L'attente en valait la peine pour Hendrix Lapierre

Hendrix Lapierre se doutait qu'il allait devoir attendre un peu plus longtemps que prévu avant d'entendre son nom, mardi, mais il n'aurait jamais pensé revêtir le chandail des Capitals de Washington. Même dans ses rêves les plus fous.

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Sa patience aura été grandement récompensée parce que le directeur général Brian MacLellan a décidé de procéder à une transaction pour s'avancer de deux rangs et réclamer l'attaquant des Saguenéens de Chicoutimi au 22e échelon lors de la première ronde du Repêchage 2020 de la LNH.
« Je m'attendais un peu à devoir attendre à cause de ma dernière saison et je comprenais ça », a fait valoir Lapierre, qui a été limité à 19 matchs en raison d'une blessure cervicale. « Je suis tellement content. Je n'aurais jamais pensé avoir un chandail des Capitals sur le dos.
« J'avais une affiche d'Alex Ovechkin sur mon mur quand j'étais jeune et son chandail est le premier que j'ai reçu en cadeau. Cette équipe a toujours eu une place spéciale dans mon cœur et je suis très heureux de faire partie de l'organisation. »
N'eût été sa blessure, Lapierre aurait sans doute trouvé preneur dans le top-10 de cette cuvée. Les doutes ont vraisemblablement fait peur à quelques formations, dont les Canadiens de Montréal, qui ont levé le nez sur le produit local au 16e rang.
Le Gatinois est pourtant en train de prouver à tout le monde qu'il est entièrement rétabli, lui qui a récolté trois buts et deux aides à ses deux premiers matchs de la saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), cette fin de semaine.
« Nos recruteurs étaient à l'aise, a fait valoir MacLellan. Ils l'ont assez vu avant ses blessures et ils étaient impressionnés par ses habiletés. Les matchs qu'il vient de disputer nous ont aussi rassurés. […] C'est peut-être un petit risque, mais son talent vient compenser tout ça. »

Lapierre est passé par toute la gamme des émotions au cours de cette soirée de visionnement, qu'il a vécue au Centre Georges-Vézina en compagnie de son coéquipier Dawson Mercer.
Il y a bien sûr eu la nervosité quand est venu le tour des Canadiens - on l'a bien vu à travers l'écran - mais aussi une explosion de joie quand les Devils du New Jersey ont réclamé Mercer au 18e rang. Il y a aussi eu une lueur d'espoir pour les deux amis puisque la formation du New Jersey se représentait au micro, deux rangs plus tard.
« On s'est lancé un petit regard après sa sélection et on s'est dit que ce serait fou, a-t-il relaté. C'est sûr que ç'aurait été plaisant d'être repêché dans la même équipe que lui, je ne m'en serais pas plaint. On est deux gars qui travaillent dur et qui veulent s'améliorer. C'est pour ça qu'on a une si belle chimie. »
Au lieu de poursuivre leur association au-delà de leur stage junior, les deux compagnons de trio pourraient éventuellement devenir des rivaux de la section Métropolitaine.
« Je venais tout juste de terminer une entrevue et j'ai entendu les cris de l'autre côté, a rigolé Mercer. J'ai hâte d'aller le féliciter. […] J'ai déjà affronté Hendrix avant d'être échangé à Chicoutimi, et maintenant, j'évolue à ses côtés. J'ai été des deux côtés de la médaille.
« Si on peut s'affronter un jour dans la LNH, ce serait assez spécial de pouvoir vivre ça à nouveau. »
Mercer, « deuxième » de classe
La progression fulgurante que Mercer a connue tout au long de la saison s'est quant à elle concrétisée, alors qu'il a été le premier joueur de la LHJMQ à pouvoir célébrer - après Alexis Lafrenière, le premier choix de l'encan, bien sûr.
Pourtant sous le radar en début de saison, le jeune homme originaire de Terre-Neuve a fait sa marque et est allé jusqu'à se tailler un poste avec la formation canadienne qui a remporté l'or au dernier Championnat mondial junior, en décembre. Sa sélection en première ronde n'est venue que mettre la cerise sur le sundae.
« C'était excitant d'attendre et de finalement entendre mon nom, a indiqué Mercer. Il y avait tellement de tension. Quand les Devils ont dit mon nom, j'étais vraiment excité. C'est une grande organisation avec beaucoup de jeunes espoirs. Je pense que leur avenir est radieux. »