Demidov Vladar badge Chaumont

MONTRÉAL – « L’équipe qui a joué le meilleur match ce soir a gagné. On va prendre le point. » Martin St-Louis a décortiqué ce revers de 5-4 des Canadiens de Montréal en tirs de barrage contre les Flyers de Philadelphie avec sa franchise habituelle.

Dans l’une de ses nombreuses analogies, St-Louis aime mentionner qu’il dit la vérité à ses joueurs et que c’est la meilleure façon pour lui d’entretenir des relations honnêtes avec son entourage.

En conférence de presse après cette défaite, où les Flyers ont dominé 42-20 dans la colonne des tirs et 72-46 dans celle des tirs tentés, l’entraîneur en chef du CH a parlé avec calme, mais il a frappé directement sur le clou pour expliquer le résultat final.

« Même quand nous nous battions pour remonter la pente, je considère que nous ne faisions pas attention aux détails dans notre jeu, a-t-il expliqué. Monty (Samuel Montembeault) réalisait de gros arrêts. Il gardait l’équipe dans le match. Nous avons profité de nos rares chances de marquer. Dans l’ensemble, c’est le match où nous manquions le plus de détails. C’était probablement notre pire match de la saison. »

À l’intérieur du vestiaire, Noah Dobson et Lane Hutson ont tenu des discours semblables à celui de leur entraîneur.

« Monty était notre meilleur joueur, il a donné une chance à l’équipe de gagner, a affirmé le défenseur. Nous restons un groupe honnête. Nous savons que nous aurons besoin de corriger plusieurs choses après ce match. Même si nous n’avons pas joué un bon match, nous avons amassé un gros point. »

« Sam a montré beaucoup de résilience dans ce match et il a volé un point pour nous, a ajouté Hutson. Il a reçu plusieurs tirs. Quand tu perds rapidement 3-0, c’est difficile pour un gardien. Il s’est battu. Nous aurons besoin d’avoir un plus grand souci des détails pour nos prochains matchs. »

Flyers vs Canadiens | Résumé | 04/11/2025

Un faux départ et un retour en force

Avant la visite des Flyers au Centre Bell, le CH n’avait donné que des miettes à ses rivaux en première période avec cinq buts en douze matchs. Les Flyers ont brisé ce mur défensif avec trois buts lors des huit premières minutes de cette rencontre.

Avec trois buts, dont deux en supériorité numérique, les Flyers n’ont rien fait pour rebâtir la confiance de Montembeault. Mais l’homme masqué n’a pas abandonné. Il s’est relevé tranquillement. Et les joueurs devant lui ont commencé à jouer au hockey en deuxième période.

Le CH a effacé un retard de trois buts en marquant quatre fois d’affilée en deuxième période. Kirby Dach (deux fois), Nick Suzuki et Ivan Demidov ont tour à tour déjoué Dan Vladar qui ne respirait en rien la confiance. À l’image des Flyers en première période, les Canadiens ont touché la cible deux fois en supériorité numérique (Suzuki et Demidov).

S’il y a un aspect positif à ce match, c’est que le Tricolore a trouvé une façon de rebondir. Avec le niveau de talent au sein de cette équipe, un retard de trois buts ne constitue pas un puits sans fond.

Questionné à savoir s’il y a un danger à voir son équipe se tourner trop facilement vers son talent, St-Louis a offert une réponse rapide.

« Le seul danger, c’est si tu n’en parles pas, a-t-il répliqué. Je ne pense pas qu’il y aura du danger. »

Quand on parle de talent brut, il y a quelques jeux qui remontent à la surface dans ce match : la passe de Demidov sur le but de Suzuki à cinq contre quatre, le tir de Demidov sur son propre but et les deux passes de Lane Hutson et ses feintes rapides pour mystifier les rivaux (dont Jacob Gaucher).

Mais tous les entraîneurs le diront, le talent ne suffit pas. Il faut une aussi grande dose de travail, de détermination et de courage pour bâtir une équipe gagnante. Dans les dernières secondes de la prolongation, le capitaine Nick Suzuki a coché les trois dernières cases en bloquant un tir de Travis Konecny avec son patin droit. Sans ce jeu, les Flyers et le CH n’auraient peut-être pas poursuivi cette soirée en tirs de barrage.

Ironiquement, Travis Zegras avait dit en matinée qu’il y avait deux clés pour ralentir son bon ami Cole Caufield : se placer dans les lignes de tir et ne pas se rendre en prolongation.

Les Flyers, qui ont limité Caufield à une seule passe, n’ont pas réussi à éviter la prolongation. Malgré cela, ils ont gagné ce match. Zegras est celui qui a marqué l’unique but en tirs de barrage.

Vladar, qui n’avait pas un bon match dans le corps, a stoppé Demidov, Caufield et Suzuki lors de la fusillade.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match: 65,2 %

C’est le taux d’efficacité de Trevor Zegras, le héros de la soirée, en tirs de barrage (15/23). Il domine cette catégorie dans toute l’histoire de la LNH parmi les joueurs qui ont au moins 20 tentatives.

Le pire scénario

Déjà qu’ils tiraient de l’arrière après le premier tir de la rencontre, les Canadiens n’auraient pu vivre un pire scénario quand les défenseurs Mike Matheson et Noah Dobson ont été punis à 28 secondes d’intervalle. Les deux rocs de l’infériorité numérique au cachot, les Flyers en ont profité.

« Tu te croises les doigts, a dit St-Louis au sujet de la situation. Ces gars-là sont habituellement sur la glace dans ces situations-là. Ça ne t’aide pas. »

Cam York a inscrit son premier de la saison grâce à un boulet sur réception, puis Bobby Brink a sauté sur un retour de lancer pour accentuer l’avance des siens. Ces trois buts en l’espace de 7:50 ont plombé le moral des hommes de St-Louis et des amateurs… jusqu’à la remontée improbable de la deuxième.

Une première importante

Jacob Gaucher disputait le septième match de sa carrière dans la LNH, son tout premier « officiel » au Centre Bell. L’attaquant québécois jamais repêché avait foulé la patinoire montréalaise à l’occasion d’un match préparatoire, mais celui de mardi avait une saveur encore plus particulière.

Une dizaine de membres de sa famille et de ses amis avaient fait le voyage pour vivre le moment avec lui. Il a finalement passé 6:23 sur la patinoire, et a été l’attaquant le moins utilisé par Rick Tocchet.

« C’est excitant de jouer un premier match au Centre Bell, avait-il dit en matinée. J’essaie de me dire que c’est un match comme un autre. Mais c’est ici que je venais avec mes parents dans ma jeunesse. J’ai eu la chance de jouer un match préparatoire, mais c’est une autre histoire pour un match de saison. »

De la grande visite

Le directeur général de la formation canadienne en vue des prochains Jeux olympiques, Doug Armstrong, et son adjoint Don Sweeney étaient sur la galerie de presse pour la rencontre.

Les deux décideurs ont sans doute eu à l’œil Nick Suzuki, Samuel Montembeault, Noah Dobson et Mike Matheson, les candidats potentiels du côté des Canadiens. L’attaquant Travis Konecny et le défenseur Travis Sanheim étaient quant à eux les cibles du côté des visiteurs.

Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com