MONTRÉAL – Les thèmes du manque de finition et de la difficulté à enfoncer le dernier clou dans le cercueil de l’adversaire avaient été abordés dans le camp des Canadiens de Montréal, cette semaine, malgré les deux victoires acquises aux mains des Islanders de New York et des Predators de Nashville.
Contre des équipes qui en arrachent, la formation montréalaise avait réussi à s’en tirer.
Contre les Capitals de Washington, ça n’a tout simplement pas pardonné. Les hommes de Martin St-Louis ont bousillé pas moins de quatre chances en échappée en troisième période, laissant l’adversaire créer l’égalité et éventuellement se sauver avec un gain de 4-2, samedi, au Centre Bell.
« On a connu un bon départ, a expliqué le capitaine Nick Suzuki au sujet des deux buts inscrits par les siens en première. Nous avons généralement bien joué pendant toute la soirée. Ils forment une bonne équipe. Si nous avions profité de nos chances, nous aurions obtenu un meilleur résultat.
« Nous avions une avance de deux buts. Nous les avons laissés revenir et nous avons perdu la troisième période. Celle-là est difficile à avaler. »
Difficile à avaler parce que Jayden Struble et Josh Anderson ont tous les deux eu l’occasion de porter la marque à 3-1 dans les quatre premières minutes de la troisième. Ce ne sont pas les plus grands francs-tireurs de l’équipe, on en convient, mais tout de même.
Chaque fois, Logan Thompson a fermé la porte. Quelques instants plus tard, Tom Wilson a créé l’égalité.
Puis, profitant d’une équipe visiblement fatiguée de son match à Toronto la veille, ce fut au tour de Suzuki et de Gallagher de se présenter seuls devant le gardien des Capitals avec l’espoir de redonner les devants aux locaux. Encore une fois, pas de chance.
À peine deux minutes après l’échappée de Gallagher, Wilson mettait les Capitals en avant avec son deuxième du match, et Strome enfonçait le dernier clou dans le cercueil avec moins de sept minutes à faire.
Elle est entre autres là, la différence entre une équipe dominante et une autre en reconstruction.
« Quand les gars s’échappent, c’est une action qui peut vraiment changer le résultat final, a souligné St-Louis. C’est souvent la différence entre la victoire et la défaite. Ce qui est positif, c’est qu’on a tout de même produit ces chances-là. Ç’aurait juste été plaisant d’en profiter. »
Si Suzuki semblait amèrement déçu du résultat, St-Louis avait raison de dédramatiser la situation. Le Tricolore n’a pas joué un vilain match, loin de là. Il a offert un effort soutenu, ne connaissant qu’un court relâchement en début de deuxième période.
Les locaux ont réussi à mettre les Capitals dans les câbles – on parle d’une équipe qui détient désormais 15 points de priorité sur eux au classement. Ils n’ont simplement pas été en mesure de lui passer le K.-O. Les joueurs auraient tout de même préféré obtenir plus qu’une victoire morale.
« C’est très frustrant, a admis Gallagher. Évidemment qu’ils forment une bonne équipe. Il y a une raison pour laquelle ils ont une telle fiche. Ils n’allaient pas lâcher le morceau. Nous avons eu tellement de chances d’accentuer notre avance et nous n’en avons pas profité. C’est ça qui est le plus frustrant. »
Nette amélioration
La dernière fois que les deux équipes avaient croisé le fer, St-Louis avait surpris tout le monde en déclarant que son équipe s’était « vomie dessus » pour expliquer le fait qu’elle avait laissé filer le match en accordant trois buts en troisième période.
Cinq semaines plus tard, on a pu constater les progrès réalisés par la formation montréalaise. Elle est assurément plus solide défensivement, et plus menaçante offensivement. Elle est aussi en mesure de réagir plus rapidement quand le tapis commence à lui glisser sous les pieds en plein match.
On l’a vu après le but rapide de Pierre-Luc Dubois, à 33 secondes du début de la deuxième période. Les Capitals ont bourdonné un peu par la suite, mais le CH a répliqué avec quatre présences consécutives en zone adverse pour stopper l’hémorragie à temps.
« On se corrige un peu plus rapidement, a constaté St-Louis. Avant, on pouvait passer huit ou neuf minutes à se défendre. On ne pouvait pas obtenir la présence qui nous permettait de regagner le momentum. Ce soir, on a fait du bon travail pour le reprendre. On s’améliore dans cet aspect. »
Voilà un autre point positif. Ne manque plus que la finition et l’opportunisme à travailler.
« Je pense que la leçon de ce match, c’est que tu te lèves demain matin et que tu continues à travailler parce qu’il y a des bonnes choses dans notre jeu », a conclu le pilote sur un ton positif.