FleuryThibaultLNH072520

Nous voilà presque rendus. Après ce qui a dû être un processus fort complexe et tout un défi de logistique à relever, la LNH semble avoir trouvé la bonne recette pour être en mesure de présenter les séries éliminatoires de la Coupe Stanley en plein été.

On peut imaginer toute l'adaptation que ç'a demandée aux organisateurs et aux équipes. Maintenant que c'est fait, c'est maintenant aux joueurs, et en particulier aux gardiens, de trouver le moyen de s'adapter pour arriver en séries à peu près au niveau où ils étaient, il y a quatre mois.

On ne se fera pas de cachette, le défi est majeur même si les joueurs sont sans doute relativement en bonne forme. Ils ont eu beau s'entraîner en gymnase et à la maison, reste que l'accès aux patinoires était très restreint, voire inexistant. Tout le monde devra retrouver son synchronisme et sa forme de match.

Pour les gardiens, le confinement a probablement été un peu plus pénible. Les joueurs ont pu trouver certaines alternatives à la patinoire, notamment avec les patins à roues alignées, mais les outils pour les gardiens sont plus limités. Il y a des planches glissantes pour les déplacements, mais rien ne remplace le fait d'affronter des 2-contre-1, des 3-contre-2, des désavantages numériques ou des tirs déviés.

Ils ont besoin de se retrouver en situation de match pour revenir rapidement à leur plein potentiel. Une fois rendu dans les villes-hôtesses, le temps ne sera plus aux ajustements. Avec des séries au meilleur de cinq matchs pour les équipes qui participeront à la ronde de qualification, le temps d'adaptation sera très court. Dans le contexte, il n'y a pas mille-et-une façons de le faire.

Le meilleur moyen, à mon avis, c'est d'aborder chaque entraînement comme si c'était un match, un peu comme le font les gardiens auxiliaires qui se voient confier le filet une fois aux dix jours. Ils doivent redoubler d'ardeur et s'assurer d'avoir un maximum de concentration à chaque exercice. C'est là que l'expression « on joue comme on pratique » prend vraiment tout son sens.

Est-ce une préparation optimale? Probablement pas. Je ne connais pas un joueur qui va dire que c'est le meilleur camp d'entraînement qu'il a eu de sa carrière. Les joueurs ne sont pas tous arrivés en même temps, il y a eu des entraînements en petits groupes. Ce n'est pas l'idéal. Mais c'est ce que la situation commande et toutes les équipes sont sur un pied d'égalité à cet égard. Ce sont les mêmes règles pour tout le monde.

L'important pour les gardiens, ce sera de connaître un très bon match préparatoire, la semaine prochaine, et d'essayer de bâtir là-dessus pour les séries de qualification. Ce sera la clé du succès parce que le rythme risque d'être assez infernal quand la rondelle tombera.

Les séries, c'est synonyme de vitesse, d'intensité et de circulation dense devant le filet. Après quatre mois d'inactivité, le calendrier ne laissera pas beaucoup de répit aux équipes et celles qui veulent se rendre jusqu'au bout devront bûcher dur malgré la fatigue qui s'accumulera rapidement.

Incertitude

Un bref coup d'œil à ce qui se passe dans les différents camps d'entraînement permet de constater que la situation devant le filet de plusieurs équipes est encore très incertaine. Tout près de la moitié des 24 formations ont indiqué être en évaluation pour déterminer lequel de leurs gardiens elles enverront dans la mêlée à leur premier match.

À moins de compter sur un no 1 bien établi, comme c'est le cas à Montréal où Carey Price devrait amorcer tous les matchs, je ne serais pas surpris de voir un jeu de chaise musicale devant certains filets. Les séries de qualification sont tellement courtes, et la marge de manœuvre tellement mince, que les entraîneurs n'hésiteront pas bien longtemps avant de faire un changement si les choses tournent mal.

C'est un peu le reflet de ce qui s'est passé tout au long de la saison. Il n'est plus rare de voir un gardien perdre son poste parce que son auxiliaire se met à tout arrêter. Les équipes vont rapidement tester l'eau - elles sont déjà en train de le faire pendant les matchs intraéquipes - et faire confiance à celui qui est le plus en possession de ses moyens.