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MONTRÉAL – « Non, pas vraiment. » « Non, pas vraiment. » Encerclé par une poignée de journalistes, Cole Caufield a réfuté deux hypothèses pour décrire son but vainqueur en prolongation : il n’attendait pas un premier geste de Joey Daccord avant de décocher son tir et il n’avait pas aperçu un minuscule trou dans le haut du filet.

Devant les caméras, l'ailier des Canadiens de Montréal n’avait pas l’intention de dévoiler ses secrets après cette victoire de 5-4 en prolongation lors du match d’ouverture au Centre Bell contre le Kraken de Seattle.

Seul à son casier quelques minutes plus tard, le numéro 13 a offert une réponse plus détaillée pour expliquer la magie derrière ce tir parfait en prolongation.

« C’est toujours une question de pourcentage, nous en avions encore une fois parlé avant la rencontre. Quand tu te retrouves à cette position et que tu veux décocher un tir, tu dois calculer le risque. Il y a plusieurs facteurs à considérer. Les chances de voir la rondelle rentrer dans le filet restent minces. Je dirais que c’était plus une question de feeling. Je sentais que j’avais une chance. Quand tu marques, c’est génial. Mais si je manque la cible, tu dois pourchasser la rondelle. Heureusement, j’ai marqué. »

Sur ce jeu en prolongation, Lane Hutson a dansé avec la rondelle en territoire ennemi avant de repérer Caufield. Le petit ailier a patiné en direction du filet adverse et il a pris son tir pratiquement à la hauteur de la ligne rouge des buts. Il a logé l’objet noir directement au-dessus de l’épaule gauche du gardien du Kraken. C’était la définition d’un but inscrit par un marqueur naturel.

« C’était un assez beau but, a dit le capitaine Nick Suzuki. C’était un gros jeu de sa part. Il a marqué en deuxième période et il a ajouté un autre but en prolongation. Il est bâti pour les grands moments. »

« Nous devions une victoire à nos partisans pour ce premier match à la maison, a renchéri Caufield. Ce n’était pas toujours beau, mais nous avons accompli le boulot. Nous venons de signer trois gains d’affilée. »

Pour utiliser un bon cliché, un simple détail fait souvent la différence entre une victoire et une défaite. En prolongation, Martin St-Louis a eu la main heureuse en appelant un temps d’arrêt tout juste avant le but vainqueur.

« C’était un jeu bien dessiné », a répliqué St-Louis en conférence de presse en ne pouvant s’empêcher de rire. « Honnêtement, je voulais offrir un peu de repos. C’est beaucoup 30 secondes. À ce moment dans le match, j’étais aussi bien de l’utiliser, mon temps d’arrêt. »

Demidov l’avait prédit

Le CH n’a pas joué un match grandiose face au Kraken. C’était un jeu de ping-pong. Les locaux marquaient, les visiteurs répliquaient. Le Kraken a créé l’égalité à trois reprises avant de finalement prendre une avance d’un but en troisième période. Jared McCann avait procuré cette mince avance.

Mais le Tricolore a trouvé une façon de rebondir assez rapidement. À peine cinq secondes après la sortie de Mason Marchment du banc des punitions, Ivan Demidov a fait bondir les partisans de leur siège en déjouant Daccord d’un tir du revers après une passe de Patrik Laine.

« J’étais juste heureux de marquer, nous revenions à un pointage de 4-4, a affirmé Demidov. Je n’avais pas planifié d’attendre aussi longtemps avant de prendre mon tir, je suivais simplement le jeu. »

SEA@MTL: Demidov force la tenue de la prolongation

Après l’entraînement optionnel mardi matin au Centre Bell, Demidov avait rapidement parlé de son début de saison modeste sur le plan offensif.

« C’est peut-être le cas, mais ça viendra », avait répliqué le Russe de 19 ans. « Nous jouerons seulement notre quatrième match au sein du même trio. Ça viendra. »

Demidov avait finalement raison. Pour la visite du Kraken, le choix de premier tour en 2024 a transporté une partie de l’attaque sur ses jeunes épaules avec un but et une passe. Alex Newhook n’avait qu’à garder son bâton sur la patinoire sur sa passe en première période pour marquer son premier but de la saison.

« Nous avons beaucoup de cartes (joueurs) qui peuvent faire la différence, a dit St-Louis. Ça nous permet de nous garder dans les matchs. Et ça nous empêche de nous tirer dans le pied. Je ne dirais pas que nous nous tirions dans le pied contre le Kraken. Ce n’est pas facile de jouer contre eux, ils misent sur plusieurs vétérans. »

Contre le Kraken, Caufield, Demidov et Hutson ont servi d’as. Mais pour un autre soir, le CH se tournera vers Suzuki, Juraj Slafkovsky, Noah Dobson, Mike Matheson ou Samuel Montembeault.

Kraken vs Canadiens | Résumé 14/10/2025

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 6

Avec cette soirée de deux buts, Cole Caufield en a maintenant six lors des quatre derniers matchs d’ouverture à Montréal.

Un autre bon match de Matheson

Matheson a poursuivi sur sa lancée en ce début de saison. Il a été le joueur le plus utilisé par Martin St-Louis avec un temps de jeu de 25:19. Encore une fois utilisé à la gauche de Dobson, il a offert de précieuses minutes tant à cinq contre cinq qu’en désavantage numérique. Il a aussi obtenu une passe sur le but de Kirby Dach qui a redirigé un tir de Dobson.

« Mike est génial en ce début de saison, a affirmé St-Louis. Il a très bien joué pour chacun de nos matchs. Quand il est sur la patinoire, je me dis que nous sommes corrects. Il couvre tellement de glace. »

Dure sortie pour Xhekaj

Défenseur le moins utilisé pour la quatrième fois en autant de matchs, Arber Xhekaj a connu une difficile soirée au boulot. Il n’a passé que 10 minutes sur la patinoire, mais a été pris en défaut sur trois des quatre buts du Kraken, dont un en avantage numérique.

Il a été directement responsable du quatrième but du Kraken quand il a commis un dégagement refusé avec une mauvaise tentative de passe vers Ivan Demidov. Sur la mise au jeu subséquente, il a peiné en couverture défensive et Jared McCann en a profité pour marquer.

Xhekaj a ensuite passé les 12 dernières minutes du match sur le banc et n’a pas vu d’action en prolongation. On pourrait peut-être voir Jayden Struble au prochain match.

Un ajustement pour Wright

Pour la première fois de sa jeune carrière chez les professionnels, Shane Wright n’est pas dirigé par Dan Bylsma. Le pilote a été remercié au terme de sa première saison à la barre du Kraken et il avait été l’entraîneur du jeune attaquant à ses débuts dans la Ligue américaine à Coachella Valley.

L’ancien choix de premier tour doit donc s’adapter à une nouvelle voix, celle de Lane Lambert.

« Ç’a été une petite adaptation au début, a dit Wright en matinée. C’est un message différent, des systèmes de jeu différents de la part d’un nouveau personnel. Lane a fait du très bon travail pour faire entendre son message et pour faciliter notre compréhension de ce qu’il veut voir sur la glace. »

*Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com