Le soutien n'a pas été mutuel cette fois-ci.
Les partisans ont continué de le conspuer en deuxième période quand ils ont scandé, « You're a liar » (Tu es un menteur). Ils ont trouvé bien d'autres choses à dire en troisième, notamment « Where's your jammies? » (Où sont tes pyjamas?), en faisant allusion à la photo d'enfance montrant Tavares qui dort dans ses draps des Maple Leafs que le joueur de centre a publiée sur Twitter quelques instants après s'être entendu avec Toronto.
En fait, ils l'ont même conspué quand ils ne pouvaient pas le voir, par exemple quand il s'entretenait avec les médias après le match devant une affiche des Maple Leafs qui se trouvait à quelques pieds du tunnel que les joueurs torontois utilisaient pour se rendre jusqu'à la patinoire.
« Vous savez, il faut être un joueur très spécial et une personne vraiment spéciale pour qu'on te rende hommage comme ça, parce qu'ils vont te huer seulement si tu es important, a fait remarquer l'entraîneur des Maple Leafs Mike Babcock. La plupart d'entre nous, ils ne savaient même pas qui nous étions. Alors quel honneur c'était! »
C'est là une façon de présenter les choses, et il y a quelque chose de vrai là-dedans. Mais pour les partisans des Islanders - y compris certains d'entre eux qui ont commencé à faire du « tailgating » dans les stationnements neuf heures avant le début du match, et dont certains avaient mis du ruban gommé par-dessus le nom de Tavares qui était écrit dans le dos de leur maillot no 91 des Islanders, un d'entre eux y ayant plutôt écrit « TRAITOR » (traître) -, la soirée de jeudi a plutôt été une occasion de se défouler.
Ils ont détesté la décision qu'a prise Tavares de quitter le navire et ils se sont tournés du côté des médias sociaux pour exprimer ce qu'ils ressentaient. La douleur se fait encore clairement sentir, et c'était là la première fois qu'ils avaient l'occasion de lui faire savoir en personne.
« Nos partisans sont des partisans passionnés, a noté le capitaine des Islanders Anders Lee. On ne peut pas les blâmer pour quoi que ce soit. »
Tavares ne l'a pas fait, pas en public du moins, depuis qu'il a signé son contrat avec les Maple Leafs. Il a plutôt tenté d'expliquer pourquoi il était parti, pourquoi jouer à Toronto l'avait autant attiré, pourquoi ç'avait été la décision qu'il a qualifiée de plus difficile qu'il n'ait jamais eu à prendre.
« Personne n'a vécu les choses comme je les ai vécues, a dit Tavares. Ça, je le sais. J'ai juste essayé d'être franc et honnête. Évidemment, personne n'est obligé d'aimer la décision que j'ai prise, mais j'ai juste essayé d'expliquer ce qu'il en était et comment j'en suis venu à cette décision. C'est ça qui est ça. J'ai pris ma décision. Je suis allé de l'avant. »
Peut-être que maintenant, Tavares pourra clore le dossier. Ou peut-être que ce n'était là qu'un aperçu de la façon dont il sera traité chaque fois qu'il retournera au domicile des Islanders, que ce soit ici, au Barclays Center à Brooklyn ou, un de ces jours, à l'endroit où se trouvera leur nouvel aréna près de Belmont Park à environ 25 kilomètres à l'ouest du Coliseum.
« J'essaie juste de jouer au hockey, a dit Tavares. Quant aux autres, je ne peux pas parler à leur place. »
Il n'a clairement pas besoin de le faire.