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On n'entend peut-être pas parler d'Alex Beaucage aussi souvent que des autres espoirs québécois en vue du prochain repêchage, mais au rythme où vont les choses, son nom devrait se mettre à clignoter sur le radar des équipes de la LNH.

Ce n'est pas qu'il n'y figurait pas déjà, c'est surtout qu'il n'était probablement pas autant en évidence qu'il devrait l'être avec la saison fulgurante qu'il connaît.
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Avant le début de la campagne, il était considéré comme un espoir C par le Bureau central de dépistage de la LNH, soit un joueur qui pourrait être sélectionné entre les quatrième et sixième rondes. Normal, l'attaquant des Huskies de Rouyn-Noranda n'avait rien cassé offensivement à sa première saison - 37 points en 56 matchs - et n'avait jamais véritablement démontré de potentiel offensif.
Beaucage s'est vite chargé de changer les perceptions au sein de la meilleure formation de la LHJMQ cette saison.
« Mario Pouliot me fait confiance à la base et c'est plus facile de jouer quand tu as la confiance de ton entraîneur », a avancé Beaucage pour expliquer son explosion offensive, lui qui totalise 34 buts et autant d'aides en 57 matchs.
« Je suis un gars intelligent qui fait attention aux détails et qui joue de la bonne façon. Mario sait ce qu'il va obtenir en m'envoyant sur la glace et il n'hésite pas à le faire. »
Ses 68 points lui permettent de se classer au 14e rang des pointeurs de la LHJMQ - et au troisième échelon chez les patineurs du circuit québécois admissibles au prochain repêchage de la LNH.
Il n'a pourtant pas été invité à représenter la LHJMQ à la Série Canada-Russie en novembre ni au Match des meilleurs espoirs de la LCH/LNH à la fin du mois de janvier comme ses homologues Raphaël Lavoie, Jakob Pelletier et Nathan Légaré.
Le seul endroit où ses succès ont été récompensés pour le moment, c'est sur la liste de mi-saison du Bureau de la centrale où son nom apparaît désormais au 68e échelon des espoirs nord-américains.
« Le fait que j'aie réussi à monter sur cette liste, ça me motive et ça me prouve que je peux encore monter, a dit l'ailier de 6 pieds 1 pouce et 193 livres. Je l'ai pris comme une motivation en début de saison parce que j'aurais aimé être mieux classé, mais en même temps je ne m'en faisais pas avec ça. »
Le fait de jouer avec l'un des meilleurs pointeurs de la Ligue en Peter Abbandonato et avec un vétéran aguerri comme Joel Teasdale l'aide assurément à produire davantage cette saison - il l'admet d'emblée - mais ça vient aussi avec une étiquette dont il peut être difficile de se débarrasser : celui du joueur qui produit grâce aux autres.
« Quand une équipe a de la profondeur comme nous, ça permet aux jeunes d'être bien encadrés, a fait valoir Pouliot. Ça aide Alex à pouvoir grandir avec des vétérans et à être impliqué dans le jeu. C'est un gars qu'on utilise beaucoup et à qui l'on donne beaucoup de responsabilités, notamment sur l'avantage numérique.
« Il a un sens du hockey très développé, c'est un très bon passeur et un poison autour du filet. Il est autant capable de fabriquer un jeu que de le terminer. Maintenant, c'est de faire tout ça avec constance. »
Progression constante
La production est au rendez-vous et c'est toujours bien pour attirer les regards des recruteurs et des observateurs, mais le plus important dans tout ça, c'est que Pouliot remarque une différence entre l'attaquant qu'il avait sous la main en début de saison et celui sur lequel il compte désormais à l'aube des séries.
Beaucage est un gros bonhomme et il avait tendance à se laisser glisser plutôt qu'à utiliser sa vitesse. Tout n'est pas encore parfait, mais le natif de Trois-Rivières a fait des pas de géant dans cet aspect primordial du jeu.
« Il doit continuer à faire tout ce qu'il fait en mouvement, à améliorer la puissance de ses jambes pour devenir plus explosif sur la glace et continuer à progresser, a fait valoir Pouliot. Le jeu est rapide et il est en plein développement physiologique.
« Je vois beaucoup d'amélioration de ce côté-là. Au début de l'année, il faisait beaucoup de jeux avec les deux patins en glisse. Maintenant, on le voit faire les mêmes jeux en mouvement. Il continue de faire des progrès. »