Bobrovsky-Panarin-Neal

Tout au long de la saison, les experts du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH. Aujourd'hui, on leur a demandé ceci :
Quel joueur qui en est à une première saison avec sa nouvelle équipe a eu le plus grand impact sur les succès des siens jusqu'ici?

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Les attentes étaient élevées envers les Panthers de la Floride en début de saison, alors que l'équipe avait frappé de grands coups au cours de la saison morte, avec notamment l'embauche de l'entraîneur Joel Quenneville et du gardien Sergei Bobrovsky.
Les Panthers sont effectivement parmi les meneurs dans plusieurs catégories cette saison, se retrouvant parmi les 10 premiers de la LNH pour les buts marqués, l'avantage numérique, l'infériorité numérique, les tirs décochés par match et les tirs accordés par match. Nul doute que la présence de Quenneville a permis à l'équipe de jouer avec plus de structure, ce qui a mené à ces excellentes statistiques.
Quenneville n'est toutefois pas pleinement responsable de la seule tache au dossier des Panthers, c'est-à-dire au chapitre des buts accordés. Les Panthers ont alloué 3,26 buts par rencontre depuis le début de la saison, le cinquième plus haut total de la Ligue. Et Bobrovsky a eu son grand mot à dire dans cette débandade.

Avec un pourcentage d'arrêts de ,900 et une moyenne de buts alloués de 3,14, Bobrovsky est en voie de connaître sa pire saison en carrière. Avec un gardien qui afficherait des statistiques dans la moyenne de la Ligue, les Panthers seraient fort probablement très près de la tête de leur section. C'est pourquoi Bobrovsky est probablement le joueur qui a eu le plus gros impact avec sa nouvelle équipe, mais malheureusement pas pour les bonnes raisons.
Le gardien de 31 ans vient de connaître quatre bons matchs de suite, même s'il a conservé une fiche de 2-2-0 au cours de cette séquence. Il a repoussé 136 des 142 derniers tirs dirigés vers lui, pour un taux d'efficacité de ,958. S'il s'agit d'un signe annonciateur de choses à venir, Bobrovsky pourrait se retrouver sur cette même liste à la fin de la campagne, mais pour les bonnes raisons cette fois.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

Il n'y avait pas une tonne de gros noms disponibles à l'ouverture du marché des joueurs autonomes en juillet dernier. Toutefois, quelques grosses prises allaient être faites puisque des joueurs comme Matt Duchene, Sergei Bobrovsky, Joe Pavelski et Mats Zuccarello étaient à la recherche de nouveaux contrats. Et de ces joueurs qui ont fait leurs débuts avec une nouvelle formation cette année, je crois qu'on ne peut passer sous silence la tenue de Artemi Panarin, qui avait fait exploser la banque à New York en signant une entente de 7 ans et 81,5 millions de dollars avec les Rangers dès le 1er juillet.
Les Rangers n'étaient peut-être pas pressentis pour figurer parmi les meilleures équipes de la Ligue cette année - eux qui comptent sur plusieurs jeunes joueurs. Mais l'arrivée de Panarin semble vouloir causer un effet immédiat. New York est neuvième dans l'Association de l'Est, trois points derrière les Flyers et la position de deuxième équipe repêchée en vue des séries éliminatoires.
Sans faire trop de bruit, le Russe de 28 ans a déjà amassé 42 points en 32 matchs avec sa nouvelle équipe et occupe le huitième rang des meilleurs marqueurs de la LNH. Si les Rangers ont du mal à aligner les séquences victorieuses, Panarin, lui, est un modèle de constance pour son équipe jusqu'à présent. Il ne s'est pas inscrit à la feuille de pointage seulement sept fois depuis le début de la saison, et sa présence sur la glace semble être bénéfique pour les Rangers. Il pointe à égalité au troisième rang parmi tous les attaquants de la Ligue pour le différentiel avec un ratio de plus-15 (à égalité avec J.T. Compher de l'Avalanche du Colorado et David Krejci des Bruins de Boston).

NYR@ANA: Panarin bat Gibson d'un tir des poignets

De plus, si on sait déjà que Panarin est dangereux offensivement, notons que seul David Pastrnak a un meilleur pourcentage de tirs (20,9 pour cent) que l'attaquant des Rangers (20,2 pour cent) parmi les joueurs ayant visé le filet au moins 80 fois cette saison. C'est donc dire qu'un tir sur cinq fait vibrer les cordages. Assez impressionnant!
Nul doute que Panarin prend donc les choses en main à son arrivée à New York. Celui qui a goûté à la Finale de l'Est l'an dernier semble déterminé à amener les Rangers en séries dès cette saison. Il n'y a pas eu de danse printanière au Madison Square Garden depuis la saison 2016-2017 et la patience des partisans new-yorkais commence à être mise à l'épreuve.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

James Neal est à mon avis le joueur qui a eu l'impact le plus important sur son équipe.
Lorsque les Oilers d'Edmonton et les Flames de Calgary ont réalisé la transaction qui envoyait Neal vers le nord de l'Alberta en retour de Milan Lucic, plusieurs doutaient qu'un des deux joueurs ait un impact sur sa nouvelle équipe. Neal venait de marquer seulement sept buts en 69 matchs avec les Flames à sa première saison avec l'équipe, alors que Lucic n'avait obtenu que 20 points en 79 matchs à sa troisième campagne avec les Oilers.
Mais dès son arrivée à Edmonton, Neal a changé la dynamique de l'offensive des Oilers. Installé sur le deuxième trio en compagnie de Ryan Nugent-Hopkins, il a amorcé l'année avec neuf buts en huit parties. Pour une équipe qui a terminé la dernière saison au 25e rang de la LNH et dont l'attaque reposait uniquement sur deux joueurs - Connor McDavid et Leon Draisaitl - l'arrivée de Neal a été une bouffée d'air frais.

Les Oilers ont d'ailleurs amorcé la saison avec sept victoires en huit parties et ils étaient premiers au classement général.
Depuis, les Oilers ont ralenti - tout comme Neal qui a maintenant 22 points en 35 rencontres, trois de plus que la saison dernière - mais ces victoires accumulées rapidement grâce à cette nouvelle dynamique offensive pourrait leur permettre d'être dans la course aux séries éliminatoires en fin de saison, surtout dans une section Pacifique plus faible cette année.
Pendant ce temps, Lucic n'a amassé que trois buts et cinq passes en 33 rencontres à Calgary. Les Oilers ont, sans aucun doute, remporté cette transaction.

Robert Laflamme, journaliste LNH.com

J'ai toujours été intrigué par Joonas Donskoi depuis ses débuts chez les Sharks de San Jose en 2015-16 et je me demandais quel pouvait être son potentiel réel. J'avais particulièrement remarqué le Finlandais au cours des séries éliminatoires en 2016, les Sharks atteignant la Finale de la Coupe Stanley contre les Penguins de Pittsburgh. Il avait amassé 12 points en 24 matchs, après une récolte de 36 points en saison régulière. Ça augurait donc bien pour lui pour la suite des choses.
Mais Donskoi a enchaîné avec une deuxième saison plutôt décevante de 17 points en 61 matchs. Les Sharks ne lui ont jamais accordé par la suite une véritable chance de faire sa marque dans un trio à caractère offensif. Il a tout de même connu deux saisons d'affilée de 14 buts, avant que l'Avalanche du Colorado ne lui offre un contrat de quatre saisons à l'ouverture du marché des joueurs autonomes, l'été dernier.
Voyant sans doute la même chose que moi, l'Avalanche lui a confié des tâches accrues à l'attaque. Donskoi n'a pas raté l'occasion et il est en voie d'éclipser tous ses sommets personnels, à l'âge de 27 ans. Il a déjà 27 points en 32 matchs au compteur, incluant 13 buts. Sa meilleure récolte de points a été de 37, la saison dernière.

CGY@COL: Donskoi tire dans la lucarne et marque

Donskoi n'est peut-être pas le joueur ayant le plus grand impact au sein de sa nouvelle équipe jusqu'à maintenant, mais il se qualifie assurément parmi les finalistes.
Son brio, surtout en l'absence des vedettes Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog, a aidé l'Avalanche à rester au plus fort de la lutte pour le premier rang de la section Centrale.

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

À mon avis, l'attaquant J.T. Miller est l'un des joueurs qui ont eu le plus gros impact au sein de leur nouvelle équipe. Et pourtant, y a-t-il une transaction qui est passée sous le radar plus que celle l'ayant fait passer du Lightning de Tampa Bay aux Canucks de Vancouver durant l'entre-saison?
À la fin de la dernière campagne, l'objectif des Canucks était bien simple : améliorer l'attaque. Après tout, le quatrième attaquant le plus productif de l'équipe en 2018-19 avait été Antoine Roussel (31 points). J'ai beaucoup de respect pour le parcours de Roussel et ce qu'il est parvenu à accomplir, mais toute équipe digne de ce nom se doit de miser sur plus de profondeur offensive et le directeur général Jim Benning se devait de corriger la situation. On peut dire qu'il a frappé dans le mille avec Miller, qu'il a obtenu en retour du gardien Marek Mazanec, d'un choix de troisième ronde au Repêchage 2019 de la LNH et d'un choix conditionnel de premier tour au repêchage. Un prix bien modique quand on constate l'apport de Miller.
Ce dernier est actuellement le deuxième meilleur marqueur des Canucks avec 31 points (13 buts, 18 passes) en 33 matchs et il prend le 22e rang des meilleurs pointeurs de la LNH. La présence de Miller aide l'entraîneur Travis à équilibrer ses trios, et Miller complète d'ailleurs l'une des bonnes lignes de la LNH avec Elias Pettersson et Brock Boeser, en plus de contribuer en avantage numérique.

BUF@VAN: Miller donne la victoire aux Canucks en AN

Nul besoin de préciser que le joueur de 26 ans est en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière, et de loin. Mais faut-il s'en surprendre? À mon avis, Miller avait simplement besoin de jouer sur une base régulière avec de bons joueurs pour prendre son envol. On a tendance à l'oublier, mais Miller a entamé la saison dernière avec 15 points à ses 20 premiers matchs avec le Lightning, évoluant régulièrement sur le top-6 de l'équipe. La profondeur du Lightning a toutefois fait en sorte qu'on l'a relégué la plupart du temps sur les deux derniers trios pour le reste de la saison, et Miller s'est dégonflé légèrement, terminant la saison avec 47 points.
Ça ne risque pas de se reproduire chez les Canucks, qui vont visiblement faire de lui un élément important de leur attaque au cours des prochaines années.