurricanes, qui ont vu Frederik Andersen repousser 20 tirs.

Les Panthers retrouveront en finale le gagnant de la finale de l'Association de l'Ouest entre les Stars de Dallas et les Golden Knights de Vegas. En avant 3-0, les Golden Knights tenteront de clôturer la série, jeudi.

La seule autre fois que les Panthers ont participé à la finale de la Coupe Stanley, en 1996, ils avaient été liquidés en quatre matchs par l'Avalanche du Colorado.

Les frangins Eric et Marc Staal ont donc eu le meilleur contre leur jeune frère Jordan pour la première fois en séries. Jordan était auparavant sorti vainqueur d'une série contre chacun d'entre eux depuis le début de leur carrière.

Si Eric et Jordan ont déjà une conquête de la Coupe Stanley à leur palmarès, le défenseur Marc tentera d'en savourer une première.

Toutes griffes dehors

Les Panthers ont montré les crocs d'entrée de jeu. Duclair les a envoyés en avant après seulement 41 secondes d'action et Sam Bennett a durement ébranlé le défenseur Slavin à la deuxième minute.

Duclair s'est montré vif comme un félin, en bondissant sur le retour de son propre tir décoché d'un angle restreint, en voyant la rondelle réapparaître sous la jambière gauche d'Andersen.

Les Panthers ont doublé leur avance en supériorité numérique, à 10:23. Seul devant le but, Tkachuk a enfoncé la rondelle entre les jambières d'Andersen.

Sans Slavin et Noesen, les visiteurs ont néanmoins réussi à se sortir la tête de l'eau. Il faut dire que les Panthers les ont aidés en commettant des erreurs inhabituelles pour eux.

Stastny a rétréci l'écart à 13:03, après avoir été heurté par le train Bennett en fond de territoire des Panthers.

Les Hurricanes ont créé l'impasse au début du deuxième vingt, à 2:51, par le biais de Necas.

Les Panthers ont repris les devants grâce à la contribution inespérée du quatrième trio. Lomberg et Eric Staal ont provoqué le revirement à la ligne bleue adverse et, quelques secondes plus tard, Lomberg logeait le disque dans l'ouverture béante sur réception de la courte passe transversale de Colin White.

Les Panthers ont raté une chance d'ébranler leurs rivaux avant la fin de l'engagement, en échouant en supériorité.

Les Hurricanes ont par la suite manqué une pareille occasion qui a pris fin au début du dernier tiers. Ils en ont raté une autre à la cinquième minute.

C'est à ce moment que la 'muraille Bobrovsky' s'est dressée. Fast l'a tout de même pris en défaut pour créer l'égalité, à 16:38.

C'était avant que Tkachuk ne fasse opérer la magie.

« Il est tout simplement incroyable », a dit Barkov au sujet de son coéquipier. « Le premier échange qu'on a eu ensemble après son acquisition des Flames, on aurait dit qu'on se connaissait depuis 10 ans.

« Il a vite fait sentir tout le monde à l'aise. Il a été un rassembleur pour toute l'organisation, a poursuivi le capitaine. Vous voyez tous ce qu'il fait sur la glace, mais à l'extérieur c'est une personne formidable qui ne vit que pour le hockey. »