Alain Nasreddine badge Chaumont

DALLAS – Alain Nasreddine sortait de la glace au American Airlines Center après un entraînement optionnel. Il avait encore ses patins, ses gants et son bâton dans ses mains quand il s’est entretenu pour quelques minutes avec LNH.com à l’aube de ce cinquième match de la finale de l’Ouest où les Stars de Dallas joueront leur survie.

« J’ai un peu de temps, mais je sais que Pete (Peter DeBoer) m’attend avec les autres entraîneurs pour une rencontre, a lancé Nasreddine avec le sourire au visage. Il y a toujours du travail pour un entraîneur, ça n’arrête jamais. »

Les Stars ont une montagne à gravir avec un retard de 3-1 dans cette série face aux Oilers d’Edmonton. Ils joueront pour une deuxième fois depuis le début des séries une rencontre où l’élimination sera à l’enjeu. Au premier tour des séries, les Stars avaient gagné le septième match 4-2 contre l’Avalanche du Colorado.

Derrière le banc pour ce cinquième match de la finale de l’Ouest, Nasreddine pourrait bien se ronger les ongles.

« Oui, je serai nerveux, je dirais même que je le serai à 100 %, a-t-il répliqué. Je n’ai pas joué depuis longtemps, mais j’ai toujours comme philosophie que c’est plus facile comme joueur de contrôler le stress. Comme joueur, tu es sur la glace et tu dictes l’action. Comme entraîneur, tu ne peux pas marquer un but ou bloquer un tir. Il y a de l’action pendant un match et tu dois prendre des décisions, mais ce n’est pas la même chose. »

« Dans une série quatre de sept, il y a toujours plusieurs ajustements pour les entraîneurs, a-t-il continué. Nous nous parlons énormément au sein du groupe des entraîneurs. Nous voulons toujours réviser nos stratégies et nos approches. »

Parmi les stratégies, il y a toujours celle de vouloir ralentir le monstre à deux têtes des Oilers: Connor McDavid et Leon Draisaitl. Kris Knoblauch les utilise au centre de deux trios différents pour la majorité du temps dans cette finale de l’Ouest. Dans son rôle de responsable des défenseurs, Nasreddine n’a pas le choix de garder son regard sur le 97 et le 29.

« Je regarde mes confrontations comme entraîneur des défenseurs. Quand McDavid saute sur la glace ou quand Draisaitl saute sur la patinoire, j’ai besoin de m’assurer d’avoir les bons défenseurs, a-t-il expliqué. C’est un gros défi, mais tu as besoin de cinq joueurs pour les contenir, pas juste de deux défenseurs. Il faut limiter les revirements et ne pas leur donner trop d’espace. McDavid a tellement de rapidité en possession de rondelle que tu ne dois pas lui offrir trop d’air. »

Trois en trois

À sa troisième saison comme adjoint à Peter DeBoer, Nasreddine participe à sa troisième finale de l’Ouest. En 2023, les Stars ont perdu contre les Golden Knights, alors qu’en 2024, ils sont tombés face aux Oilers.

Un autre revers pourrait porter ombrage à l’exploit d’atteindre le carré d’as pour trois ans de suite. Questionné à ce sujet, l’homme de 49 ans a logiquement choisi de rester dans le présent.

« Je ne peux pas dire entaché. Et nous ne pensons pas de cette façon. Nous perdons 3-1, nous croyons encore en nos chances. Il y a du caractère au sein de cette équipe. Nous avons souvent surmonté de l’adversité et nous misons sur des joueurs expérimentés. Quand nous avons gagné au deuxième tour, nous étions heureux d’atteindre la finale de l’Ouest pour une troisième année d’affilée. C’est un bel exploit, mais nous ne nous satisferons pas juste de ça. Nous aurons maintenant besoin de gagner ce cinquième match. Nous penserons un match à la fois. »

« Nous avons généré de l’offensive dans nos deux derniers matchs même si nous n’avons marqué que deux buts, a-t-il continué. Ça peut sembler étrange, mais nous nous améliorons à tous les matchs. Nous aurons toutefois besoin de finir nos jeux. Il faut là mettre dedans. »

Toujours le même rêve

Nasreddine, qui a joué 74 matchs dans la LNH comme défenseur, a déjà un bon bagage d’expérience dans le métier d’entraîneur. Il a agi comme adjoint avec les Penguins de Wilkes-Barre dans la Ligue américaine de 2010-11 à 2014-15. Il a ensuite travaillé pendant sept saisons comme adjoint chez les Devils, les cinq premières avec son complice des premières heures en John Hynes et les deux dernières avec Lindy Ruff.

Au mois de décembre 2019, Nasreddine avait remplacé Hynes pour le reste de la saison 2019-20 comme entraîneur en chef chez les Devils.

S’il a goûté au rôle d’entraîneur en chef pour seulement quelques mois, le Québécois n’a pas fait un trait sur cette ambition.

« J’aime mon rôle d’adjoint avec les Stars, mais tu aspires toujours à un poste d’entraîneur en chef, a-t-il répliqué. Je n’oublierai jamais cet objectif. Mais pour moi, le meilleur chemin est de gagner. Je me retrouve dans un bon environnement avec les Stars. Nous avons toujours une bonne équipe. Nous faisons face à de l’adversité en ce moment avec un retard de 3-1 en finale de l’Ouest.

« Sur le plan personnel, je vis avec ma famille à Dallas. À ma première saison, je restais seul. Ce n’est plus le cas depuis l’an dernier. Maintenant que nous sommes regroupés, j’ai toutefois des enfants qui partent pour jouer au hockey ailleurs! Ça fait partie de la vie. Nous avons un beau nid familial à Dallas. »

Nasreddine, qui avait paraphé un contrat de quatre saisons avec les Stars, entamera l’an prochain la dernière année de ce long pacte. Il devrait logiquement rester aux côtés de DeBoer.

« J’apprends de lui. C’est aussi simple que ça. Peter a énormément d’expérience. Il a vécu plusieurs matchs no 7 aussi dans la LNH. Il est toujours bon pour construire ses plans. Il a un dossier parfait de 9-0 dans les matchs no 7. Il se concentre sur tous les détails possibles. J’ai aussi appris à le connaître. À mon arrivée à Dallas, je ne le connaissais pratiquement pas et c’était la même chose pour lui. Nous avons développé une belle complicité, une belle confiance entre nous. »