Peter_Deboer

Dans le cadre des textes de la série « Tête-à-tête avec… », nous nous entretenons avec des acteurs du monde du hockey afin d'en apprendre plus sur leur vie sur la glace et à l'extérieur. Cette édition spéciale de saison morte met en vedette le nouvel entraîneur des Stars de Dallas Peter DeBoer, qui a été embauché le 21 juin.

Peter DeBoer est prêt à se remettre au travail.
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L'homme de 54 ans a été embauché par les Stars de Dallas pour remplacer Rick Bowness, qui a démissionné le 20 mai après trois saisons. Ç'a été un nouveau départ rapide pour DeBoer, qui a été congédié par les Golden Knights de Vegas le 16 mai. Vegas a conclu la saison avec un dossier de 43-31-8, à trois points des Predators de Nashville et de la deuxième place de quatrième as donnant accès aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley dans l'Association de l'Ouest. Les Golden Knights ont maintenu une fiche de 98-50-12 sous les ordres de DeBoer, atteignant les séries éliminatoires à ses deux premières saisons derrière le banc avant de les rater en 2021-22.
Les Stars (46-30-6) sont entrés en séries en occupant la première place de quatrième as dans l'Ouest la saison dernière et ils se sont inclinés en sept matchs au premier tour face aux Flames de Calgary. En 2020, ils avaient atteint la finale de la Coupe Stanley contre le Lightning de Tampa Bay, où ils avaient perdu en six rencontres.
« Chaque fois que tu es congédié, ça te fait prendre un pas de recul pendant un bout de temps », a dit DeBoer lundi. « Celui-là a probablement été le plus difficile que j'ai vécu en raison des circonstances. Cela dit, quand [le directeur général de Dallas] Jim Nill m'a appelé, je n'ai pas mis de temps à retrouver la motivation, surtout quand il a commencé à parler des joueurs et des jeunes qui s'en viennent. »
DeBoer a connu du succès à plusieurs endroits dans la LNH. Il montre un dossier de 513-379-123 en 14 campagnes avec les Golden Knights, les Sharks de San Jose, les Devils du New Jersey et les Panthers de la Floride. En séries, il a conservé une fiche de 68-55 et conduit les Devils en finale en 2012 (défaite en six parties contre les Kings de Los Angeles) et les Sharks en finale en 2016 (défaite en six matchs contre les Penguins de Pittsburgh).
LNH.com s'est entretenu avec DeBoer à propos de divers sujets, comme son passage avec les Golden Knights, la perspective de diriger Joe Pavelski de nouveau et la formation des Stars cette saison.
Tu as parlé de la manière dont les choses se sont terminées avec Vegas. À quel point la dernière saison a-t-elle été difficile?
« C'était très frustrant, car nous étions bien au fait du potentiel de ce groupe et nous étions enthousiastes par rapport à celui-ci. L'année précédente, nous avions rivalisé avec le Colorado pour l'obtention du trophée des Présidents en fin de saison, puis nous les avions battus en séries éliminatoires en deuxième ronde pour atteindre la finale d'association. Il y avait beaucoup de fébrilité et d'impatience avant la saison dernière, et je ne peux pas la décrire autrement qu'en disant que ç'a été une catastrophe en raison de blessures et de nombreux problèmes. J'étais fier de notre personnel et des joueurs disponibles pour nous en raison de la manière dont ils ont compétitionné et des efforts qu'ils ont fournis. Nous avons tout de même terminé la saison avec 94 points, ce qui est un exploit dans les circonstances selon moi. Cela dit, d'autres personnes ne pensaient pas la même chose. »
Tu as travaillé avec Pavelski lorsque tu as dirigé les Sharks. As-tu hâte d'être réuni avec lui?
« Il est l'un de mes joueurs préférés parmi ceux que j'ai dirigés. Quand nous avons tous les deux quitté San Jose, j'assumais que je n'aurais plus la chance de travailler avec lui. C'était la même chose avec Joe Thornton et Brent Burns. J'ai adoré tous ces gars-là. La manière dont le monde du hockey fonctionne est drôle parfois. Je n'ai jamais vu ça venir, mais je suis très, très enthousiaste. Il rend mon travail d'entraîneur tellement plus facile en raison de son leadership, de sa manière de se préparer, de jouer et de s'entraîner. Il impose aussi le respect dans le vestiaire. »

CGY@DAL, #3: Pavelski brise l'égalité en A.N.

Quand tu repenses au trio de Pavelski, Jason Robertson et Roope Hintz la saison dernière, crois-tu que c'est Joe qui était en grande partie responsable des succès de cette ligne, combiné au talent et à la vitesse des deux autres?
« Il y avait véritablement quelque chose de spécial entre les trois. Par expérience, je sais que les succès d'un trio et la chimie sont difficiles à reproduire. Tu ne veux pas sous-estimer une chimie comme celle-là quand tu as trois joueurs qui se complètent aussi bien.
« En même temps, le défi pour nous à Dallas est de devenir plus que l'équipe d'un seul trio. Nous étions vus de cette façon par plusieurs personnes à l'extérieur de l'équipe la saison dernière. Nous allons donc tout évaluer. Nous avons de nouveaux joueurs, et je suis heureux de la mise sous contrat de Mason Marchment, tout comme j'ai hâte de travailler avec Jamie Benn et Tyler Seguin après leur avoir parlé. Je suis emballé par les jeunes joueurs que nous aurons la chance de greffer à l'équipe. Nous allons assembler des trios qui fonctionnent, mais nous aurons beaucoup d'options. »

DAL@CGY, #5: Robertson brise l'égalité en 2e période

Le changement principal à Dallas est le départ de John Klingberg. La défensive semble malgré tout assez solide. Qu'en penses-tu?
« C'est en défensive où il y aura la plus grosse courbe d'apprentissage pour moi. Je connais Miro Heiskanen, Ryan Suter et Esa Lindell, mais le reste de la brigade sera composé de joueurs qui sont relativement nouveaux chez les Stars de Dallas, de jeunes joueurs qui devront obtenir leur chance ou de joueurs mis sous contrat via le marché des joueurs autonomes comme Colin [Miller]. Quand je regarde les Stars de Dallas des cinq ou six dernières années, lorsque je dirigeais contre eux, leur force était leur défensive et les vétérans qui la composaient. Cette année, c'est un peu en train de changer. Nous allons utiliser de jeunes joueurs ou de nouveaux visages. »
Heiskanen a 23 ans. Robertson a 23 ans lui aussi et il vient de connaître deux bonnes saisons. Que penses-tu de l'évolution de certains de ces jeunes joueurs?
« Selon moi, il y a deux vagues de jeunes joueurs à Dallas. Il y a les joueurs plus jeunes qui sont établis - les Jake Oettinger, Heiskanen, Roope Hintz, Robertson - et qui forment un excellent groupe de jeunes joueurs. Puis il y a un second groupe derrière eux qui cogne à la porte, des joueurs qui ont été repêchés dans les dernières années. Il y a Ty Dellandrea, mais aussi Wyatt Johnston, [Logan] Stankoven, Mavrik Bourque et Thomas Harley en défensive. Tout le monde est très enthousiaste par rapport à ces espoirs qui cognent à la porte.
« Ce que j'aime beaucoup, c'est que les deux fois où j'ai atteint la finale de la Coupe Stanley, nous avions des équipes avec un bon mélange de vétérans, de leaders et de jeunes joueurs. Au New Jersey, nous avions des vétérans comme Zach Parise, [Ilya] Kovalchuk et Bryce Salvador, mais nous avions aussi des joueurs plus jeunes comme Adam Larsson. À San Jose, c'était la même chose avec Joe Thornton et Pavelski, et tout le reste de ce groupe. Ces gars-là étaient complétés par des jeunes. Dans ces années-là, il y avait [Tomas] Hertl et les autres. J'ai hâte de travailler avec ce mélange de joueurs et de les voir à l'œuvre. »

CGY@DAL #6: Heiskanen profite de la circulation

On parle souvent des joueurs qui continuent d'apprendre au fil de leur carrière. Qu'as-tu appris durant tes années comme entraîneur?
« J'ai appris à ne pas gaspiller de l'énergie sur des choses que tu ne contrôles pas. Un entraîneur ne contrôle pas les blessures, le plafond salarial et ces choses-là. C'est une perte de temps et de ressources quand tu te soucies trop de ces choses-là. Tu apprends ça à la dure durant tes années comme entraîneur.
« Tu dois apprendre à t'adapter à ce niveau. La Ligue change. Il y a des changements subtils dans le style de jeu chaque année que tu dois reconnaître, donc il y a rarement des temps morts. Tu dois toujours analyser ce que les meilleures équipes font et essayer d'incorporer ça à la tienne la saison suivante. La dernière chose, c'est d'essayer d'en profiter. Il s'agit de la meilleure ligue au monde avec les meilleurs athlètes au monde dans les meilleures villes au monde. Comme jeune entraîneur, tu essaies simplement de survivre. Tu as une meilleure perspective quand tu t'apprêtes à amorcer ta 15e année. Tu essaies d'en profiter un peu plus. »
Qui t'a le plus influencé comme entraîneur?
« J'ai eu de grands mentors en vieillissant. Le capitaine de mon équipe junior était Paul Maurice, et il était déjà l'équivalent d'un entraîneur à 19 ans. Il était né pour ça, donc j'ai pu côtoyer un gars comme lui dès ma carrière dans les rangs juniors. Notre entraîneur dans les rangs juniors à cette époque était un entraîneur de carrière, Tom Webster. Il avait joué dans la LNH et il a dirigé les Kings de Los Angeles et les Rangers de New York. Il est probablement la seule personne - et Paul Maurice dirait sûrement la même chose - qu'on pouvait regarder et dire : "Wow. C'est génial de faire ce travail tous les jours et d'être payé pour le faire."
« Ce n'est peut-être pas le bon moment pour dire ça, mais la portion la plus formatrice de ma carrière d'entraîneur a été mon expérience avec Hockey Canada. J'ai pu diriger des équipes nationales au Mondial des moins de 18 ans, au Championnat mondial junior et au Championnat du monde sénior, et j'ai travaillé avec les meilleurs entraîneurs au monde. J'ai côtoyé Mike Babcock et Ken Hitchcock, Dave King et Tom Renney. D'un point de vue professionnel, ça m'a permis de m'améliorer chaque année. »