Bergevin molson badge laflamme

BROSSARD - Marc Bergevin affirme qu'il n'a jamais vu venir le coup de la débandade des Canadiens de Montréal cette saison. Le directeur général de l'équipe admet cependant avoir commis des erreurs d'évaluation qui ont fait qu'il a abordé la saison avec un surplus d'optimisme.
« Rien n'indiquait qu'on s'en irait où on s'en est allé », a déclaré Bergevin en dressant le bilan de la saison de misère du Tricolore, lundi. « La saison précédente, nous avions terminé premiers de notre section avec une récolte de 103 points. Nous avions perdu au premier tour contre les Rangers de New York, une élimination décevante. Nous avons perdu des joueurs, mais rien ne laissait présager que nous allions dans la mauvaise voie. »

Les Canadiens ont frappé le mur de plein fouet en terminant au 28e rang de la LNH, avec un maigre total de 71 points.
Le constat de l'organisation : un problème d'attitude a miné l'équipe avant même le début de la saison.
« Je crois fermement qu'en ayant adopté une attitude différente nous n'aurions pas subi 40 défaites en temps réglementaire, a-t-il avancé. Ç'a commencé au camp d'entraînement. Nous ne nous sommes pas battus pour l'obtention d'une place en séries éliminatoires. Nous n'avons jamais été dans le coup. Nous montrions une fiche de 1-6 après sept matchs. Nous avons creusé notre propre trou et nous avons été incapables d'en sortir. Nous sommes remontés un peu en novembre, mais sans plus et c'est ça qui est inacceptable. »
Bergevin a réfuté avec véhémence l'explication des blessures.
« Je veux être clair : nous ne nous retrouvons pas ici aujourd'hui en raison des blessures, a-t-il insisté. Il y a deux saisons, l'équipe avait été ébranlée psychologiquement par la perte de Carey Price. Cette saison, les blessures n'ont rien à voir. Nous avons été privés de Shea Weber pour une cinquantaine de matchs, ça n'a pas aidé. Personne n'a pris le relais et ç'a affecté l'équipe. L'attitude doit s'améliorer grandement. »
Prenant place à ses côtés, le président et copropriétaire du CH Geoff Molson a renchéri aux propos de Bergevin, à qui on a demandé si un ménage devait être fait dans le vestiaire.
« J'ai posé la question à Marc dimanche et oui il y en a (des joueurs qui doivent changer d'attitude). Ceux qui ne sont pas prêts à changer ne seront pas là la saison prochaine », a-t-il annoncé.
Molson, qui a fait la promesse que l'organisation communiquera mieux avec les partisans, a assuré que le statu quo est de toute façon inacceptable.
« L'attitude est sûrement une explication, mais le véritable message c'est que nous n'avons pas été suffisamment bons, et que nous devons être meilleurs. Il y aura des changements afin que nous soyons meilleurs. Nos meilleurs joueurs n'ont pas été à leur mieux cette saison. Nous devrons tous l'être la saison prochaine.
« Marc et moi sommes sur la même longueur d'onde et c'est le moment d'agir. »
Le cas Price
Questionné précisément au sujet de Price, Bergevin a admis qu'il a connu une saison difficile sur le plan des performances et de l'attitude.
« Carey n'est pas le plus jasant, a-t-il mentionné. J'ai discuté de ça avec lui ce matin lors de la rencontre de sortie de saison. J'ai connu Mario Lemieux. J'ai grandi avec lui. Mario et Carey possèdent des personnalités semblables. Mario n'est pas jasant, mais quand il arrive quelque part il dégage de la prestance. Carey est un peu comme lui. Des athlètes comme eux ne réalisent pas à quel point ils peuvent influencer leur équipe, positivement ou négativement. C'est ma tâche et celle de Claude [Julien, l'entraîneur] de lui faire réaliser. Il a connu une saison difficile, mais il n'est pas le seul joueur vedette qui a connu des problèmes. Notre mauvaise saison n'est pas qu'attribuable aux déboires de Carey, mais c'est un rouage très important pour nous. »
Molson a dit souhaiter que l'ovation que les amateurs lui ont réservée lors de sa dernière présence au Centre Bell, la soirée où il a amélioré le record d'équipe au chapitre des présences de gardiens devant le filet, contribue à rétablir les ponts.

« Les partisans aiment Carey Price, et lui veut bien faire pour l'équipe. »
Bergevin a ajouté que Price a peut-être été plus affecté qu'on le croit par les critiques formulées à son endroit.
« Au-delà de l'image froide qu'il dégage, il y a un être sensible. Il a affirmé après le match de son record que l'ovation des partisans lui avait fait beaucoup de bien et que c'est ce dont il avait besoin. Le message que j'ai laissé à Carey qu'il y a peut-être 99 pour cent des gens qui t'aiment. Ne porte pas attention au 1 pour cent restant. C'est peut-être ce qu'il a fait. »
Pacioretty : bouche cousue
Pour ce qui est de la situation contractuelle de Max Pacioretty, dont l'entente est encore valide pour une saison, Bergevin n'a pas voulu se compromettre comme il l'avait fait dans le dossier de Price, il y a un an.
« Je ne peux pas répondre à la question parce que je ne commente pas les rumeurs impliquant des joueurs et que je ne parle pas de transactions.
« Max, comme la plupart de nos meilleurs éléments, a connu une saison décevante. Il le sait, mais je ne le blâme pas plus qu'un autre. »
Plus tard, le directeur général a indiqué que Pacioretty fait partie des plans d'avenir de l'équipe, à titre de capitaine.
Les Canadiens pourraient amorcer les négociations contractuelles avec Pacioretty à compter du 1er juillet. L'an dernier, dès le 2 juillet, ils avaient conclu une entente de 84 millions $ pour huit saisons avec Price.
Bergevin n'a pas dévoilé son plan d'action des prochains mois. Au cours des prochaines semaines, il va poursuivre l'évaluation de tout le personnel d'encadrement.
Il n'a pas fait de cachette qu'il sera intensément à la recherche d'un joueur de centre et d'un défenseur gaucher de premier plan, dans l'ordre. Il a dit avoir tenté de combler les grandes lacunes de l'équipe pendant la saison en contactant maintes fois ses homologues.
« Les gens ne le savent pas, mais j'ai été très actif au téléphone. Je ne peux pas dire que je suis passé proche (de réaliser un échange). Il y en a de moins en moins dans la LNH, comme vous le constatez. »
Il a expliqué que la marge de manœuvre d'environ 8 millions $ sous le plafond salarial qu'il avait sous la main n'avait pas été planifiée. C'était l'argent budgété afin de retenir les services des Russes Andrei Markov et Alexander Radulov. Markov a préféré retourner dans son pays tandis que Radulov a accepté l'offre des Stars de Dallas.
« Même avec ces deux-là, l'équipe n'aurait pas fait mieux en affichant la même attitude », a avancé Bergevin.