MONTRÉAL – Martin St-Louis cherche la feuille de statistiques sur son bureau avant de répondre à une question au sujet de l’impact physique de Josh Anderson. Il avait probablement un chiffre en tête, mais il tenait à confirmer cette donnée.
« Josh est inspirant », a dit l’entraîneur des Canadiens de Montréal. « On avait 46 mises en échec dans ce match (45, NDLR). Je m’excuse, mais c’est beaucoup. Andy (Anderson) montre la voie à suivre. Je ne peux pas compter beaucoup de matchs cette année où il n’a pas fait ça. »
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De retour devant ses partisans au Centre Bell pour ce troisième match, les Canadiens ont signé un gain de 6-3 face aux Capitals de Washington pour remporter un premier match dans cette série. Au-delà du pointage final, il y a surtout la manière.
Le Tricolore a inversé les rôles en passant de l’équipe qui se faisait intimider à l’équipe qui a dicté le ton sur le plan de la robustesse avec 45 mises en échec contre 26.
« Nous cherchions des façons de devenir encore plus physiques, a raconté Anderson. Mes coéquipiers ont lancé des rondelles en fond de territoire et j’ai réussi quelques bonnes mises en échec (6). Mais il n’y avait personne qui reculait, tout le monde fonçait. »
Anderson est l’un des six joueurs seulement qui n’ont pas écrit leur nom sur la feuille de pointage. Il n’a pas marqué, il n’a pas obtenu de passe. Le numéro 17 a toutefois étampé Nic Dowd et Rasmus Sandin avec de puissants coups d’épaule et il s’est retrouvé au cœur d’une grosse escarmouche à la fin du deuxième engagement. Tom Wilson et lui ont valsé au banc des Capitals alors que Spencer Carbery cherchait à éviter les coups et que le pauvre juge de lignes (Kyle Flemington) faisait de son mieux pour calmer les esprits.
« J’ai aimé chaque seconde de cette mêlée après la deuxième période, c’était juste fou, a affirmé l’ailier Juraj Slafkovsky. J’aurais aimé me retrouver sur la glace. J’étais assis loin sur le banc et je savais que ce n’était pas une bonne idée pour moi de sauter sur la patinoire. Je ne pouvais pas le faire. Mais c’était agréable. »
Mercredi soir après la défaite de 3-1 dans le deuxième match contre les Capitals à Washington, Slafkovsky avait un air débiné. Il refoulait pratiquement ses larmes tellement la colère l’envahissait. Deux jours plus tard, le numéro 20 avait regagné son sourire et son sens de l’humour. Slafkovsky avait l'air d'être passé du petit garçon qui se fait intimider dans une cour d’école à un jeune homme qui respire soudainement mieux.
La réponse du premier trio
Le visage de Slafkovsky a recommencé à s’illuminer pour plusieurs raisons. Il est passé de la parole aux actes en se levant dans ce troisième match, tout comme ses compagnons de trios (Nick Suzuki et Cole Caufield).
Slafkovsky, Suzuki et Caufield (un but, une passe) ont tous les trois déjoué Thompson en plus de décocher près de la moitié des tirs de l’équipe (19 sur 40). Caufield a mené le bal avec 11 tirs, comparativement à cinq pour Slafkovsky et trois pour Suzuki.
« C’était une belle victoire d’équipe, ce n’est pas important de savoir qui marque les buts, a rappelé Slafkovsky. Évidemment, nous sommes heureux de contribuer, mais tous les trios ont travaillé fort. Nous foncions en direction du filet adverse et nous étions robustes. Ce qui importe le plus, c’est que nous avons ramené la série à 2-1 et nous aurons la chance de revenir à 2-2 dimanche. »
« Nous n’avions aucun passager ce soir, a renchéri St-Louis. Mais ça doit souvent partir de tes gros joueurs, ceux qui ont de bonnes minutes et plusieurs responsabilités. Slaf a fait le boulot. C’est un jeune qui a de la fierté. Il veut aider l’équipe. Il l’a fait ce soir. »
Les histoires ne manquaient pas dans ce match complètement fou. Samuel Montembeault a passé le flambeau à Jakub Dobes à mi-chemin en deuxième période en raison d’un malaise à la jambe droite. Dans le camp des Capitals, Logan Thompson a aussi pris le chemin de l’infirmerie. Dylan Strome a percuté son gardien après le but de Slafkovsky en troisième période.
St-Louis a également joué les bonnes cartes pour ce troisième match en insérant le défenseur Arber Xhekaj à la place de Jayden Struble et en faisant confiance à Oliver Kapanen au centre du quatrième trio en raison de la mystérieuse blessure au haut du corps de Patrik Laine.
Contrairement aux deux premiers matchs à Washington, St-Louis n’avait pas à faire de la jonglerie pour cacher un attaquant comme Laine. Kapanen a fait son entrée dans la série au centre d’Emil Heineman et de Joel Armia sur le quatrième trio de la formation. S’il ne sera jamais une menace offensive de la trempe de Laine, Kapanen a au moins permis à son entraîneur de rouler quatre trios sans craindre de se faire pincer défensivement.
Christian Dvorak et Alex Newhook ont aussi touché la cible pour ainsi voir trois des quatre trios contribuer à l’attaque.