SUNRISE, Floride – Un monstre, un animal. A.J. Greer et Brad Marchand ont choisi chacun une expression différente pour décrire leur coéquipier Sam Bennett.
Bennett a encore une fois servi de moteur aux Panthers de la Floride dans un match qui a viré en foire avec un pointage final de 6-1 face aux Oilers d’Edmonton lors du troisième match de cette finale de la Coupe Stanley.
Dans une rencontre où il y a eu un total de 140 minutes de punition, le plus haut total depuis le début des séries, Bennett a réalisé un jeu qui témoignait parfaitement de la domination des Panthers.
En deuxième période, le numéro 9 a servi une percutante mise en échec à l’ailier Vasily Podkolzin en territoire défensif. Il a poursuivi sa route en offrant un autre coup d’épaule, cette fois contre le défenseur John Klingberg. Après cette opération de démolition, Eetu Luostarinen a bloqué un tir de Podkolzin et il a lancé Bennett en échappée. L’Ontarien a sorti une feinte des grands jours et il a déjoué Stuart Skinner d’un tir dans le haut du filet, du côté du bloqueur.
« Ce qu’il fait est incroyable, a dit Greer aux collègues francophones dans le vestiaire des Panthers. Sam joue son meilleur hockey. C’est un monstre. Il est capable de jouer physique, mais il continue à patiner dans les deux sens de la glace. Il marque toujours de gros buts. On est heureux de voir qu’il est aussi en feu. C’est le temps parfait pour lui et pour nous. »
Assis au podium en compagnie de Sam Reinhart dans la salle de conférence du Amerant Bank Arena, Marchand a offert une longue réponse au sujet de Bennett.
« Il est un animal depuis le début des séries. Il est construit pour le jeu des séries. Il est compétitif et intense. Sur cette présence où il marque notre quatrième but, il s’agit de la parfaite illustration de sa façon de jouer. Il a frappé deux joueurs et il a trouvé une façon de s’échapper après ça. Il a marqué un but magnifique. Il peut tout faire sur la glace. Il est un autre joueur qui reste toujours calme sur une grande scène. J’aime aussi le fait qu’il se place toujours dans les endroits dangereux. Il vit à cet endroit. Et quand tu as d’aussi bonnes habiletés et des mains rapides comme lui, tu finis par marquer bien des buts près du filet. »
« Oh, je m’excuse. Je dois conclure. »
Marchand a terminé son envolée lyrique en s’excusant puisqu’il venait de recevoir une petite tape de la part de Reinhart qui avait probablement hâte de partir prendre sa douche afin de rentrer chez lui.
Bennett, qui fera sauter la banque d’ici les prochaines semaines puisqu’il pourrait se prévaloir de son autonomie complète le 1er juillet, a marqué 14 buts et récolté 20 points en 20 matchs depuis le début des séries. Depuis les années 2000, seuls trois joueurs ont touché la cible plus souvent que lui en séries : Zach Hyman (16 buts en 2024 avec les Oilers), Sidney Crosby (15 buts en 2009 avec les Penguins) et Alex Ovechkin (15 buts en 2018 avec les Capitals).
Reggie Leach (Flyers en 1976) et Jari Kurri (Oilers en 1985) se partagent le record avec 19 buts. Si Bennett a une chance de les rattraper au sommet, il a déjà un record en poche ce printemps avec 12 buts sur des patinoires adverses.
Du jeu intelligent selon Tkachuk
Les Oilers ont causé leur propre malheur dans ce troisième match. Ils ont cherché à rivaliser avec la robustesse des Panthers, mais ils ont fini par tomber dans le piège de l’indiscipline pure et simple. Ils ont offert onze occasions à leurs rivaux en supériorité numérique. Les Panthers ont marqué trois de leurs six buts en avantage numérique.
« Non, nous ne voulions pas leur faire perdre leur calme, a affirmé l’ailier Matthew Tkachuk après le match. Nous désirions juste jouer au hockey. Nous formons une équipe physique. Nous en avons parlé en troisième période. Nous nous sommes dit que si nous devons encaisser un coup de poing, nous encaissons le coup de poing. Si nous nous faisons frapper dans le dos, nous nous faisons frapper dans le dos. Ils peuvent aussi nous darder, nous frapper au visage avec un coup de poing ou un coup de bâton. Peu importe, il faut juste l’accepter. Quand nous avions besoin de défendre nos coéquipiers, nous l’avons fait. Nous avons joué un match intelligent. C’est tout. »
En conférence de presse, Paul Maurice a dit qu’il ne pouvait pas expliquer l’indiscipline des Oilers puisqu’il porte un veston. Si l’entraîneur en chef n’avait pas une réponse précise, Greer a offert une analyse intéressante.
« Oui, ils sont tombés dans l’indiscipline, a répliqué l’ailier gauche du quatrième trio. Nous sommes une équipe physique, nous avons un gros échec avant et nous défendons d’une façon très serrée. Ça finit par les frustrer. Ils n’ont pas assez d’espace pour exécuter des jeux. Quand nous restons à cinq contre cinq, nous sommes une équipe fatigante à affronter. Nous avons exercé toute une pression pendant 60 minutes. Pour les débordements en troisième période, ça n’a pas trop d’importance. Il s’agit des émotions quand le pointage est à 5-1 ou 6-1. »
C’était juste un match. Mais les Panthers ont malmené les Oilers sur tous les fronts dans cette troisième rencontre pour prendre le contrôle de cette finale 2-1.