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Fidèle à ses habitudes, Yanni Gourde arborait un large sourire après l'exténuante victoire de 3-2 que venait de signer le Lightning de Tampa Bay face aux Blue Jackets de Columbus en cinquième période de prolongation, lundi.

Certains diront qu'il aurait été difficile de faire le contraire après avoir remporté le quatrième plus long match de l'histoire de la LNH (150:27) et pris une avance de 1-0 dans la série de première ronde entre les deux équipes. C'est un point valide. Or, c'est à se demander où l'attaquant québécois est allé puiser le peu d'énergie nécessaire pour sourire.

« Je pense que la clé dans un match comme celui-là, c'est de sortir de la patinoire quand tu es très fatigué, a expliqué Gourde. Tu dois garder tes présences courtes et je crois qu'en faisant ça, tu évites de faire une erreur à cause de la fatigue. Si on a des gars frais… »

Faisons une petite pause ici, comme l'a fait le patineur originaire de Saint-Narcisse. Ce que vous ne pouvez pas voir dans cette transcription, c'est que Gourde a trébuché dans quelques mots en répondant à la question en anglais. Il a oublié de prononcer le « f » dans le mot « shift (présence) » et il a dit « french » au lieu de « fresh (frais) ».

À ses côtés, son compagnon de trio Barclay Goodrow peinait à se retenir pour ne pas rire. C'est là que Gourde a décidé de reconnaître son léger problème de prononciation.

« Mon Dieu! Mon anglais est terrible, s'est-il exclamé en riant. C'est ma faute. Je suis plutôt fatigué en ce moment, je crois que vous pouvez le remarquer (rires). Donc, ce que je disais, c'est que quand tu envoies des gars frais sur la glace, c'est beaucoup plus facile. »

Après le match qu'il a connu, il est tout pardonné. Gourde a marqué le but égalisateur en tout début de troisième période - c'est-à-dire quelques heures avant la fin du match - en plus de distribuer quatre mises en échec et de décocher six tirs au but.

Par-dessus tout ça, il a joué son rôle de peste avec l'aplomb qu'on lui connaît. Il a été d'à peu près toutes les escarmouches qui ont suivi les innombrables coups de sifflet, et a même eu maille à partir avec Joonas Korpisalo, auteur de 85 (!) arrêts, au terme de la première période de prolongation.

Ce court épisode de chamaillage juste avant de retraiter au vestiaire a fait en sorte que les bancs des deux équipes se sont vidés, et qu'il y a eu quelques discussions animées au centre de la patinoire.

En séries, tous les moyens sont bons pour déranger l'adversaire - surtout un gardien au sommet de sa forme comme le Finlandais.

« Ç'a été un grand test pour notre patience », a-t-il admis lorsqu'on lui a fait remarquer que le Lightning avait tenté quelque chose comme 180 tirs vers le filet adverse.

« Nous avons gardé le cap. Nous avions un plan de match et nous l'avons respecté tout au long de la soirée. Nous avons continué d'envoyer la rondelle au filet. Je crois que ç'a été fort important pendant les périodes de prolongation. »

Les présences qu'il a effectuées en compagnie de Goodrow et de Blake Coleman l'ont été tout autant. Si le Lightning s'est fait reprocher de ne pas jouer un style assez abrasif pour les séries, l'an dernier, ces trois-là ont compris le message. Et ils pourraient vite devenir un problème pour les Blue Jackets.