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EDMONTON – « Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. » Admiratif de la magie de Brad Marchand, Matthew Tkachuk n’arrêtait pas de répéter cette phrase après le deuxième but de son coéquipier.

Tkachuk restait incrédule devant ce qu’il venait de voir. Assis au banc des siens, il martelait toujours les mêmes trois mots en offrant des câlins à Aleksander Barkov, Dmitry Kulikov, Nate Schmidt et Aaron Ekblad.

Il y a des buts qui marquent une finale de la Coupe Stanley. Des buts qu’on verra encore dans 10 ans, dans 20 ans. Marchand en a marqué deux dans cette victoire de 5-2 des Panthers contre les Oilers lors du cinquième match de la finale, samedi, au Rogers Place.

En deuxième période, Marchand a volé la cape d’un super héros en sautant dans le dos de Jake Walman pour récupérer la rondelle et couper vers le centre de l’enclave. Il a terminé sa route en glissant le disque entre les jambières de Calvin Pickard. Avec ce but, les Panthers prenaient une avance de 3-0. Et ils venaient d’assommer les Oilers et de réduire au silence les bruyants partisans albertains.

« J’ai juste dit wow en voyant ce but », a affirmé le joueur de centre Anton Lundell, l’un des compagnons de trio de Marchand avec Eetu Luostarinen.

FLA@EDM, #5: Marchand marque un deuxième but sensationnel

Marchand, qui partageait le podium avec Sam Reinhart après la rencontre, a offert un brin d’explication pour cette pièce de jeu remarquable.

« Tout commence avec un bon bâton de Lusty (Luostarinen) à notre propre ligne bleue, a expliqué le numéro 63. J’ai essayé de me faufiler vers le centre de la glace et de placer une rondelle au filet. Honnêtement, je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé. Je n’ai pas vu la reprise. La rondelle s’est frayé un chemin. C’était une bonne sensation. »

À l’image d’Alain Choquette dans ses années de gloire, Marchand avait plus qu’un tour de magie dans son sac pour cette cinquième rencontre. En première période, il a déculotté le défenseur Mattias Ekholm et décoché un tir parfait dans le haut du filet pour inscrire le premier but du match. Sur ce jeu, il a saisi une rondelle poussée par Lundell, après une mise en jeu au rond central, avant de battre la défensive des Oilers avec ses mains et sa rapidité.

FLA@EDM, #5: Marchand ouvre la marque de façon magnifique

À 37 ans, Marchand a maintenant six buts en cinq matchs face aux Oilers. Il a obtenu des doublés lors du match no 2 et no 5. Les deux fois, il a inscrit le but vainqueur.

« Marchy fait absolument tout sur la glace pour nous, a affirmé le joueur de centre Sam Bennett. Il est le joueur que nous désirons suivre. Il est un meneur naturel. Il parle quand il en ressent le besoin à l’intérieur de notre vestiaire. Mais il parle aussi avec ses actions en réalisant tout un boulot. Il est inspirant. Il fait un travail fantastique pour notre équipe. »

À sa quatrième visite en finale de la Coupe Stanley (2011, 2013, 2019 et 2025), Marchand a maintenant touché la cible 13 fois en 25 rencontres.

Bennett, l’autre machine offensive

Dans le vestiaire de l’équipe adverse au Rogers Place, les yeux de Bennett s’illuminaient quand il décrivait l’impact de Marchand. Mais il n’y a pas juste Marchand comme moteur offensif des Panthers. Bennett reste bien au cœur de cette puissante attaque.

C’est lui qui a marqué le deuxième but des siens dans cette victoire. Il a surpris Pickard d’un tir vif en récupérant un lancer bloqué par Ekholm contre Tkachuk. En 22 matchs depuis le début des séries, Bennett a réussi 15 buts, dont 13 sur des patinoires adverses (un record de la LNH pour un parcours éliminatoire).

En cinq matchs contre la bande à McDavid et Leon Draisaitl, Bennett a marqué cinq buts.

À eux seuls, Marchand (6 buts) et Bennett (5 buts) ont donc marqué près de 50% de tous les filets des Panthers dans cette finale. Ils ont 11 des 23 buts (47,8%).

« Ils lisent tellement bien les contextes d’un match, a affirmé Paul Maurice au sujet de ses deux attaquants. Ils restent calmes et ils ne s’excitent pas trop selon les variations à l’intérieur d’un match. Ils ont aussi une grande force mentale et ils ont la patience pour attendre les bons moments grâce à leur expérience. »

Les Panthers n’ont pas gagné ce match uniquement en raison de Marchand et de Bennett même s’ils ont agi comme des acteurs clés. Sergeï Bobrovsky a remporté son duel face à Pickard en bloquant 19 tirs. Défensivement, les Panthers ont également renoué avec leur propre identité en trouvant des façons d’étouffer les gros noms des Oilers.

Ils ont mérité ce gain sur la route. Et ils se retrouvent maintenant à une seule victoire d’une deuxième conquête d’affilée de la Coupe Stanley. Ils auront l’occasion d’éliminer les Oilers à la maison lors du sixième match.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 5

Brad Marchand a rejoint Mario Lemieux en tant que seuls joueurs à avoir marqué au moins cinq buts dans deux finales différentes. La peste est le premier à réaliser l’exploit avec deux équipes (Bruins en 2011 et Panthers en 2025).

Panne d’huile

Pour la cinquième fois dans cette finale, les Panthers ont inscrit au moins deux buts dans les 20 premières minutes de jeu. À un moment ou à un autre, ils allaient bien finir par conserver cette avance.

Les locaux ont amorcé le match de façon plutôt solide, mais ils sont complètement tombés à plat après le premier quart de l’engagement. C’est à partir de ce moment que les visiteurs ont commencé à prendre l’ascendant sur le match.

Ils ont blanchi les Oilers de la colonne des tirs dans les 11 dernières minutes de l’engagement, marquant deux buts dans cet intervalle. C’est à peu près tout ce dont ils avaient besoin.

Enfin McDavid

Petit signe positif pour les Oilers, Connor McDavid a donné signe de vie en marquant son premier but de la finale en troisième période. Ç’en était un beau, mais il est arrivé trop tard.

Le capitaine a accepté la brillante passe d’Evan Bouchard pour se moquer de Sergei Bobrovsky avec quelques feintes savantes. L’espoir d’une remontée s’est emparé du Rogers Place pendant exactement 46 secondes. C’est le temps que ç’a pris à Sam Reinhart pour redonner trois buts de priorité aux Panthers.

La formation albertaine devra espérer que ce but propulsera McDavid pour le prochain match parce que ç’en sera un très important.

Des chances bousillées

Même s’ils n’ont à peu près rien généré à forces égales, les Oilers ont obtenu deux chances de réduire l’écart sur le jeu de puissance.

La porte s’est ouverte à deux reprises dans les 10 premières minutes de la deuxième période. Ç’aurait pu être un tournant. Or, les Panthers ont été très solides défensivement et les ont limités à seulement quatre tirs en quatre minutes de jeu de puissance.

« Nous avons eu de bonnes premières chances, mais nous devons trouver le moyen d’en générer des deuxièmes et des troisièmes, a observé Ryan Nugent-Hopkins. Il faut les sortir de leur formation. Nous resterons confiants et positifs et nous tenterons de corriger quelques trucs. »

Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste principal LNH.com